Reportage

À Epitech Lille, les première année se jettent dans la "piscine"

Des étudiants participant à la "piscine", temps d'apprentissage propre à l’Epitech et à l’École 42, qui existe depuis la fondation de l’école, en 1999.
Des étudiants participant à la "piscine", temps d'apprentissage propre à l’Epitech et à l’École 42, qui existe depuis la fondation de l’école, en 1999. © Léa Fournier
Par Léa Fournier, publié le 03 octobre 2023
1 min

Entre stress, solidarité et émulation intellectuelle, les étudiants en première année de l'école d'informatique lilloise sont surmotivés. Pendant cinq semaines intensives, leur endurance et leur logique vont être mises à l’épreuve, à travers des exercices d'informatique.

Ce lundi 2 octobre, les étudiants de première année d'Epitech de Lille (59) font leur entrée dans le grand bain. Mais ce n’est pas une odeur de chlore qui se dégage de la piscine de l'école informatique. Plutôt un fumet de promiscuité caractéristique d’un groupement de 99 cerveaux en ébullition.

La "piscine", c’est trois salles de classe et cinq semaines denses et intenses durant lesquelles les étudiants de l’école se voient confier des exercices informatiques chaque jour, à réaliser dans un temps imparti et corrigés par un programme automatique. Ce temps d’apprentissage, propre à Epitech (et à l’École 42) existe depuis la fondation de l’école, en 1999.

La piscine même le week-end

"L’ambiance est cool, les gens sont hyper agréables… Et ils se sont lavés", plaisante Mathilde, 20 ans, l’une des sept filles de la promo. Après deux ans de comptabilité, la jeune femme s’est réorientée et a choisi d’étudier l’informatique et l'innovation à Epitech.

Elle le sait : le défi de la "piscine" est de taille. Si bien que Mathilde se dit "plutôt stressée et flippée" par le rythme des semaines à venir. Car la "piscine" ne s’arrête pas le week-end. Les futurs experts informatiques y effectuent en effet divers exercices et missions.

"Le samedi, on va dormir ici, anticipe l’étudiante. S’il faut rester jusqu’à 6 h du matin, on restera jusqu’à 6 h du matin." Bonne nouvelle pour les campeurs-codeurs : les tout nouveaux locaux de l’établissement, rue de l’Hôpital militaire, sont plutôt agréables.

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Toute la journée, les étudiants enchaînent les exercices d'informatique./ ©Epitech.

Des étudiants "chauds patate"

Cette après-midi, tous les visages de la promo, concentrés, sont penchés sur des écrans d’ordinateurs portables. Des lignes de code s’y amoncellent. La première journée de la piscine est synonyme d’enthousiasme. Malgré le stress, Mathilde affirme être "hyper contente de ce [qu’elle] fait".

"Les étudiants sont chauds patate ! confirme Chloé Devoyod, la directrice pédagogique d'Epitech. C’est quelque chose qu’ils n’ont jamais fait. On cherche à créer une rupture avec le modèle de transmission qu’ils ont appris au lycée et au collège." Ici, "pas de pédagogie descendante". Pour réussir, il faut avant tout "essayer". Pendant la "piscine", il faut tester, se tromper, s'entraider… pour comprendre et réussir par soi-même.

"Avant chaque exercice, on leur présente les concepts et on leur donne du contexte. On leur explique pourquoi on leur demande de faire ça, détaille Chloé Devoyod. On leur fournit aussi des supports d’e-learning. Ensuite, à eux de travailler."

L’objectif est que les étudiants puissent acquérir "un énorme bagage technique en très peu de temps" mais surtout qu’ils aient connaissance des différentes notions dont ils vont avoir besoin tout au long de leur cursus.

Faire preuve de solidarité

Enfin, l’idée de la "piscine" est de souder la promotion. Martin, 18 ans, se réjouit : "La 'piscine', ça permet de s’entraider, de travailler en groupe, c’est super cool". Pour le moment, le jeune homme n’est pas en difficulté. "Je développe depuis trois ans et demi déjà. Mais les autres vont rattraper mon niveau rapidement." Autrement dit : ça va se corser.

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Pendant la "piscine", les étudiants apprennent à travailler ensemble et à s'entraider./ ©Epitech.

À la table de Mathilde, "on s’est beaucoup aidé entre nous. On doit apprendre en faisant, on ne va pas apprendre en demandant les réponses, explique-t-elle. On cherche par nous-même, on demande des conseils aux autres et si on est vraiment bloqués, on demande aux AER".

Ces AER (assistants Epitech région) sont des assistants pédagogiques à la disposition des élèves. Antoine, étudiant en cinquième année, fait partie de cette équipe de sept encadrants. Les petits nouveaux font la queue pour obtenir les conseils de leur aîné, vêtu d’un polo Epitech bleu foncé.

90 heures par semaine

Première impression face aux première année ? "Ils ont l’air d’avoir plein de questions et d’avoir vraiment envie d’avancer. Ils me sollicitent non-stop, je ne fais que boire de l’eau, car j’ai la bouche sèche à force de parler", sourit l’étudiant.

Antoine se souvient de sa propre "piscine", quatre ans plus tôt. "C’était un des moments les plus marquants de ma scolarité. Parce que c’était dur." Un rythme frénétique, de "90 heures par semaine". "C’était l’enfer quand j’étais en plein dedans", se remémore-t-il.

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Vêtus d'un polo bleu siglé Epitech, les AER viennent en aide aux étudiants./ ©Epitech.

"Mais j’ai adoré. Car la 'piscine', ça permet beaucoup d’entraide et surtout, ça te pousse au-delà de tes limites. Ça permet de devenir autonome." Bonus pour Antoine : en tant qu’AER, il "apprend et redécouvre" encore des notions auprès des nouveaux étudiants.

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