Le groupe des écoles Centrale et Toulouse INP prévoient la création d'une école Centrale à Toulouse

Clément Rocher Publié le
Le groupe des écoles Centrale et Toulouse INP prévoient la création d'une école Centrale à Toulouse
Toulouse INP pourrait se transformer en Centrale Toulouse Institut // ©  Fournie par témoin
Le groupe des écoles Centrale et l'Institut national polytechnique de Toulouse (Toulouse INP) réfléchissent de manière conjointe à la création d’une école Centrale à Toulouse. Beaucoup de points restent à étudier comme l'élaboration d'une école généraliste et l'avenir des établissements associés à Toulouse INP.

Les discussions vont bon train entre le groupe des écoles Centrale et l'Institut national polytechnique de Toulouse (Toulouse INP). Les deux parties prenantes étudient ensemble la création d’une école Centrale à Toulouse. En réalité, il ne s'agit pas à proprement parler d'une création mais bien d'une transformation de l'établissement Toulouse INP en Centrale Toulouse Institut à l'horizon 2024.

De Toulouse INP à Centrale Toulouse institut

Ce nouveau projet d'établissement, validé par le ministère de l'Enseignement supérieur, résulte d'une volonté mutuelle. "Le groupe des écoles Centrale est implanté dans les grandes métropoles à l'exception du Sud-Ouest. Une présence à Toulouse va compléter notre couverture géographique. Toulouse INP a des domaines d'expertise qui vont nous permettre d'élargir notre palette de compétences mais aussi nos liens avec le monde universitaire", assure Gérard Creuzet, délégué général du groupe des écoles Centrale.

"Ce changement de statut d’établissement était dans tous les esprits sans être clairement formalisé. Nous nous sommes demandé si les profils de nos étudiants étaient en adéquation avec ce que doit être l'ingénieur du futur. On ressentait le besoin de mettre en place un certain nombre de nouvelles formations comme en agro-écologie et numérique mais il nous fallait déployer des efforts trop importants. Les modèles de cursus proposés dans les écoles Centrale répondent à nos aspirations", complète Catherine Xuereb, présidente de Toulouse INP.

Création de Centrale Toulouse, une école généraliste

Centrale Toulouse Institut sera composée d'une école centralienne généraliste et des écoles de spécialités, actuellement membres de Toulouse INP. A ce stade, les écoles qui rejoindront ce nouvel établissement ne sont pas encore totalement définies.

Les modèles de cursus proposés dans les écoles Centrale répondent à nos aspirations (C. Xuereb, présidente de Toulouse INP)

La création d'une école généraliste constitue le point le plus délicat. "Il faut réfléchir à ce qu'est une école généraliste et une école de spécialité. Nous devons faire l'inventaire de toutes les compétences notamment en matière de discipline et de recherche. Cela demande beaucoup de travail car il y aura toutes les activités à restructurer à la sortie du groupe INP", intervient Gérard Creuzet.

Catherine Xuereb voit beaucoup de potentiel dans la création de cette école généraliste. "Nos étudiants apprécient un enseignement disciplinaire mais certains sont plutôt interrogatifs et ouverts sur la manière dont ils feront leur carrière d'ingénieur. Ils montrent un intérêt pour des propositions d'apprentissage pluridisciplinaires et diversifiées. Nous avons aussi cette attente-là évoquée par les entreprises, notamment sur des mots-clés comme l'usine du futur qui font appel à la pluridisciplinarité."

Trois écoles de Toulouse INP intégrées au projet

Les trois écoles internes de Toulouse INP – ENSAT, ENSEEIHT, ENSIACET – rejoignent de manière automatique ce nouveau projet et ce, même si leur modèle pourrait évoluer. "Il ne faut pas être simpliste dans le fait que telle école deviendrait disciplinaire. Il faut reconfigurer et repenser l'architecture de nos formations", précise Catherine Xuereb.

Le sort de l’École nationale d'ingénieurs de Tarbes (ENIT), l’École nationale de météorologie (ENM) et l’École d'ingénieurs de Purpan (EIP), toutes trois associées à Toulouse INP, n'est pas encore fixé. "Nous n'avons pas encore abordé la question de front. Nous discuterons avec elles de la manière dont elles peuvent s'insérer dans le projet", ajoute la présidente de Toulouse INP.

Des enjeux autour de la prépa des INP

L'avenir de la prépa des INP du site de Toulouse est également au cœur des préoccupations. "Nous n'avons pas de premier cycle interne. Que va devenir ce cycle préparatoire ? Quel sera son statut et où iront les étudiants à la sortie ? C'est un vrai sujet", convient le délégué général du groupe des écoles Centrale.

La présidente de Toulouse INP se déclare prête à défendre ce modèle de diversité de recrutement. "Cette prépa est une pépite au niveau de chaque INP. Elle appartient à chaque établissement qui la porte. Il n'est pas concevable de laisser demain cette prépa sur le bord du chemin. Nous verrons si nous pouvons exporter et adapter ce modèle au sein du groupe des écoles Centrale. Je ne veux pas non plus que le groupe INP se sente dépossédé de ce modèle."

Un rapprochement lié au territoire

Dans un communiqué du 10 décembre, le Groupe INP "prend acte de cette décision, à laquelle il n'a jamais été associé. Le groupe INP entame une réflexion quant à l’avenir de Toulouse INP en son sein. Le diagnostic exprimé par Toulouse INP est lié à son contexte local spécifique. Il n’engage que cet établissement et n’est pas partagé par le groupe."

"Ce premier travail de réflexion est allé très vite. C'est important de dire que nous ne voulons pas mettre en avant une prééminence du modèle centralien. Mais il correspond davantage à notre écosystème aujourd'hui. Nous avons un manque de reconnaissance de notre site à Toulouse et ce projet nous apportera une visibilité plus importante que celle dont bénéficient nos écoles actuellement. Un modèle doit s'adapter à un environnement et un temps donné", soutient la présidente de Toulouse INP.

Le modèle centralien correspond davantage à notre écosystème aujourd'hui. (C. Xuereb)

Les négociations vont se poursuivre tout au long de l'année 2022. "On se lance dans cette étude sérieusement avec l'ensemble de notre écosystème pour être en capacité de conclure à la faisabilité du projet. Il y a un travail en interne concernant l'élaboration d'un cahier des charges. Si nos instances se prononcent favorablement à l’issue de ce travail, on rentrera dans une seconde phase plus opérationnelle où il faudra définir les cursus de formations", conclut Catherine Xuereb.


Ce nouvel établissement pourrait ressembler à Centrale Lille Institut. Depuis le 1er janvier 2020, l’École Centrale de Lille est devenue Centrale Lille Institut. Avec l'intégration de l’École nationale supérieure de chimie de Lille (ENSCL), cela porte à quatre le nombre d'école d'ingénieurs internes. Chaque école est dirigée par un directeur et possède sa propre procédure de recrutement et son diplôme.

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