Ionis : favoriser les synergies entre les quatre écoles d'ingénieurs du groupe

Clément Rocher Publié le
Ionis : favoriser les synergies entre les quatre écoles d'ingénieurs du groupe
Le groupe Ionis compte quatre écoles d'ingénieurs qui cherchent à renforcer leurs liens. // ©  IPSA
Après douze ans à la tête de Télécom Paris, Yves Poilane est arrivé au groupe Ionis, organisme d’enseignement supérieur privé, et occupe depuis le mois de décembre le poste de directeur général du pôle technologique. Sa mission ? Consolider le groupe après sa phrase de croissance.

Depuis son arrivée en décembre, le nouveau directeur du pôle technologique du groupe Ionis, Yves Poilane, a identifié plusieurs axes prioritaires, notamment celui de développer les coopérations entre les écoles du groupe mais aussi avec le monde de l’entreprise. "Il faut sécuriser les partenariats académiques et être davantage en interaction avec l’écosystème industriel. Le défi c’est de conserver cette réactivité, cette capacité de mouvement malgré une très forte croissance", affirme Yves Poilane.

Consolider le groupe après une "hyper-croissance"

Le groupe Ionis a en effet vu une croissance significative du nombre de ses étudiants. "Il y a des écoles qui pèsent désormais assez lourd en termes d’effectifs d’étudiants. Le groupe annonce actuellement près de 28.500 étudiants et pense atteindre les 30.000 étudiants, à la rentrée prochaine."

Multiplier les implantations des écoles sur l’ensemble du territoire constitue une deuxième modalité de croissance. "C’est un groupe qui se déploie dans les villes, à proximité des bassins d’emploi, notamment sur la partie cycle préparatoire." Les écoles d’ingénieurs du groupe sont chacune implantées dans deux à cinq métropoles en France. Et le groupe lui-même est présent au total dans une quinzaine de villes.

"La troisième évolution majeure c’est la diversification des offres de formation notamment avec l’ouverture de formations par apprentissage, la création de masters of science (MSc) et de bachelors", poursuit Yves Poilane.

Selon le directeur du pôle technologique, "la phase d’hyper-croissance arrive à son terme et ma mission consiste à consolider désormais les positions, tout en gardant la fluidité, valeur fondamentale du groupe."

Développer la synergie entre les établissements

Yves Poilane souhaite amplifier la synergie qui s’opère entre les établissements et particulièrement avec les quatre écoles d’ingénieurs, (EPITA, ESME-SUDRIA, IPSA et Sup'Biotech), d’autant plus qu’elles bénéficient d’une forte proximité géographique dans la région parisienne.

"Les établissements ont des positionnements différents, et ne sont pas en concurrence frontale les uns avec les autres. Cette pluridisciplinarité fonde l’employabilité à long terme des gens que l’on forme. Nous allons rendre les étudiants plus flexibles par rapport aux évolutions du monde du travail." Une complémentarité et une synergie que le directeur cherchera également à développer entre les écoles en région.

Certaines écoles coopèrent déjà entre elles : dans le volet formation, l’ESME Sudria et Sup’Biotech disposent d’une majeure santé, dans la dimension recherche, l’IPSA et Sup’Biotech possèdent une équipe de recherche commune autour de l’application de la théorie du contrôle aux cultures biologiques.

"Nous ne partons pas de zéro mais nous avons de nombreuses autres idées." Yves Poilane annonce que les écoles EPITA et Sup’Biotech pourraient proposer un projet de formation autour de la bio-informatique et plus précisément de la génomique.

Pas de regroupement d’écoles

Yves Poilane est, en revanche, clair dans sa position : "On ne fusionnera pas, chaque école a son identité et peut se fixer comme ambition d’avoir au moins 500 diplômés par an. Nous avons tout intérêt à maintenir une pluralité de marques et à permettre des passerelles pour passer d’une école à l’autre."

Il souhaite également appuyer la dimension recherche du groupe, en particulier dans les écoles d’ingénieurs. "Les élèves doivent être en contact avec la recherche, elle doit se faire en coopération avec les acteurs de l’écosystème, ce qui demande plus de coordination entre les écoles et avec leur environnement académique et industriel."


Du public au privé

Arrivé à la fin de son mandat, Yves Poilane a mené à terme deux projets stratégiques pour Télécom Paris. "Mon contrat était d’une part d'accompagner l’école jusqu’à son déménagement à Palaiseau, et d’autre part la création de l’Institut Polytechnique de Paris."

Il revient sur la transition entre son poste de directeur de Télécom Paris, école d’ingénieurs publique, et son nouveau poste de directeur du pôle technologique du groupe privé Ionis. "Le public ne m’offrait désormais pas de perspectives et j’ai abordé le privé sachant que je ne faisais pas de différence particulière entre les deux. Je pense que pour l’avenir le secteur privé offre encore des perspectives de développement important, sachant qu’il a déjà largement porté la croissance des flux de diplômés ingénieurs ces dix dernières années."

Clément Rocher | Publié le