Toulouse BS, rebaptisée TBS Education, mise sur l’ouverture sociale

Agnès Millet Publié le
Toulouse BS, rebaptisée TBS Education, mise sur l’ouverture sociale
Toulouse Business School devient TBS Education. // ©  Toulouse Business School
L’école de management toulousaine, Toulouse Business School, annonce son changement de nom pour renforcer sa marque autour de sa mission d'éducation, le 6 avril 2021. Pour marquer son engagement en faveur de l’inclusivité, elle devient société à mission et appliquera à la rentrée des droits de scolarité modulés.

"Devenir l’école du bien-être pédagogique", c’est l’objectif que se fixe pour 2026 TBS BS qui change de nom pour devenir TBS Education. Un bien-être qui passe par le qualitatif car l’école de management toulousaine se donne comme priorité le renforcement de sa réputation dans ses programmes de formation initiale.

Présentant son nouveau plan stratégique le 6 avril, elle n’oublie pas pour autant d’afficher des ambitions chiffrées puisque l’établissement souhaite passer de 5.500 étudiants à 7.000 et faire croître son chiffre d’affaires de 55 millions d'euros à 75 millions d'euros.

Devenir société à mission

TBS entame sa mue en prenant la qualité de société à mission. "Nous sommes engagés pour un monde plus soutenable depuis plusieurs années. Nous avions ce projet, construit avec nos parties prenantes, depuis plus d’un an. Mais la crise nous a retardés. Après la validation du conseil d’administration, nous construisons nos définitions et nos indicateurs, étape qui doit se clore mi-mai", explique Stéphanie Lavigne, directrice générale de l’établissement.

Cette démarche va irriguer la recherche et les formations initiale et continue de l'école toulousaine, déjà labellisée DD&RS. Après emlyon et Grenoble EM, Toulouse BS est la troisième école de management grade de master à annoncer cette nouvelle qualité.

Moduler les frais de scolarité des étudiants

L’école veut renforcer l’ouverture sociale, en appliquant, dès l’an prochain, des frais de scolarité adaptés aux revenus de chacun pour les étudiants de première et deuxième années de bachelor et en première année de programme Grande école, niveaux où l’alternance n’est pas possible. Elle suit en cela le chemin de l’Essca, qui a également annoncé mettre en place une modulation.

"Malgré les efforts des écoles de commerce sur le sujet des droits de scolarité, elles restent entachées d’une réputation : on pense qu’il faut de grandes capacités financières pour l’intégrer", indique la directrice générale. Une pétition dénonçant des frais de scolarité trop élevés dans les business schools avait d'ailleurs été lancée cet automne, recueillant plus de 22.500 signatures.

Le coût, estimé à 500.000 €, sera financé par les effectifs supplémentaires, notamment en bachelor et en executive education.

De plus, l’école veut passer de 20 à 30% de boursiers, tous statuts confondus. Le développement de l’alternance sera un autre levier pour favoriser l’égalité des chances.

Renforcer la qualité des programmes

Pilier important de sa stratégie, TBS veut "accroître la réputation de ses programmes". Ainsi, l'école se fixe pour objectif de maintenir son bachelor in management dans le top 3 français. TBS prévoit aussi l'ouverture de deux filières en e-santé et en e-sport/sport et la création d'un bachelor aéro/mobilité en partenariat avec une autre école, comme une école d’ingénieurs.

Côté PGE, Toulouse BS se fixe comme objectif de figurer dans le top 10 français et le top 30 européen, en renforçant les doubles diplômes, l’alternance et les soft skills et en intensifiant les recrutements internationaux.

"Aujourd’hui, nous oscillons entre la 11e et la 12e places. Nous avons déjà été dans le Top 10 et nous avons déjà réaffirmé notre ambition de retrouver cette place, en musclant les investissements dans l’innovation pédagogique, la faculté, les campus…", détaille Stéphanie Lavigne.

Nous construisons un modèle de pédagogie innovant basé sur des approches expérimentales d’apprentissage reconnues (S. Lavigne)

Pour améliorer ces positions, la stratégie passe notamment par un renforcement académique, en passant de 114 à 140 professeurs, avec un taux de HDR de 30 à 45%. Elle souhaite ainsi passer de 322 articles académiques publiés par an, à 500 publications.

"Nous avons plusieurs objectifs. Tout d'abord, développer une recherche à impact pour les entreprises et les organisations. Nous voulons aussi poursuivre la montée en puissance des expertises des centres d’excellence sur la RSE-DD, l’intelligence artificielle et business analytics, l’aéronautique et spatial. Enfin, nous construisons un modèle de pédagogie innovant basé sur des approches expérimentales d’apprentissage reconnues", précise la directrice.

Une pédagogie basée sur le face à face

La pédagogie reposera sur un mix de cours en distanciel et en présentiel. "Les étudiants ont un dégoût du distanciel, qui est associé à la privation de l’expérience étudiante. L’école sera présentielle, résolument dans une pédagogie de face à face entre les professeurs et apprenants, tout en déployant tout ce que l’on est capable de faire en distanciel", explique la directrice générale. Un campus digital permettra ainsi un accès libre aux contenus.

Par ailleurs, TBS annonce le lancement à la rentrée 2021, du "CPF made by TBS Education", un compte à vie pour les alumni. Il doit assurer le développement de compétences et de soft skills tout au long de la carrière des diplômés. Elle crée également un système d’abonnement renouvelable pour accéder en ligne à une partie de l’offre de formation, en lien avec le campus digital.

Miser sur les campus et développer l’international

Pour devenir l’école du "bien-être pédagogique", TBS prévoit d'investir 130 millions d'euros dans ses campus. À Toulouse, un nouveau campus, innovant et eco-responsable, sera inauguré en 2025, près du site actuel. Le campus de Barcelone changera de site pour emménager dans un quartier dédié à l’innovation. Casablanca et Paris doivent être aussi dotés de nouveaux bâtiments pour "s’intégrer pleinement dans un monde en transition".

Chaque campus aura sa vocation : Toulouse sera le flagship, Paris sera le hub pour l’international (avec une hausse des recrutements internationaux), Barcelone, celui pour l’Amérique latine et Casablanca celui pour l’Afrique.

Car l’établissement veut repenser la mobilité internationale, en alliant :

  • la mobilité physique dans les universités partenaires et en renforçant la valorisation des campus à l’étranger pour maximiser le recrutement des étudiants internationaux sur ses zones d’influence ;

  • une mobilité à distance "réinventée", via une logique de doubles diplômes avec les partenaires et ses propres campus en proposant des catalogues de cours accessibles.

Elle développera des partenariats stratégiques, en particulier aux États-Unis (au sein du réseau Babson collaborative) et au Canada, pour renforcer les expertises de l’école, créer de nouvelles synergies et des doubles compétences. Des accords sont en cours de finalisation.

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