Phoenix CMS Accéder au BO
Coaching

Comment présenter "Phèdre" à l’oral de français du bac ?

Adobe Stock
Avec "Phèdre", pièce de cinq actes écrite en alexandrins, Racine atteint l'apogée de la tragédie classique. © Adobe Stock/pict rider
Par Thibaut Cojean, publié le 19 mai 2020
4 min

Lors de votre oral de français, vous devrez présenter une œuvre littéraire. Pour vous accompagner dans votre préparation, l’Etudiant fait le tour des œuvres au programme et de ce qu’il faut en retenir.

L’Etudiant vous accompagne dans votre préparation en examinant les œuvres au programme de l’année de première. Dans cet article, Nathalie Labrousse, professeure de français au lycée Emilie du Châtelet à Serris (77), nous aide à décortiquer "Phèdre", de Racine.

Un mythe adapté au classicisme

Pour réussir sa présentation, "l’élève doit montrer qu’il connaît la tradition du tragique et du classique, et doit montrer en quoi 'Phèdre' en est l’apogée", estime l’enseignante. Pour cela, vous pouvez vous intéresser à l’époque à laquelle Racine adapte cette "Phèdre". "Racine reprend un mythe antique, mis en scène par des tragédiens antiques, se l’approprie et l’adapte au goût du XVIIe siècle français, qui avait un idéal de simplicité, de modération et de naturel".

Une adaptation travaillée pour que ce mythe soit plus facilement appréhendé par ce nouveau public. Ainsi, la "violence de l’Antiquité" fera place à un récit "certes triste et douloureux, mais moins choquant et plus bienséant".

Mais si tout le monde connaît la version de "Phèdre" de Racine aujourd’hui, c’est surtout parce que c’est un grand exploit littéraire. "C’est le triomphe de Racine, concède Nathalie Labrousse. Il n’a plus jamais écrit de tragédie de cet ordre ensuite."

Une prouesse littéraire

Pendant cinq actes, Racine exploite toutes les possibilités rythmiques et de sonorités des alexandrins. "Ils sont ciselés au détail près", explique la professeure, qui rappelle qu’"un alexandrin ne se limite pas à compter jusqu’à 12 : il y a un rythme propre à chaque alexandrin, à la fois structuré et souple." Dans "Phèdre", on compte plus de 1.600 alexandrins.

Cela vaudra à "Phèdre" d’avoir longtemps été "cité en exemple du sommet de l’art et du classicisme". Pour autant, l’œuvre est difficile à raccrocher de l’actualité, si bien que, pour l’enseignante, "manifester une distance est légitime". Si on peut se retrouver dans le lien père-fils qu’entretiennent Thésée et Hippolyte, "la passion telle que le vit Phèdre est une vision de l’amour qui paraît compliquée à actualiser".

Enfin, si, à l’inverse de nombreuses pièces, "voir 'Phèdre' au théâtre n’apporte pas grand-chose", Nathalie Labrousse conseille tout de même de jeter un œil à la l’adaptation de Patrice Chéreau, pour "sa mise en scène audacieuse".

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !