V. Gervasoni (Sciences-U Lyon) : "La concurrence est là mais notre force de frappe collective reste très importante"

Pauline Bluteau Publié le
V. Gervasoni (Sciences-U Lyon) : "La concurrence est là mais notre force de frappe collective reste très importante"
Le campus lyonnais de Sciences U accueillera trois nouvelles écoles à la rentrée 2021. // ©  Sciences U Lyon
À la rentrée prochaine, trois nouvelles écoles - journalisme, design et animation - ouvriront leurs portes sur le campus Sciences-U Lyon, membre du groupe Eductive. Victor Gervasoni, tout juste nommé directeur, nous en dit un peu plus sur cette stratégie locale.

En plus des dix écoles que compte déjà Sciences-U Lyon, le campus accueillera trois nouvelles écoles à la rentrée 2021. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Effectivement, trois nouvelles écoles s’implantent à Lyon : l’Institut supérieur de formation au journalisme (ISFJ), EFET Studio Créa autour du design produit, du design graphique et de l’architecture d’intérieur ainsi que l’ICAN pour préparer aux métiers de l’animation, le game design et le web design. Toutes ces formations vont du bac+2 au bac+5 et sont enregistrées au RCNP (Répertoire national des certifications professionnelles).

Victor Gervasoni, directeur du campus Sciences U Lyon
Victor Gervasoni, directeur du campus Sciences U Lyon © Campus Sciences U Lyon

Ces formations sont assez différentes de celles déjà présentes sur le campus jusqu’alors orientées management et numérique, pensez-vous qu’il y a une vraie demande de la part des étudiants ?

Il y a des demandes sur toutes les grandes métropoles. Or, jusqu’à présent, les étudiants qui voulaient faire du journalisme, par exemple, devaient traditionnellement poursuivre leurs études à Lille ou Paris. Désormais, ils bénéficieront d’une école à proximité de chez eux : ce sera plus facile sur le plan familial car on sait que généralement, les étudiants ne s’éloignent pas à plus de deux heures de leur domicile et c’est aussi plus intéressant sur le plan financier. Enfin, le réseau d’entreprises présentes à Lyon et Grenoble permettra aux diplômés une meilleure insertion professionnelle. La boucle est bouclée.

De manière plus générale, c’est aussi important pour moi qu’il y ait une mixité sur le campus. Je pense que malgré leurs univers très différents, ils peuvent s’apporter beaucoup. Je ne voulais pas cloisonner les étudiants.

La région lyonnaise est pourtant déjà largement pourvue en formations, comment allez-vous vous démarquer ?

Sur toutes nos écoles, nous avons de la concurrence mais je crois que c’est collectivement qu’on peut s’en sortir. On a une vraie force de frappe grâce à notre campus et la mutualisation de nos moyens. Il y a aussi la force du réseau national : les trois écoles existent déjà dans d’autres villes (Lille, Paris pour les trois écoles mais aussi Grenoble, Aix-en-Provence, Reims, Toulouse et Nantes pour l'EFET Studio Créa NDLR), elles ont une certaine réputation auprès des entreprises.

Vous évoquez beaucoup la place des entreprises, en quoi est-ce important ?

Nous avons choisi d’implanter ces écoles à Lyon car nous savons que la région Rhône-Alpes bénéficie d’un écosystème conséquent en matière de partenariats et d’entreprises. Des entreprises qui peuvent permettre aux étudiants de suivre une formation en apprentissage avant de les insérer dans la vie active.

À terme, nous visons une centaine d’étudiants par école, tous niveaux confondus. Nous avons l’ambition de garder de petites promotions pour des raisons pédagogiques mais aussi dans cette logique d’insertion professionnelle. C’est aussi en ce sens que nous avons développé un carreer center avec 15 conseillers-entreprises qui ont chacun 400 à 500 entreprises dans leur portefeuille. C’est un véritable atout pour les étudiants qui seront bien accompagnés sur le plan professionnel et pourront être placés en fonction de leur profil et leurs attentes ainsi que celles des entreprises.

D’ailleurs, sur le campus, 95% de nos étudiants sont placés, nous visons la même chose pour ceux qui sortiront des trois nouvelles écoles. A mon sens, nous n’aurons aucun souci à y parvenir. Actuellement, 80 entreprises lyonnaises dans les secteurs de la communication et de la création nous ont déjà rejoints comme Your little community manager, Irony, JBK Corporation, Prestaconcept, Danka, SQLI…

En attendant, toutes ces écoles ont un coût. Est-ce une stratégie purement financière ?

Notre investissement "immobilier" sur le campus lyonnais s’élève à environ 100.000 euros : 40.000 euros de matériel audio/vidéo, 20.000 euros de travaux d’aménagement des locaux, 15.000 euros de logiciels et équipements informatiques et 15.000 euros pour un fablab design avec imprimante 3D, ateliers… La logique du réseau Eductive reste de mutualiser nos moyens. Les écoles peuvent s’épauler entre elles. Développer le campus à Lyon, c’était surtout répondre à une demande dans un bassin où l’activité économique est importante.

Pauline Bluteau | Publié le