Décryptage

Marre de l'école… Pourquoi ils ont décroché

Étudier dans un microlycée, c'est comment ? // © Vasantha Yogananthan pour l'Etudiant
Le microlycée, une des structures permettant aux jeunes décrocheurs de reprendre leurs études. © Vasantha Yogananthan pour l'Étudiant
Par Laura Taillandier, publié le 04 mai 2016
1 min

Pourquoi certains élèves quittent-ils le système scolaire en cours de route ? Une étude a choisi de leur donner la parole et de les questionner sur les motifs de leur décrochage. Ils sont nombreux à expliquer vouloir rejoindre le marché du travail et à manifester un rejet de l’institution scolaire. Décryptage.

"Je voulais avoir une activité professionnelle" : c'est la raison massivement invoquée par les jeunes pour expliquer pourquoi ils ont décidé de quitter le système scolaire, selon une étude publiée en avril 2016. Dans cette enquête, le centre de recherches en éducation de Nantes a choisi d'interroger directement les décrocheurs de l'académie de Créteil, où le taux de décrochage est élevé, pour comprendre les raisons de leur départ : 68 % d'entre eux mettent en avant leur souhait de trouver un job, et 60 %, de gagner de l'argent

"J'en avais marre de l'école"

Un autre motif est aussi largement cité : une lassitude vis-à-vis de l'école. 64 % des jeunes décrocheurs de l'académie expliquent en avoir eu "marre" et ce, pour diverses raisons : les contenus d'enseignement ne correspondaient pas à leurs attentes, pas assez professionnalisants ni manuels ; les méthodes d'enseignement étaient "inadaptées", et le travail demandé "trop difficile". Pour certains jeunes, le dialogue "était difficile à établir" avec leurs professeurs, et ils estiment avoir été "victimes d'injustice". 

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Des motifs qui varient selon le sexe

Tous ne mettent pas en avant les mêmes motifs de décrochage. Les filles évoquent plus souvent la difficulté scolaire ou des problèmes personnels, alors que les garçons citent davantage la quête de l'argent ou une mésentente avec un prof. Le redoublement influence peu les réponses alors que l'expérience scolaire joue beaucoup. En effet, les élèves qui travaillaient de manière irrégulière au collège et ceux qui séchaient sont plus nombreux à juger les cours inintéressants.

Les décrocheurs manifestant un "rejet de l’institution scolaire" ou un fort intérêt pour la vie active seraient plus souvent des garçons, de l’enseignement professionnel, n'ayant pas atteint le niveau de la terminale. Ceux qui regrettent le manque de personnalisation des cours ou des méthodes d'enseignement proviendraient davantage de l’enseignement général et de milieux légèrement plus favorisés. 

Quelles solutions ? 

Un tiers des jeunes interrogés dans l'étude affirment n’avoir rencontré aucun professionnel, ou ne s’être vu proposer aucune solution. Pourtant, des solutions existent en cas de décrochage. Des structures différentes peuvent aider à prendre un nouveau départ : microlycées, classes relais, écoles de la deuxième chance... 

Si vous êtes dans ce cas, n'hésitez pas à vous tourner vers les professionnels à votre écoute (numéro vert : 0.800.1225.00). Dans les quinze jours, vous obtiendrez un premier rendez-vous avec un référent, chargé de vous accompagner dans l'élaboration d'un projet. Objectif : vous trouver la formation la plus adaptée à votre profil. 

Le droit au retour en formation, comment ça marche ? 

Ce droit à reprendre une formation concerne les jeunes entre 16 et 25 ans sans diplôme ou qualification professionnelle qui souhaitent reprendre leurs études. Vous êtes concerné si vous ne possédez pas de diplôme ou uniquement le brevet, ou si vous êtes titulaire du baccalauréat général mais que vous n'avez pas de qualification professionnelle reconnue au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP)


Les explications en vidéo : 


Le droit au retour en formation : qu'est-ce que... par EducationFrance



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