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Classes prépas : à Paris, après l'annulation des projets de fermeture, Christophe Kerrero démissionne

La ministre de l'Education nationale a suspendu la fermeture des quatre classes prépa menacées dont celle du lycée Jacques Decour.
La ministre de l'Education nationale a suspendu la fermeture des quatre classes prépa menacées dont celle du lycée Jacques Decour. © Baptiste Fenouil/REA
Par Agnès Millet, publié le 02 février 2024
3 min

Les classes prépas menacées à Paris ne fermeront pas. La ministre de l'Éducation nationale tranche ainsi une situation tendue depuis début décembre. Christophe Kerrero, le recteur qui portait ce projet, démissionne.

Il aura donc fallu deux mois et un changement de ministre pour mettre fin à l'incertitude. Le 31 janvier, lors du Conseil supérieur de l'éducation (CSE), Amélie Oudéa-Castéra, ministre de l'Éducation nationale, annonçait qu'elle suspend la fermeture des prépas menacées depuis début décembre.

Toutes disciplines confondues, quatre classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE)  étaient concernées : une classe économique et commerciale, voie générale (ECG) du lycée Jacques Decour, l'ATS bio du lycée Pierre-Gilles de Gennes, l’hypokhâgne du lycée Lamartine et une khâgne du lycée Chaptal, des établissements situés à Paris (75).

Une décision qui n'est pas sans conséquence : en répondant aux attentes des professeurs, la ministre signe son désaccord envers Christophe Kerrero, recteur de l'académie de Paris, qui défendait ce projet.

Christophe Kerrero, le recteur, remet sa démission

Selon le rectorat, ces fermetures, prévues pour la rentrée 2024, se justifiaient par un rééquilibrage de la carte des prépas, puisque d'autres filières doivent ouvrir mais également par le fait que l'académie comptait, à la rentrée 2023, 1.565 places financées non pourvues.

Ce vendredi 2 février, Christophe Kerrero annonce donc qu'il quitte son poste de recteur de la région académique Île-de-France, chancelier des universités et recteur de l'académie de Paris.

Dans une lettre publiée sur X, il revient sur son action depuis 2020 et revient sur la question des prépas. "La reproduction sociale caractérise encore beaucoup notre système éducatif [...]. Toute mon action aura été de vouloir inverser cette tendance", explique t-il.

"Cet élan en faveur de l'élargissement des élites au service d'un pacte républicain renforcé, c'était le sens de la transformation, à la rentrée 2024, de trois classes préparatoires aux grandes écoles. Ouvrir ces formations aux bacheliers professionnels afin qu'ils accèdent en trois ans aux plus grandes écoles d'ingénieurs et de management. […]. Et pour cela, fermer, en effet, quelques classes au sein d'une carte parisienne dont l'offre dépasse largement les besoins."

Un choix qui, selon lui, "ne dépassait guère la dimension symbolique".

Une mobilisation très forte des associations de professeurs

Ce n'était pas l'avis des professeurs de classes prépas, qui ont donc eu gain de cause. Réunis en intersyndicale et opposés aux projets de fermeture, ils avaient manifesté les 6, 13 et 21 décembre et une grève avait été organisée, le 15 janvier.

Un autre projet de fermeture, celui d'une prépa BCPST au lycée Chateaubriant de Rennes (35) avait finalement été annulé, mi-janvier. Mais l'incertitude demeurait quant au projet de quadruple fermeture à Paris, proposés par le rectorat de Paris.

Pour les associations de professeurs, toutes filières confondues, ces fermetures étaient incompréhensibles, du fait de taux de remplissage très satisfaisants.

Pour eux, ces annonces représentaient un séisme, portant le "sceau de l'arbitraire" et constituant une "remise en cause du modèle des CPGE". Ces décisions signifiaient qu'aucune classe n'était à l'abri, quel que soit son nombre d'élèves. La réaffirmation du rôle des ministères dans l'élaboration de la carte des prépas était également une priorité pour eux.

Après l'annonce de la ministre, l'étape suivante sera la réintégration de ces classes sur la plateforme Parcoursup, ouverte depuis le 17 janvier. L'intersyndicale et la Conférence des classes préparatoires qui "se félicitent" du maintien des CPGE", indiquent qu'elles y "veilleront", dans un communiqué du 2 février.

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