Bancs d’essai

Le banc d'essai des écoles de jeux vidéo 2017 : les préférées des pros

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Un étudiant de l’ENJMIN d’Angoulême se plonge dans un univers 3D à 360°. L’expérimentation est au cœur des formations en jeux vidéo. © Yohan Bonnet / Hans Lucas pour L'Etudiant
Par Martin Rhodes, Baptiste Legout, publié le 14 avril 2017
6 min

Quelles sont les meilleures écoles de jeux vidéo selon les professionnels ? Dans lesquelles recrutent-ils en priorité ? L'Etudiant a interrogé des pros du secteur pour établir ce banc d'essai passant au crible 57 établissements et pour vous délivrer leurs précieux conseils qui vous aideront à choisir votre futur cursus.

Les organisations professionnelles et les studios sont unanimes : les écoles d'animation et de jeux vidéo françaises ont la cote dans le monde entier ! Pour trouver l'école de vos rêves, l'Etudiant a mené l'enquête et vous livre l'avis des recruteurs des plus grands studios.

Lire aussi : 57 écoles de jeux vidéo au banc d'essai

Les écoles de jeux vidéo préférées des pros

ÉcolesNombre de pointsNombre de citations
ENJMIN (CNAM), Angoulême 41 9
Supinfogame-Rubika, Valenciennes 39 9
Isart Digital, Paris 34 9
Gobelins-l’École de l’image, Paris 20 4
ICAN, Paris 11 3

Les Gobelins, l'ENJMIN et Rubika sont, chacune dans leur catégorie, les écoles préférées des professionnels. Ci-dessus le top 5 des plus citées en jeux vidéo.

Lire aussi : L'avis des pros de 2016 et des années précédentes

L'ENJMIN, la favorite des studios

L'ENJMIN, à Angoulême, est une école publique créée par le CNAM (Conservatoire national des arts et métiers) il y a une dizaine d'années. "Elle forme à tous les métiers du jeu vidéo afin de préparer les étudiants à travailler en équipe avec des profils différents", précise Kévin Picq, chargé de recrutement chez Asobo Studio ("Toy Story 3", "Là-haut"). Des équipes composées d'animateurs, de programmeurs, game designers, artistes 2D et 3D et chefs de projet.

Les professionnels apprécient aussi le fait que l'école soit à l'écoute des studios, et donc en phase avec le marché de l'emploi. "L'ENJMIN sollicite régulièrement les studios afin d'adapter son programme aux attentes des recruteurs", constate Audrey Chatelet, responsable RH chez Ubisoft. "L'ENJMIN fait partie de l'écosystème charentais du Pôle Image Magelis, et c'est un vrai plus", ajoute Jean-Louis Verlaine, directeur du studio Black Sheep. Ce pôle de développement économique, qui fête ses 20 ans cette année, se donne pour mission de "promouvoir la filière image sur le département de la Charente". Il regroupe notamment 11 établissements et formations supérieures, dont l'EMCA.

Supinfogame-Rubika, une compétence en plus

L'école valenciennoise suit l'ENJMIN de très près. Après un Bachelor généraliste d'une durée de trois ans, les étudiants qui intègrent le cycle expert ont le choix entre trois spécialisations : game design, game art ou programming. "Cet établissement privé met l'accent sur les stages à temps plein. Les élèves peuvent ainsi se consacrer pleinement à leur mission et parfois même suivre un projet de A à Z", rapporte Isabelle Ayard, directrice des ressources humaines de Cyanide Studio. Le cursus en cinq ans conduit à un diplôme de niveau I (bac+5), inscrit au RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles). Il inclut douze mois de stages obligatoires, dont une expérience à l'étranger dans le cadre d'un stage ou d'un échange.

Comme l'ENJMIN, Supinfogame-Rubika forme à tous les métiers du jeu : game designer, level ­designer, graphiste 2D-3D, animateur et programmeur. "Dans cette école qui favorise les collaborations entre les différents profils, nous recrutons surtout des game designers et des graphistes tournés vers la programmation, c'est-à-dire capables de coder", confie Audrey Chatelet d'Ubisoft. Et d'ajouter : "Cette compétence en plus leur permet de comprendre les besoins et le langage des techniciens avec qui ils sont amenés à travailler."

Lire aussi : Au cœur de Supinfogame chez les (futurs) virtuoses du jeu vidéo

Isart Digital, le sens du rythme

L'établissement parisien privé talonne le duo de tête avec 34 points et quatre citations en première place. "Le véritable atout de cette école est incontestablement son rythme alterné", explique Kévin Picq d'Asobo Studio. À Isart Digital, une expérience en entreprise de un à trois mois est obligatoire pour valider chaque année scolaire. L'école aide les étudiants à réaliser un portfolio et à préparer un entretien d'embauche en vue d'un contrat de stage, d'apprentissage ou de professionnalisation.

Les expériences professionnelles permettent de se confronter à la réalité relativement peu connue des professionnels du jeu vidéo. La création d'un jeu respecte une chaîne de compétences spécifique, et le travail d'équipe n'est pas une option. "Nous recherchons ce type de profil à la fois aguerri et opérationnel. Lors des rushs, la connaissance des contraintes des uns et des autres fait la différence", constate Charlotte Lavergne, productrice chez Kobojo.

Les Gobelins, une réputation au top

Bon nombre de professionnels citent également les Gobelins-l'École de l'image, alors même que le jeu vidéo est largement minoritaire dans le catalogue de formations de cette école parisienne, créée en 1963. Celle-ci propose, entre autres, un Mastère Spécialisé de haut niveau, en partenariat avec le CNAM-ENJMIN. Ce résultat s'explique par le fait que les studios recrutent aussi des profils issus de domaines de formation proches du jeu vidéo, tels que le cinéma d'animation ou le design graphique.

Les logiciels utilisés pour créer des jeux évoluent très rapidement, et les étudiants apprennent ici à se former par eux-mêmes. La pédagogie tient en une formule : "apprendre à apprendre". "Les étudiants des Gobelins sont excellents d'un point de vue technique ; ils s'adaptent très facilement par la suite", explique Charlotte Lavergne de Kobojo. En d'autres termes, l'École de l'image ouvre toutes les portes : celles des différents métiers, studios et pays.

Lire aussi : Les écoles de cinéma d'animation préférées des pros

L'ICAN, en phase avec le marché

L'ICAN (Institut de création et animation numériques) est un jeune établissement parisien, fondé en 2010. Tout comme Isart Digital, son cursus de game ­design est surtout plébiscité par les studios pour son rythme alterné propice aux expériences professionnelles. L'alternant passe trois à quatre jours en cours chaque semaine en Bachelor, puis deux semaines en entreprise, et une semaine à l'école en deuxième cycle. Ouvert à la rentrée 2016 et reconnu de niveau I (bac+5) selon le RNCP, le deuxième cycle de l'ICAN est tourné vers les nouveaux enjeux des métiers du jeu vidéo, avec notamment des cours d'initiation à la robotique ou de la conception de jeux pour les objets connectés.

Les ingénieurs sont de la partie

Bon nombre des professionnels interrogés boudent les cursus de programmation des écoles de jeux vidéo. "Ils ne sont pas au niveau, car ils n'ont pas le bagage mathématique et scientifique nécessaire", confie un directeur de studio. Certaines entreprises privilégient donc d'autres viviers de recrutement. "Nos programmeurs sont issus majoritairement des écoles d'ingénieurs comme l'Ensimag ou l'INSA (Institut national des sciences appliquées) Lyon, ainsi que des écoles d'informatique comme Épitech, confie Audrey Chatelet, responsable RH chez Ubisoft. Pour les chefs de projet, notre préférence se porte sur les écoles de commerce telles l'ESSEC ou l'EM Lyon." Le jeu vidéo reste un domaine ouvert à tous les profils, et même aux (meilleurs !) autodidactes.

 

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