Classes prépas : les professeurs se mobilisent contre plusieurs projets de fermeture
Plusieurs classes préparatoires sont menacées de fermeture, à la rentrée 2024, dans les filières lettres, économie et biologie, notamment à Paris. Associations de professeurs et syndicats se mobilisent pour convaincre le ministère de ne pas suivre les recommandations des rectorats.
À la rentrée 2024, quatre classes prépa sont menacées de fermeture dans le rectorat de Paris (75). Une classe éco ECG (économique et commerciale générale) du lycée Jacques Decour (IXe), l’ATS bio du lycée Pierre-Gilles de Gennes (XIIe), l’hypokhâgne du lycée Lamartine (IXe) et une khâgne du lycée Chaptal (VIIIe).
C'est, en tout cas, la recommandation émise par le rectorat auprès du ministère de l'Éducation nationale. Une annonce qui mobilise association de professeurs de classes prépa et syndicats depuis début décembre.
Un "choc" pour les responsables de prépas
"Nous sommes conscients que certaines classes à petits effectifs ne peuvent pas se maintenir. Mais la situation actuelle est inédite : il s'agit de fermer des classes remplies ou quasiment, avec de forts taux de boursiers," note Alain Joyeux de l'APHEC (association des professeurs des classes préparatoires économiques et commerciales).
Un rassemblement a eu lieu devant le ministère, le 6 décembre et plusieurs pétitions lancées, comme celle pour les filières L, qui rassemble 10.374 signatures, au 21 décembre.
Une réunion a été organisée le 14 décembre par le ministère de l'Éducation nationale et le recteur de Paris avec l'intersyndicale CPGE, dont le SNES-FSU. "Partout en France, ça a été un choc, qui a créé beaucoup d'inquiétudes : on peut fermer des classes à 47 élèves", explique Julien Luis, du SNES-FSU, secteur prépa.
Le rectorat de Paris veut rappeler qu'il estime que les prépas sont un "modèle d'études très pertinent" et qu'il garde "une volonté de plus grande ouverture sociale". Il justifie ces recommandations de fermeture par l'ouverture d'autres classes : une TSI (technologie et sciences industrielles) pro à Chaptal et une prépa ECP (économique et commerciale, option technologique) au lycée Lemonnier (XIIe), qui doivent se faire "à moyens constants".
Il souhaite préciser que 1.565 places de prépa n'étaient pas pourvues en 2023. "Prendre ce prétexte pour fermer des classes presque pleines est inadmissible", conteste Damien Framery, président de l'APPLS (association des professeurs de premières et de lettres supérieures).
Une autre classe prépa BCPST, à Rennes (35), est également menacée. "Pour nous, c'est arbitraire et nous avons manifesté notre opposition la plus vive à la fermeture", s'exclame Jean-François Beaux, président de l'UPA (union des professeurs des classes préparatoires aux grandes écoles agronomiques, biologiques, géologiques et vétérinaires).
Une décision à prendre rapidement avec l'ouverture de Parcoursup
Alors que la plateforme Parcoursup a ouvert le 20 décembre pour la phase d'information, les syndicats veulent rester mobilisés. "C'est aussi le rapport entre les rectorats et les ministères qui se joue. C'est un élément que l'on souligne, nous souhaitons le retour du pilotage national pour ce qui est de la carte des prépas", indique Julien Luis.
Des actions et des mobilisations sont prévues pour début janvier. La phase d'inscription pour Parcoursup commence le 17 janvier.
