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LA FRANCE DÉFAITE ET OCCUPÉE. RÉGIME DE VICHY, COLLABORATION,

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Par La cellule contenu de l’Etudiant, publié le 20 février 2017
7 min

Problématique générale : Quelles sont les conséquences de la défaite de 1940 en France ?

I. LE CHOC DE LA DEFAITE

A. « L’étrange défaite »…

La Seconde Guerre mondiale débute le 1er septembre 1939 avec l’invasion de la Pologne par l’Allemagne nazie. Mais la guerre ne débute qu’en mai 1940 sur le front ouest. L’armée allemande combine ses forces, à savoir l’aviation et les blindés (Panzers) pour envahir les territoires plus rapidement. Or, pendant huit mois les mauvaises conditions climatiques ont empêché cette avancée : c’est « la drôle de guerre ». L’Allemagne finit par attaquer le front ouest à la suite d’un blocus mis en place pour l’empêcher de se ravitailler en fer. Le Danemark est envahi en à peine quatre heures, la Belgique ne tient que quelques jours.

L’armée française est attaquée le 10 mai 1940 dans les Ardennes et connaît en quelques semaines (à peine six) un désastre militaire. Cette déroute marque les esprits et des milliers de personnes fuient vers le sud : c’est l’exode.

B. La signature de l’armistice

Le 16 juin 1940, le maréchal Pétain, « héros de Verdun », est appelé au gouvernement et devient le nouveau président du Conseil. Partisan de la cessation des hostilités, il demande l’armistice le 22 juin. Négocié à Rethondes, celui-ci entre en vigueur le 25 juin 1940.

Cet armistice impose à la France de très dures conditions. En effet, une ligne de démarcation sépare une zone occupée au nord par la Wehrmacht d’une zone non occupée ou libre, au sud. Dès l’été 1940, les départements du Nord et du Pas-de-Calais sont rattachés au gouvernement militaire allemand de Bruxelles tandis que ceux à l’est sont annexés au territoire allemand. Le gouvernement s’installe à Vichy, en zone libre.

C. La fin de la Troisième République

Le 10 juillet 1940, Pétain se fait accorder par le Parlement les pleins pouvoirs. La Troisième République est remplacée par un nouveau régime, l’État français (nom officiel du régime mis en place par Pétain à Vichy).

II. LE REGIME DE VICHY ET LA COLLABORATION

A. Un régime autoritaire, personnel et d’exclusion

Le nouveau régime, l’État français, repose sur la personne du « maréchal ». En effet, il concentre les pouvoirs exécutif et législatif. Pétain récuse le modèle de la démocratie. Ainsi, le Parlement n’est plus réuni, les élections n’ont plus lieu et les partis politiques disparaissent. Les moyens d’information comme la presse et la radio sont censurées.

Un culte de la personnalité est mis en place et entretenu par une pratique de la propagande tous azimuts. Son nom est donné à de nombreuses rues et places, son portrait est affiché partout, dans les écoles, l’administration, sur les timbres, la monnaie. Son buste, destiné aux mairies et préfectures, qui le présente en uniforme, remplace celui de Marianne.

Pour redresser la France, Pétain lance la « Révolution nationale » qui est son projet politique. C’est une rupture radicale avec la culture politique de la majorité des Français. L’idée est de rompre avec les idéaux de la République, considérée comme responsable de la défaite. Pétain prône un retour aux valeurs traditionnelles résumées dans la nouvelle devise « Travail, famille, patrie ». Aux « droits naturels » de l’individu à la liberté, à l’égalité et à la fraternité, elle substitue les communautés d’appartenance, considérées comme véritablement « naturelles ». Ce sont des valeurs conservatrices et nationalistes.

Enfin, le régime de Vichy use de la violence pour appliquer une politique d’exclusion. Il s’agit de poursuivre, de réprimer tous ceux qui, selon les critères du régime, n’ont pas leur place en France. Sont concernés les étrangers, les « ennemis du régime » (résistants, partisans de la République, communistes) et les juifs. Il crée la Milice qui traque les résistants. Antisémite, le régime de Vichy exclut dès octobre 1940 les juifs de la communauté nationale en leur interdisant d’exercer certaines professions. Il met sa police au service de l’occupant allemand en arrêtant les juifs et en les lui livrant, comme lors de la rafle du Vélodrome d’Hiver en juillet 1942.

B. La collaboration

En effet, dès 24 octobre 1940, à la suite de sa rencontre avec Hitler à Montoire, Pétain engage la France dans une collaboration avec le Reich, à qui la victoire militaire finale semble promise et dont Pétain souhaite obtenir des avantages. Cette collaboration s’accentue après l’invasion de la zone libre en 1942 et s’effectue exclusivement au profit du Reich. La France doit lui fournir une part importante de ses productions industrielles et agricoles. Elle se voit imposer le départ de travailleurs pour l’Allemagne au Service du travail obligatoire (STO) et elle livre aux Allemands les résistants et les juifs, enfants compris.

III. LA RESISTANCE

A. Les « dissidents » de la France libre

Après la défaite de l’armée française, différents courants sont opposés à l’armistice, à l’occupation et à la collaboration. L’appel lancé par le général de Gaulle, depuis Londres le 18 juin 1940, est l’acte de naissance de la Résistance extérieure. Il fonde la France libre et, avec les premiers volontaires qui le rejoignent, les Forces françaises libres (FFL) qui se battent aux côtés des Britanniques. Le régime de Vichy les désigne par le terme péjoratif de « dissidents » pour leur ôter toute légitimité.

B. La Résistance intérieure

Parallèlement, la Résistance intérieure se développe et s’organise en mouvements et en réseaux. Les premiers se sont essentiellement spécialisés, au départ, dans l’action politique et dans la presse clandestine. Les seconds font du renseignement, de l’action militaire (attentats, sabotage…) ou organisent l’exfiltration d’aviateurs abattus. Par exemple, le mouvement Combat, Libération-Sud dont a fait partie Lucie Aubrac.

C. Des résistances à la Résistance

En 1941, de Gaulle charge Jean Moulin d’unifier les différents mouvements de la Résistance intérieure et de placer celle-ci sous son autorité. Il parvient à créer en 1943 le Conseil national de la Résistance, qui comprend des délégués de tous les mouvements de résistance, des anciens partis et syndicats, et qui reconnaît de Gaulle comme son chef.

En 1944, les débarquements alliés en Normandie et en Provence, combinés avec l’action des Forces françaises de l’intérieur (l’ensemble des groupes armés de la Résistance intérieure), permettent la libération de la France.

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