J. Brisswalter : "L'interaction entre étudiants et professeurs est l'ADN de l'université"

Amélie Petitdemange Publié le
J. Brisswalter : "L'interaction entre étudiants et professeurs est l'ADN de l'université"
L'Université de Côte d'Azur, née de la fusion de l'université Nice-Sophia Antipolis et de la COMUE, vit sa première année d'établissement expérimental. // ©  université Côte d'Azur
L'université Côte d'Azur, créée le 1er janvier 2020, prend la place de l’Université Nice-Sophia Antipolis et de la COMUE Université Côte d’Azur. Son président, Jeanick Brisswalter, dresse les enjeux de cette nouvelle structure.

L'Université Côte d’Azur fait sa première rentrée en tant qu’établissement expérimental. Quels changements cela implique-t-il pour le personnel et les étudiants ?

La grande modification, c'est la mise en place de huit graduate schools. Ces écoles universitaires de recherche structurent les formations de master et les formations doctorales. L’une d’entre elles, l’école universitaire de recherche sur les Systèmes numériques pour l’humain, existe depuis 2019. Les autres apparaissent graduellement depuis le 1er janvier 2019, elles remplacent les UFR.

jeanick Brisswalter
jeanick Brisswalter © université Côte d'Azur

Cette nouvelle organisation implique plusieurs changements. D’une part, ces graduate schools sont systématiquement adossées à la recherche. Les étudiants sont donc formés au plus près de la recherche et des enjeux sociétaux, avec la participation forte de nos chercheurs ainsi que celle de nos partenaires économiques.

D’autre part, les graduate schools permettent une formation à la carte, grâce à un système de majeure et de mineure. Dès la licence, les étudiants peuvent choisir par exemple de suivre une majeure en numérique et une mineure en droit via le portail licences. A la fin du cursus, ils auront un diplôme national dans leur majeure.

Votre projet d'université européenne Ulysseus a-t-il été mis en place ?

Il est en train de se mettre en place, notamment avec l'université de Séville (un des six établissements d'enseignement supérieur partenaires, NDLR). L’objectif est de projeter le modèle d’Idex qu’on a développé sur le territoire à l’échelle de l'Union européenne.

Avec nos partenaires, nous avons identifié six pôles d'innovation liés à six défis dont trois défis spécifiques et trois défis transversaux. Ils vont servir de base à la création de diplômes et de projets de recherche communs dans ces domaines : vieillissement et bien-être ; énergie, transport et mobilité durables dans les villes intelligentes ; tourisme, patrimoine et arts ; intelligence artificielle ; digitalisation ; et enfin biotechnologie et économie circulaire.

Chaque partenaire pilote un pôle. L'Université Côte d'Azur coordonne ainsi le pôle "Vieillissement et bien-être", ce qui en fait un projet d'université européenne ancré sur son territoire.

Nous avons aussi d'autres projets communs dont un programme de soutien à la mobilité, un programme visant à attirer les talents, un programme de sensibilisation à la citoyenneté européenne, en plus de notre stratégie ambitieuse en matière de coopération internationale.

Comment l'université s'est-elle adaptée à la hausse du nombre d'étudiants cette année ?

Nous avons observé une hausse du nombre de candidatures de 23% en 2020 mais notre capacité d'accueil n'a pas augmenté, elle est limitée par les possibilités foncières. Très concrètement, la grande majorité des candidatures dans les filières non sélectives a reçu une réponse favorable pour pouvoir s’inscrire dans notre établissement.

Nous avons aussi offert 200 places de plus sur 7.000 étudiants en première année dans les filières en tension. Malgré cela n'a pas empêché d'avoir une liste d'attente dans ces filières très attractives et notamment dans les études de santé qui ont connu une réforme avec la création des PASS et les L.AS. Malgré les places créés nous n'avons pas pu répondre à toutes les demandes.

Comment avez-vous organisé cette rentrée sous le signe des normes sanitaires ?

Nous souhaitions faire une rentrée le plus possible en présentiel. C'est l'interaction entre étudiants et professeurs qui fait l'ADN de l'université. Nous avons mis en place un système faussement hybride en dédoublant les amphis et les salles. Cela concerne aussi les TD (travaux dirigés), où il y a parfois plus d’étudiants qu’en amphi.

Les étudiants ont cours sur place une semaine sur deux. Lorsqu’ils sont à distance, le cours leur est retransmis en direct, déposé sur une plateforme, ou les deux. Cela permet de ne pas perdre le contact avec les étudiants tout en gardant la distanciation sociale.

De nombreux clusters ont été identifiés dans le supérieur, comment vous préparez-vous à une résurgence de l'épidémie ?

Dans les Alpes-Maritimes, la situation évolue semaine après semaine. Parmi les personnels nous comptons 22 cas positifs et 181 parmi les étudiants depuis la rentrée de septembre 2020 dont moins de 40 cas covid+ actifs actuellement sur une communauté de plus de 35.000 personnes.

Lorsque plus de trois étudiants de la même promotion sont positifs, nous fermons la promotion pour 14 jours. C’est le cas de deux promotions actuellement, dont l’une ouvre à nouveau cette semaine. Depuis le confinement de mars, un centre d'accompagnement pédagogique peut préparer des cours en distanciel.

En plus d'une cellule dédiée qui recense tous les cas positifs et les cas contact en lien avec l’ARS, Université Côte d’Azur a mis en place, en collaboration avec la Ville de Nice, depuis le 12 octobre, des campagnes de dépistage gratuite à destination des étudiants et des personnels sur les différents campus


L'université Côte d'Azur en cinq chiffres :
29.652 étudiant.e.s sont inscrits à Université Côte d'Azur au 1er janvier 2020
20.031 inscrits en cursus LMD (y compris licence pro.), soit 68% des inscrits
3.877 inscrits en formations médicales et odontologiques (hors Master LMD, hors Diplômes d'Université, hors Habilitation à Diriger des Recherches).
2.061 inscrits en DUT - Diplôme Universitaire de Technologie
1.270 inscrits en formation d’Ingénieur

Amélie Petitdemange | Publié le