A. Derhy (Paris School of Technology & Business) : "Nous devons préparer nos étudiants à la double compétence tech et business"

Clément Rocher Publié le
A. Derhy (Paris School of Technology & Business) : "Nous devons préparer nos étudiants à la double compétence tech et business"
paris school of technology // ©  Blue Planet Studio/Adobe Stock
Galileo Global Education lance une nouvelle école - Paris School of Technology & Business - qui se donne pour objectif de "former les tech leaders de demain." Comme son nom l'indique, cette nouvelle entité proposera des formations hybrides en tech et business. Armand Derhy, fondateur et directeur de l’établissement, évoque les ambitions de son école.

Paris School of Technology & Business associe, comme son nom l'indique, la technologie et le business. Pourquoi cette création ?

Le secteur de la tech (cybersécurité, cryptomonnaie, e-santé, foodtech…) enregistre une croissance vertigineuse depuis quelques années. C’est le point de départ de la création de cette nouvelle école. Les évolutions numériques en cours dans les entreprises montrent qu’elles ont besoin de s’appuyer sur des recrutements de diplômés qui soient dotés de compétences en business et en informatique.

Armand Derhy
Armand Derhy © Paris School of Technology and Business

En France, les grandes écoles comprennent notamment les écoles de commerce d'un côté et les écoles d’ingénieurs de l'autre. Si on se penche sur le modèle anglo-saxon, il existe déjà des écoles hybrides en tech et business. Les établissements proposent évidemment des programmes hybrides en France entre des écoles de commerce et d'ingénieurs mais très peu d’écoles offrent cette double expertise. Fort de ce constat, nous avons décidé, au sein du groupe Galileo, de lancer Paris School of Technology & Business.

Quel sera le modèle pédagogique de cette nouvelle école ?

Nous allons proposer trois programmes : bachelor, mastère et MBA. Quel que soit le parcours choisi par l’étudiant, il aura à la fois des cours de business, de tech et d’humanités au cours de sa formation. Une fois le socle commun transmis aux étudiants, ils pourront choisir un parcours avec une coloration en tech ou business. Notre objectif est de mettre en place une hybridation progressive plutôt qu’additionnelle comme on pouvait l'avoir traditionnellement dans des doubles diplômes en fin de cycle d’une grande école.

Nous proposons aussi de nouvelles spécialisations qui sont peu présentes dans le marché des grandes écoles en France. Notamment en agritech ou en fintech. Nous allons aussi retrouver de la cybersécurité et de l’intelligence artificielle. Près de la moitié des enseignements seront en face-à-face traditionnel et l’autre moitié des cours seront sous forme de pédagogie interactive (masterclass, hackathon…). Il y aura aussi une fois par an une "learning expedition" intégrée dans le cursus qui pourra se dérouler à Dublin, à Shenzhen ou même dans la Silicon Valley.

Quelles sont les compétences business que les étudiants ont besoin de développer ?

Aujourd’hui, nous avons besoin d'associer le marketing à la maîtrise de la donnée. Nous avons besoin de cette capacité à construire la donnée, à l’organiser et à l’analyser pour en tirer des conclusions. Une autre compétence c’est la capacité à monter des projets tech pour les entreprises ou encore à protéger les réseaux et les architectures. Il est important d’avoir une conscience aigüe du risque de perte de données et être en mesure d’apporter des solutions.

Les diplômés auront-ils vocation à travailler en France ou plutôt à l'international ?

Notre priorité c'est de former pour la France. Au début de son quinquennat, le président de la République s’était fixé comme objectif 27 licornes - des sociétés des nouvelles technologies dont la valorisation atteint au moins un milliard de dollars - à l'horizon 2025. Aujourd'hui, nous avons atteint le nombre de 21 licornes. Cela montre que le secteur de la tech a significativement évolué en France.

Paris School of Technology & Business propose des doubles diplômes avec des écoles d'ingénieurs (Efrei Paris) ou de commerce (Paris School of Business), et des universités (Université Paris-Créteil). Au niveau international, nous avons aussi des accords en Australie, au Canada, aux États-Unis, en Angleterre, en Irlande. Il n'est donc pas impossible, qu'à l'issue de l'obtention de ces doubles diplômes, un certain nombre d’étudiants évoluent au sein de ces pays.

Aivancity a accueilli sa première promotion d’étudiants au mois de septembre. Paris School of Technology & Business ouvrira en septembre 2022. L’hybridation du management et de la technologie représente-t-il l'avenir ?

On y croit fortement. Cette tendance était déjà amorcée au vu du nombre de doubles cursus proposés dans les écoles de commerce et d’ingénieurs. Nous sommes dans un monde où la tech occupe une place de plus en plus importante. Nous avons besoin de préparer nos étudiants à cette double compétence tech et business. C’est toute la promesse de notre école : former les "tech leaders" de demain.

En mars 2022, Paris School of Technology & Business devrait rejoindre le Campus Cyber, ce lieu voulu par le président de la République pour rassembler les principaux acteurs nationaux et internationaux du domaine. Qu'est-ce que cela va vous apporter ?

Notre école participera aux cours en matière de cybersécurité. Une salle de hacking sera à la disposition des étudiants afin de leur permettre de simuler des attaques et de pouvoir se défendre. Des professionnels animeront des modules de formation en cybersécurité. Ce nouvel écosystème permettra le partage de bonnes pratiques. Nous pourrons aussi associer les champs d’expertise des différents établissements membres du Campus Cyber pour répondre à des appels d'offre nationaux ou européens.

Dès la rentrée 2022, votre école sera implantée dans les villes de Paris, Strasbourg et Montpellier. Pourquoi ce choix ?

Notre avons pour ambition d’être présent sur le territoire national. Le groupe Galileo est établi dans plusieurs villes de France. Les directeurs des écoles présentes à Montpellier et Strasbourg ont très vite souhaité proposer cette nouvelle école sur leur territoire. Ce n’est pas un pari risqué d’ouvrir plusieurs campus à la fois. Nous nous appuyons sur des structures existantes quand nous souhaitons nous développer en région. Et nous avons un savoir-faire qu’on mutualise au sein du groupe Galileo. A charge pour nous de convaincre le public du bien-fondé de cet établissement et mettre ensuite les ressources nécessaires pour assurer cette croissance.

Mais, au-delà de ces villes, nous voulons aussi développer six campus en France et deux campus à l'international. Nous sommes en train de travailler avec la Chine et la Thaïlande. Nous pensons qu’il existe de fortes perspectives de développement dans ces pays. Ces établissements internationaux seront construits en partenariat avec un établissement local.

Clément Rocher | Publié le