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Guerre froide : tout comprendre sur le conflit entre l’URSS et les États-Unis

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Par La cellule contenu de l’Etudiant, publié le 06 novembre 2023
9 min

Période marquée par de très fortes tensions entre le bloc soviétique et les USA, la guerre froide est synonyme de course à l’armement nucléaire sous fond d’équilibre de terreur. Conflit idéologique à l’échelle mondiale, elle finit par voir l'impérialisme américain triompher d’une Union soviétique qui se fracture peu à peu. Retour sur les événements majeurs d’une guerre d’un genre nouveau.

Guerre froide : les origines du conflit

Les premières tensions entre les États-Unis et l’URSS (Union des républiques socialistes soviétiques) sont apparues dès l’arrivée au pouvoir de Lénine suite à la révolution russe de 1917. En désaccord profond avec le libéralisme économique et politique prôné à l’Ouest, l’Union soviétique - officiellement fondée en 1922 - se démarque avec l’instauration d’un régime communiste.

Durant l’entre-deux-guerres, les tensions entre les deux blocs sont grandement limitées. En effet, chaque nation doit composer avec des problématiques économiques et politiques importantes sur son territoire, à l’image de la crise de 1929. Qui plus est, l’alliance commune contre l’ennemi nazi contribue à apaiser momentanément les tensions naissantes.

Toutefois c’est bel et bien la fin de la Seconde Guerre mondiale qui marque un tournant dans les relations entre les deux blocs. Dans un contexte où les États-Unis et l’URSS sont considérés comme les deux grands vainqueurs du conflit et où la bombe atomique a fait son apparition, les tensions vont rejaillir et dessiner les décennies à venir.

Sur quelle période s’étend la guerre froide ?

Bien que les tensions remontent à la création de l’Union soviétique, les historiens s’accordent pour situer le conflit entre 1947 et 1991. On distingue alors cinq grandes périodes au cours de la guerre froide.

La consolidation des blocs (1947-1952)

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, une grande partie de l’Europe est détruite. Chaque bloc va alors tenter d’exercer son influence sur les territoires à reconstruire. On assiste par exemple à la soviétisation de l’Europe de l’Est tandis que les États-Unis renforcent leur hégémonie à l’Ouest. Winston Churchill parle alors de la naissance du célèbre « rideau de fer », symbolisé en 1949 par la séparation de l’Allemagne en deux blocs distincts : la RFA et la RDA.

C’est aussi une période au cours de laquelle de nombreux conflits voient le jour sur des territoires disputés comme en Corée, au Moyen-Orient et en Amérique latine. En parallèle, les Soviétiques développent leur propre programme d’armement nucléaire. On parle alors d’équilibre de la terreur.

La coexistence pacifique (1953-1962)

Après une forte période de tension, la mort de Joseph Staline et l’arrivée au pouvoir de Khrouchtchev marquent un premier tournant dans la guerre froide. Si des conflits subsistent un peu partout dans le monde, le dialogue est progressivement renoué entre l’URSS et les États-Unis.

Au cours de cette même période, l’Union soviétique perd peu à peu de son influence en Chine et à Cuba en raison d’une politique jugée trop tendre par les leaders communistes. Récemment élu président des États-Unis, John Kennedy voit quant à lui sa cote de popularité exploser, notamment grâce à son rôle dans la résolution de la crise des missiles de Cuba.

La détente (1963-1974)

Les relations entre l’URSS et les États-Unis se stabilisent malgré l’assassinat du président Kennedy en 1963 et le limogeage de Khrouchtchev en 1964. On assiste par exemple à un premier rapprochement entre la RFA et la RDA avec la mise en place de l’Ostpolitik menée par Willy Brandt.

Cette période centrale de la guerre froide est aussi symbolisée par le contrôle des armements nucléaires. Plusieurs traités successifs sont signés en ce sens au cours de la décennie par les présidents américains Johnson et Nixon ainsi que par leur homologue Brejnev.Toutefois, en dépit du relâchement apparent, la détente est aussi marquée par des conflits majeurs tels que l’invasion de la Tchécoslovaquie ou la guerre du Viêt Nam.

La guerre fraîche (1975-1984)

Après une période de relative détente, les tensions reprennent de plus belle entre les deux blocs. L’Union soviétique profite du déclin américain (débâcle au Viêt Nam, crise économique, scandale du Watergate) pour asseoir son influence en Asie et en Afrique.

Le point d’orgue de cette guerre fraîche se trouve dans l’invasion de l’Afghanistan par les Soviétiques en 1979. Côté URSS, Léonid Brejnev campe sur ses positions et maintient une politique autoritaire face à un Jimmy Carter en perte de popularité. C’est avec l’arrivée au pouvoir de Ronald Reagan que les États-Unis déploient à leur tour une politique extérieure plus dure et interventionniste : « America is back ».

La nouvelle détente (1985-1991)

Les relations entre le bloc occidental et le bloc communiste se détendent à nouveau avec la nomination de Mikhaïl Gorbatchev. De nombreuses entrevues sont réalisées auprès de Ronald Reagan et George H.W. Bush, amenant à plusieurs accords de désarmement nucléaire.

En parallèle, l’URSS retire ses troupes d’Afghanistan en 1988 et les conflits entamés en Afrique, en Asie et en Amérique latine se règlent peu à peu. En 1989, la chute du mur de Berlin marque un nouveau tournant et amorce progressivement la fin de la guerre froide.

Guerre froide : une période de crises et de conflits

De nombreux conflits ont éclaté aux quatre coins du monde au cours de la guerre froide sous couvert de tensions entre l’URSS et les États-Unis.

La guerre de Corée (1950-1953)

Cette guerre voit s’opposer la Corée du Sud (soutenue par les États-Unis) à la Corée du Nord (soutenue par l’URSS et la Chine). Elle est le premier conflit majeur postérieur à la Seconde Guerre mondiale. Après deux ans de dures négociations, l’armistice de la guerre de Corée est signé

La construction du mur de Berlin (1961)

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, l’Allemagne est divisée en deux entités distinctes :

●     la République fédérale d’Allemagne (RFA) à l’Ouest ;

●     la République démocratique d’Allemagne (RDA) à l’Est.

Ces deux nations créées en 1949 marquent le clivage idéologique et politique qui s’opère entre l’Occident et l’Union soviétique. Au cours des dix années qui suivent, des millions de citoyens de la RDA font le choix de délaisser le régime communiste afin de migrer à l’Ouest. Face à ce constat, l’URSS prend les devants et construit à partir du mois d’août 1961 un mur de béton et de barbelés férocement surveillé.

La crise des missiles de Cuba (1962)

Peu de temps après son élection, John Kennedy est confronté à un épineux casse-tête. Son prédécesseur, Dwight Eisenhower, avait programmé une tentative d’invasion militaire pour renverser Fidel Castro, leader communiste fraîchement établi à Cuba. En quête de crédibilité, Kennedy reprend en 1961 cette opération appelée « débarquement de la baie des Cochons ». La mission s’avère être un échec cuisant.

Un an plus tard, des rampes de missiles nucléaires soviétiques sont découvertes au large de Cuba. La tension entre les deux blocs atteint alors son paroxysme.

Après plusieurs avertissements et menaces entre les deux camps, une série de compromis est trouvée entre Kennedy et son homologue Khrouchtchev, amenant à un désarmement progressif et à des engagements jugés satisfaisants pour les deux blocs.

La guerre du Viêt Nam (1955-1975)

Suite à la débâcle française lors de la guerre d’Indochine, le territoire vietnamien est divisé en deux états : l’un au Nord, soutenu par le bloc communiste, l’autre au Sud, soutenu par le bloc occidental.

De premières tensions éclatent entre les deux nations qui se livrent à des guérillas meurtrières. Au fur et à mesure des années, un soutien militaire de plus en plus important est apporté par les États-Unis au Nord-Viêt Nam. C’est en 1965, sous la présidence de Lyndon Johnson que le conflit prend une nouvelle tournure avec le déploiement de près de 200 000 soldats américains.

Toutefois, la guerre du Viêt Nam tourne rapidement au fiasco. Vue d'un mauvais œil par les citoyens américains, elle engendre de très lourdes pertes humaines et économiques. Face à la défaite inéluctable qui se profile, Richard Nixon procède au retrait complet des troupes à partir de 1973. Deux ans plus tard, le Viêt Nam est réunifié et devient officiellement un régime communiste.

La guerre d’Afghanistan (1979-1989)

En 1979, l’Union soviétique envahit officiellement l’Afghanistan et déploie près de 100 000 soldats sur place. Cette invasion fait suite à une période de grande instabilité, marquée par la fin de la monarchie en place et l’émergence du parti communiste après un coup d'État.

En réponse, la résistance afghane s’organise. Aidés militairement et financièrement par les Américains, les moudjahidins luttent durant 10 ans pour reprendre le contrôle du pays. Les troupes russes se retirent progressivement suite à un accord signé le 1er mai 1988.

La guerre froide et la fin de l’Union soviétique

À partir de 1985, Gorbatchev met en place sa politique dite de perestroïka. Elle a pour objectif de combler le retard économique et technologique accumulé par l’URSS par rapport aux États-Unis.

Malheureusement, ces réformes successives n’atteignent pas le but escompté. L’Union soviétique perd peu à peu de son influence et amorce son déclin. Cette période est symbolisée par plusieurs événements majeurs :

●     la chute du mur de Berlin en 1989 ;

●     la demande d’indépendance de plusieurs républiques fédérées de l’Union soviétique en 1990 ;

●     l’éclatement de la Yougoslavie à partir de 1990 ;

●     la dissolution totale de l’URSS en 1991.

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Époque de tension entre les États-Unis et l’URSS, la guerre froide est le symbole d’un conflit idéologique entre deux nations diamétralement opposées. Période charnière de l’histoire moderne, la guerre froide voit finalement l’impérialisme américain triompher d’une Union soviétique morcelée, en proie à de trop nombreux conflits internes.

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