Décryptage

Le pass Culture désormais testé auprès de 150.000 jeunes

Concerts, livres, musique... le pass Culture a pour ambition d'ouvrir de nouvelles perspectives culturelles à des milliers de jeunes de 18 ans.
Concerts, livres, musique... le pass Culture a pour ambition d'ouvrir de nouvelles perspectives culturelles à des milliers de jeunes de 18 ans. © plainpicture/Thomas Victor
Par Pauline Bluteau, mis à jour le 14 octobre 2019
5 min

À l'essai depuis février 2019, le pass Culture est désormais expérimenté sur près de 150.000 jeunes âgés de 18 ans. Ces chanceux bénéficient d'un chèque de 500 €, accordé par l'État, leur permettant de profiter de nombreux produits culturels (musique, livres, spectacles, concerts...) pendant un an.

"C’est une vraie opportunité pour ceux qui ont tendance à beaucoup se renfermer devant leurs écrans. Le pass peut les inciter à sortir", admet Arnaud, 18 ans, étudiant en BTS SIO (service informatique aux organisations) dans l’Hérault. C’est justement toute l’ambition du ministère de la Culture qui a créé ce "pass".

Le principe : accorder 500 € à tous les jeunes l’année de leurs 18 ans pour qu'ils s'offrent des livres, prennent une carte d’abonnement au cinéma, participent à des concerts ou des conférences, assistent à des pièces de théâtre, visitent des expositions… et ainsi "développer leur curiosité culturelle de manière autonome et émancipée".

Depuis février 2019, le pass Culture est entré dans sa période d’expérimentation. Au total, 10.000 jeunes ont été sélectionnés au sein de cinq départements pilotes : la Guyane, le Bas-Rhin, le Finistère, l’Hérault et la Seine-Saint-Denis. En juin, le dispositif s'est étendu à 150.000 jeunes. La condition : habiter l'un des 14 départements participant au projet (Ardennes, Doubs, Nièvre, Saône-et-Loire, Val-de-Marne, Vaucluse, Côtes d'Armor, Ille-et-Vilaine et Morbihan) et déposer son dossier sur le site pass.culture.fr avant ses 19 ans.

Des étudiants agréablement surpris

Après avoir été tirés au sort, les heureux élus ont donc eu la surprise de découvrir qu’ils allaient pouvoir participer au projet. "Je pense que le pass va beaucoup m’aider", affirme Jannah, étudiante en deuxième année de droit à Paris 13, en Seine-Saint-Denis. Elle imagine déjà pouvoir s’offrir des livres "sans avoir à les emprunter à la BU [bibliothèque universitaire]".

Pour Arnaud, ce sera plutôt un abonnement au cinéma et une offre numérique comme OCS (plate-forme de films et séries), Deezer ou de la presse en ligne. Alors que Tom, étudiant infirmier dans le Finistère, compte d’abord profiter des festivals et des concerts avant de s’intéresser aux musées de son département comme l’Océanopolis de Brest : "Ces musées ont un coût que les jeunes de 18 ans ne peuvent se permettre", estime-t-il.

Voyez plus loin que Netflix

Pour en profiter, les volontaires devront passer par l’application "pass Culture". Grâce au système de géolocalisation, ils pourront retrouver toutes les activités dont ils peuvent bénéficier et les réserver directement en ligne.

Si beaucoup pensent déjà souscrire un abonnement à Netflix ou s’offrir la dernière console de jeux, le pass Culture donne accès à des perspectives plus vastes : monuments historiques, spectacles sportifs, défilés de mode, cours de dessin ou de danse, acheter un instrument de musique ou d’une œuvre d’art, assister à des dédicaces, des conférences culturelles…

Il y a de quoi faire !

La seule restriction imposée par le ministère est de ne pas dépasser un plafond de 200 € pour les biens matériels (livres hors manuels scolaires, CD, DVD…) et de 200 € pour les offres en ligne (jeux vidéo, presse…). Finalement, seuls les musées, les spectacles vivants, les ateliers artistiques et culturels et le cinéma sont illimités. Depuis février, les utilisateurs ont effectué plus de 16.000 réservations principalement dans l'achat de livres ou de places de concerts et spectacles.

"Je trouve que ce n’est pas négligeable, confie Jannah. J’espère aller à des concerts et des spectacles au minimum deux fois par mois." De leur côté, Tom et Arnaud se laissent le temps de la réflexion. "Je vais voir ce que l’application propose et j’aurai peut-être de nouvelles idées ensuite", reconnaît l’étudiant en BTS. "Il y a beaucoup d'événements gratuits mais je pense qu'il va falloir attendre un peu pour qu'il y ait plus d'offres", admet Tom.

Cette phase-test doit aussi permettre d’évaluer l’aspect technique de l’application et de faire remonter l’avis des premiers utilisateurs. "C'est un peu comme Tinder : on "swipe" pour atteindre une nouvelle offre, c'est sympa et efficace. Globalement, je suis satisfait, j'ai déjà trouvé une expo qui m'intéresse !", poursuit l'étudiant infirmier.

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