Décryptage

Sécurité dans les collèges et les lycées : peut (encore) mieux faire

Cour de récréation du collège Gustave-Flaubert à Paris
Même si "le risque zéro n'existe pas", il reste encore du travail pour améliorer la sécurité des établissements, selon le SNPDEN. © Laura Taillandier
Par Cécile Peltier, publié le 24 mars 2017
1 min

Locaux difficiles à surveiller, absence de système d'alerte spécifique selon les risques, attroupements... Une enquête du syndicat des chefs d'établissement, publiée le 23 mars 2017, pointe une série de carences en matière de sécurité dans les collèges et lycées.

Êtes-vous en sécurité dans votre collège ou votre lycée ? Une enquête menée par le SNPDEN (syndicat national des personnels de direction et de l'Éducation nationale) début mars 2017, auprès de 2.310 établissements, pointe certaines failles concernant cette question. Locaux difficiles à surveiller et sans contrôle à l'entrée, attroupements de lycéens sortis pour fumer, absence de système d'alerte spécifique selon les risques, absence de personnels formés à la sécurité... : même si "le risque zéro n'existe pas", il reste encore du travail pour améliorer la sécurité des établissements, estime le syndicat.

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Distinguer les risques

Au lendemain des attentats de 2015, le ministère de l'Éducation nationale avait pris des mesures pour renforcer la sécurité dans les établissements scolaires et les sensibiliser à la gestion de crise. Un rapport de l'Inspection générale remis en février 2017 à la ministre, Najat Vallaud-Belkacem, a montré que ces mesures étaient globablement plutôt bien appliquées. Les auteurs estiment cependant qu'il reste des progrès à réaliser pour mieux faire la distinction entre ce qui relève "d'un risque majeur" (risque sismique, inondation, chimique, etc.) et d'une menace d'attentat ou d'une intrusion. 

Éviter les attroupements de lycéens

Pour les chefs d’établissement, il s'agit en priorité de régler le problème des attroupements d’élèves qui sortent fumer sur le trottoir et constituent des cibles d’attentats. L'enquête révèle que les deux tiers  des établissements qui avaient créé des zones fumeurs à l'intérieur au lendemain des attentats ont finalement renoncé. En cause ? "La pression des associations anti-tabac ou un manque de moyens humains pour les faire respecter."

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Pour le syndicat de proviseurs il semble également important de bien différencier les risques "confinement" et "alerte attentat", et de les hiérarchiser. Les établissements doivent ensuite disposer d'exercices spécifiques et "d'alarmes dédiées avec des messages audibles". "Nous sommes opposés à la multiplication des sonneries, mais un système de haut-parleurs pourrait délivrer des consignes claires permettant de réagir au plus vite."
Plus largement, le SNPDEN estime qu'il n'existe pas de remède miracle et que toutes les solutions techniques ou presque (portail, vidéosurveillance...) sont recevables, pourvu qu'elles soient adaptées à l'établissement. Il faut aussi davantage de personnels formés à la psychologie et à la sécurité, voire des agents de sécurité. En revanche, les portiques "ne sont pas la solution, insiste Philippe Tournier. Il faudrait plus d'une heure pour faire passer tous les élèves le matin et on peut les contourner". Avant de rappeler : "L'idée n'est pas de transformer les établissements en bunkers !"


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