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Écoles de journalisme : 5 conseils pour réussir les oraux de motivation

Quels cursus pour devenir journaliste ?
À l'oral du concours, vous devrez montrer que vous savez précisément ce qu'est le métier de journaliste. © Fotolia
Par Delphine Dauvergne, publié le 31 mai 2016
4 min

Les oraux de motivation des concours d'entrée aux écoles de journalisme sont décisifs pour votre admission. Comment séduire le jury ? Quels pièges éviter ? D'anciens candidats témoignent.

À l'oral, le jury des écoles de journalisme évalue votre motivation à devenir journaliste. "Ne pas avoir fait de stage avant le concours est un handicap, prévient Jules, 25 ans. La première fois que j'ai tenté le CFJ, j'ai échoué. J'avais une vision un peu décalée de la réalité du métier. J'ai répondu que je voulais partir faire de grandes enquêtes à l'international.”

Jules a réussi le concours à la seconde tentative. “Je me suis servi de mon expérience lors d'un stage à ’la Vie’ pour raconter comment les rencontres sur le terrain avaient été un déclencheur”, continue-t-il. Montrer que l'on prend plaisir à interviewer des petits commerçants est toujours plus apprécié que se projeter en Tintin ou en Robert Redford dans “les Hommes du président”.

1. Avoir une idée précise du métier

“L'entretien a pour but de mesurer la conscience de la réalité du métier des candidats, de s'assurer qu'ils n'ont pas de fantasmes, mais aussi qu'ils sont matures”, confirme Benoît Califano, directeur de l'ESJ pro Montpellier, qui recrute uniquement en alternance, avec un dispositif différent des 14 écoles reconnues par la profession. Les candidats passent en effet un oral de motivation par téléphone, avant de commencer les tests écrits.

Julie Joly, directrice du CFJ, conseille de se préparer à des questions “sur l'industrie des médias, les différents métiers, les enjeux des fusions, les nouveaux médias”… Autant d'éléments qui peuvent prouver votre connaissance du secteur. Cependant, “il vaut mieux assumer ses lacunes et ses doutes, plutôt que se montrer arrogant en donnant des réponses toutes faites”, met-elle en garde.

Clément, 21 ans, en première année du master journalisme de l'IJBA, se souvient d'une question sur l'objectivité journalistique. “J'ai répondu que c'était un leurre intellectuel, car les articles sont anglés et construits par le journaliste qui peut les orienter tout en disant la vérité.”

2. Faire de sa personnalité un atout

Admissible au Celsa, Sonia, 24 ans, avait pris le temps de “faire une fiche sur [elle]-même”. L'entretien commence souvent par une présentation de soi. Il faut alors axer la conversation sur ses points forts. “J'ai évité de parler de mon stage en communication et le jury m'a questionnée sur ce que je pensais du journalisme en Chine car j'avais précisé que je parlais chinois sur mon CV”, raconte l'étudiante en première année au Celsa.

Jules, lui, se souvient d'une question piège à l'oral de l'ESJ Lille : “J'avais déclaré ne pas vouloir faire de télé et me consacrer à de l'enquête longue. On m'a demandé si j'étais prêt à accepter un poste à LCP, si c'était une exigence pour pouvoir entrer à l'école. Avec le stress, j'ai répondu ‘oui’, alors que c'était incohérent.”

3. Montrer sa motivation pour l'école

Clément avait uniquement préparé le concours de l'IJBA. Il a donc été aisé de convaincre le jury de sa motivation, contrairement aux autres candidats qui passent souvent une dizaine de concours pour être sûrs d'obtenir une place. “J'ai choisi l'IJBA pour ses frais universitaires et ses promotions hétéroclites. Le voyage d'études annuel à l'étranger est aussi un de ses atouts”, justifie-t-il.

Pensez à bien préparer votre argumentaire, ne serait-ce que pour éviter les gaffes… “Si un candidat pense que l'école est très récente ou qu'il nous dit qu'il veut faire uniquement de la presse écrite alors que notre formation est axée sur le plurimédia, c'est un mauvais point”, confie la directrice du CFJ.

4. Être calé sur l'actu

Après le bachotage de l'actualité pour les épreuves écrites, il y a souvent un relâchement. “C'est une erreur, car il faut continuer à être connecté à l'info”, souligne Julie Joly. Le jour de l'oral, Jules préconise d'“écouter France Info en boucle et de se préparer à faire un flash info avec les actualités de la journée”. Un bon moyen de montrer que l'on suit l'actualité chaude.

5. Ne pas se déguiser

“Certains candidats arrivent le jour de l'oral déguisé en costard, en vacancier ou encore en caricature du journaliste. Habillez-vous plutôt comme si vous alliez réaliser une interview !” suggère la directrice du CFJ. Sonia avait opté pour “un jean slim, des chaussures noires et une chemise”, tandis que Clément avait mis une chemise de costume. Il prévient cependant que “le costard complet à Bordeaux, avec la chaleur, ce n'est pas une bonne idée” !

À la fin de l'entretien, on vous demandera sûrement si vous avez une question à poser. Julie Joly l'affirme : “Il est toujours bien vu de saisir cette perche !” Alors, prêt pour le grand saut ?

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