Écoles d'animation : un cursus qui ne manque pas de relief

De nombreuses écoles forment aux métiers de l’animation, mais chacune d’elles présente des spécificités en termes de pédagogie et de débouchés. L’Etudiant vous apporte les précisions nécessaires pour faciliter votre choix.
"L’école qui monte", c’est en ces termes que les professionnels que nous avons interrogés évoquent ArtFX, une école montpelliéraine spécialisée dans les VFX, les plans réels truqués (par exemple, un acteur filmé devant un fond vert remplacé par un décor futuriste en 3D). ArtFX dispense trois formations : réalisateur numérique, jeux vidéo et programmation.
Le top des écoles d'animation
Écoles |
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Nombre de citations "écoles préférées" |
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LISAA animation et jeu vidéo, Paris |
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Le crayon avant le clavier
Si les étudiants et les jeunes diplômés d’ArtFX sont plébiscités pour leur maîtrise des logiciels 3D, les studios saluent le coup de crayon des animateurs formés à Émile-Cohl. L’école lyonnaise ne désapprouve pas cette "étiquette". "Notre programme abolit les frontières du dessin", résume Aymeric Hays-Narbonne, adjoint de direction. Les trois premières années, qui sont communes à l’ensemble des étudiants, se composent de cours théoriques (anglais, culture cinématographique, histoire de l’art, scénario) et d’enseignements pratiques en atelier (bande dessinée, dessin animé, dessin d’objet et de personnage, modèle vivant, perspective, sculpture, programmation).
Des travaux qui nourrissent le book
Tout comme Émile-Cohl, Gobelins met l’accent sur le dessin à la main. L’institution parisienne – quarante ans d’animation – propose pas moins de cinq formations, de la nouvelle prépa (préparation artistique et technique aux concours d’entrée des écoles d’animation mondiales, non diplômante) au cursus historique en quatre ans, intitulé concepteur et réalisateur de films d’animation. "Nous avons mis en place une pédagogie par projet, ce qui signifie que les étudiants ont plus de cours pratiques que théoriques", décrypte Moïra Marguin, la responsable du département cinéma d’animation des Gobelins. Chaque année d’études comporte cinq ou six projets d’une durée de quatre à huit semaines. Le projet intitulé "physique du mouvement", par exemple, amène les étudiants du cursus en quatre ans à animer, au crayon à papier, un poisson dans l’eau, un lanceur de poids, ou encore un hamster dans sa roue. En fin de deuxième année, ils réalisent, par équipe, les petits films d’ouverture projetés devant toute la profession au très réputé Festival international du film d’animation d’Annecy.
L’animation, fenêtre sur le monde
"Dans le monde de l’animation, les projets franco-français sont rarissimes. On est amené à travailler avec des équipes étrangères ou à réaliser des films à destination d’un public non francophone", constate Moïra Marguin. En d’autres termes : l’international concerne aussi ceux qui ont prévu de faire carrière en France. Dans les écoles, les occasions de côtoyer des personnes venant du monde entier ne sont pas rares : ArtFX a créé une classe internationale dans laquelle les cours sont dispensés en anglais ; Isart Digital (Paris) a ouvert un campus à Montréal, au Canada ; et dans le cadre de son cursus long, Gobelins offre notamment la possibilité d’effectuer un échange académique dans l’une des plus prestigieuses écoles d’animation étrangères, telles que le California Institute of the Arts (États-Unis) ou The Animation Workshop (Danemark). Précisons d’ailleurs que Gobelins compte près de 30 % d’étudiants étrangers.
Le dessin, une épreuve obligatoire du concours
Une folle envie de raconter
Nous avons demandé aux studios les petits plus qui font la différence au moment de la recherche d’un stage ou d’un premier emploi. Damien Levy, producteur exécutif au studio d’animation Normaal, recommande de "présenter des travaux en adéquation avec la nature du poste", et aussi de "soigner tout particulièrement la couverture et les premières pages du book". Le portfolio doit être "facile et rapide à télécharger, organisé, clair, le résultat d’un tri exigeant", selon Lucile Boileau de Studio 100 Animation. Benoît Godinot, le DRH des studios français d’Ubisoft (Paris, Montpellier, Bordeaux, Annecy), apprécie les candidats qui ont une connaissance et un intérêt pour les différents métiers du jeu vidéo. Il précise : "Un graphiste ou un designer doit connaître les outils et les contraintes des développeurs, par exemple."