CentraleSupélec renforce son engagement en faveur de la diversité et de l’égalité des chances

Clément Rocher Publié le
CentraleSupélec renforce son engagement en faveur de la diversité et de l’égalité des chances
CentraleSupélec ouvre son Centre des diversités et de l’inclusion. // ©  Thibaut Cojean/EducPros
CentraleSupélec veut diversifier les profils et les voies d’accès pour attirer des étudiants de haut niveau mais aussi lever les freins à la poursuite d’études scientifiques. Avec un double objectif à la clé : atteindre 30% de jeunes femmes et 30% de boursiers d’ici 2032.

Le constat est sans appel. Il manque 10.000 ingénieurs diplômés chaque année en France pour répondre au besoin de recrutement de l’industrie. L’école d’ingénieurs CentraleSupélec souhaite se mobiliser pour répondre à l’appel. "Il est dans notre mission d’augmenter le vivier de jeunes qui se lancent dans l’ingénierie", soutient Romain Soubeyran, directeur général de l’établissement.

CentraleSupélec ouvre son Centre des diversités et de l’inclusion afin de structurer son action et "d’ouvrir l’école à tous les talents." Dès janvier 2024, plusieurs initiatives seront lancées en matière d’égalité des chances et de diversification du recrutement, en complément de celles déjà mises en place.

Attirer plus de 30% de femmes et 30% de boursiers

Afin d’élargir le vivier de candidats, l'école va se concentrer sur deux catégories de population, minoritaires dans les écoles d’ingénieurs : les femmes (environ 28% en moyenne dans les formations d’ingénieur, alors que CentraleSupélec n’en compte que 19%) et les élèves issus de milieux défavorisés (17% d’élèves boursiers parmi les effectifs).

CentraleSupélec souhaite atteindre 30% de femmes et 30% de boursiers au sein de son établissement à l’échéance 2032. "On considère qu’il y a un décalage entre la perception qu’ils ont des filières d’ingénieurs et la réalité. Les élèves de milieux défavorisés en ont une image élitiste et discriminante. Or, dès Parcoursup, si un élève est accepté dans une prépa, il a une probabilité élevée d’être cadre dans une entreprise à la sortie", rappelle Romain Soubeyran, qui souhaite faire de son école un lieu de promotion sociale.

Proposer de nouveaux programmes

L’école d’ingénieurs diversifie son offre pédagogique avec l’ouverture de formations. À la rentrée 2023, CentraleSupélec a accueilli des élèves internationaux dans des programmes de bachelor.

Le premier a été lancé en partenariat avec l’université McGill, située au Canada, et le second en intelligence artificielle avec l’Essec. Ces deux programmes ont notamment attiré plus de 30% de jeunes femmes.

Bien que ces formations soient payantes, CentraleSupélec précise avoir une enveloppe de 50.000 euros, grâce à sa fondation, pour soutenir financièrement les élèves qui ne pourraient pas régler les frais de scolarité.

Accompagner financièrement les élèves ingénieurs

Autre proposition concrète pour les élèves admissibles à l’école : un hébergement gratuit sera proposé pour certains élèves boursiers, pour les oraux d’admission.

CentraleSupélec envisage également de diversifier son recrutement, en accompagnant des élèves en classe prépa. À partir de septembre 2024, entre 20 et 30 boursiers - dont la moitié des femmes - bénéficieront d'un système de mentorat assurés par des élèves de CentraleSupélec. Ils pourront également obtenir une bourse complémentaire.

Favoriser l'égalité des chances dès le collège

Des actions sont mises en place pour le collège et le lycée. Depuis deux ans, CentraleSupélec organise "un summer camp" pour des élèves de seconde, afin de leur faire découvrir les études de sciences et l’école, pendant une semaine. 150 lycéens et lycéennes ont participé à la dernière édition en juillet 2023, dont une moitié de boursiers, et une moitié de filles.

Un programme "Ambassadeurs" sera prochainement mis en place afin de suivre ces jeunes élèves sur du plus long terme et observer l’impact de cette colonie d’été scientifique.

Pour aller encore plus loin et lever l’auto-censure, l’école d’ingénieurs veut également s’investir dans les stages de troisième, moment clé de l’orientation. Les diplômés de l’école seront encouragés à proposer des stages en ingénierie aux collégiens avec l’association "Viens voir mon taf".

Clément Rocher | Publié le