Décryptage

Exclusif. Réforme du bac et du lycée : vers la fin des séries générales

Avec le bac français, les choses sérieuses commencent dès la première.
En 2021, le bac ne comptera que 4 épreuves terminales. © plainpicture/Paul Tait
Par Erwin Canard, publié le 12 février 2018
5 min

La fin des séries S, ES et L, la mise en place de 4 épreuves terminales dont un oral de 20 minutes, la classe de terminale renommée "classe de maturité"… Alors que le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, dévoilera sa réforme du bac mercredi 14 février, l'Etudiant vous révèle les contours que pourrait prendre ce nouveau bac qui entrera en vigueur en 2021.

Après des mois de consultations et de négociations, les réformes du baccalauréat et du lycée s'apprêtent à être dévoilées. Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation nationale, présentera sa réforme du baccalauréat mercredi 14 février. Il annoncera dans les semaines qui suivront celle du lycée.

Un bac avec 4 épreuves terminales et des épreuves en cours d'année

Selon les informations que l'Etudiant a pu obtenir, des changements importants pourraient être annoncés. Concernant l'examen de fin d'études secondaires, le ministre tendrait vers une réforme proche de celle que proposait Pierre Mathiot, dans son rapport, en janvier 2018. Il y aurait bien quatre épreuves terminales (auxquelles s'ajoutent les deux épreuves anticipées de français), qui vaudraient pour 60 % de la note totale.

L'une d'entre elles serait un "grand oral" d'une durée de 20 minutes (et non plus 30, comme le proposait Pierre Mathiot) et pourrait être appelée "Oral de maturité". Une autre serait la philosophie, et les deux autres concerneraient deux disciplines de spécialités qu'aurait choisies chaque élève. Ces deux dernières auraient lieu après les vacances de printemps et seraient prises en compte dans Parcoursup, contrairement à l'oral et à la philosophie.
Pour les 40 % restants, le ministre hésiterait entre la totalité évaluée grâce à des épreuves ponctuelles type "bac blanc", ou un autre scénario dans lequel celles-ci compteraient pour 30 %, les 10 % restants résultant des notes des bulletins scolaires de première et de terminale.

Une série générale unique à la place des séries ES, S et L

Concernant le lycée, le ministre pourrait opter pour l'organisation suivante : les séries de la voie technologique seraient conservées, mais celles de la voie générale supprimées au profit d'une série générale unique.
Celle-ci pourrait être composée d'un tronc commun comportant le français (puis la philosophie en terminale), l'histoire-géographie, l'EPS, les deux langues vivantes ainsi qu'un nouvel enseignement intitulé "humanités numérique et scientifique", dont les contours restent flous. Les élèves devraient choisir, en complément, trois disciplines de spécialités en première (chacune serait enseignée 4 heures par semaine) puis deux en terminale (6 heures hebdomadaires chacune). Ce sont ces deux disciplines qui feraient l'objet d'épreuves terminales du bac.
Les lycéens auraient le choix entre plusieurs "couples de disciplines" qui restent à définir. Pierre Mathiot, dans son rapport, en proposait une dizaine : Mathématiques-physique chimie ; Sciences de l’ingénieur-mathématiques ; SVT-physique chimie ; Informatique-mathématiques ; Mathématiques-SES ; SES-histoire géographie ; Littérature et art ; Littérature et langues anciennes ; Littérature étrangère et deux langues étrangères.
Parmi ces couples pourraient prendre place deux enseignements technologiques : sciences de l'ingénieur et gestion et management. Chaque lycée aurait la possibilité de proposer un ou deux couples supplémentaires. En revanche, contrairement à ce que proposait Pierre Mathiot, les lycéens ne pourraient plus changer de disciplines d'un semestre à un autre. L'apparition des semestres en lieu et place des trimestres ne serait d'ailleurs plus forcément sur la table.

La terminale pourrait s'appeler "classe de maturité"

Les élèves auraient également la possibilité de choisir des options facultatives, au sein desquelles on pourrait retrouver notamment "mathématiques expertes".
Deux heures par semaine, en première et en terminale, seraient en outre consacrées à l'orientation et à la construction du projet de l'élève

. En seconde, les élèves plancheraient sur un test de positionnement en début d'année et auraient des cours d'accompagnement personnalisé de français (écrit et oral) – en plus des cours de français classiques.

Enfin, un des changements qui, s'il n'est pas le plus important, pourrait faire parler de lui : la classe de "terminale" changerait de nom pour s'appeler "classe de maturité".
Toutes ces évolutions, si elles s'avèrent confirmés par le ministre le 14 février, n'auraient pas lieu dans l'immédiat : la seconde devrait évoluer à la rentrée 2018, la première à la rentrée 2019, la terminale à la rentrée 2020 et le nouveau baccalauréat verrait le jour lors de la session 2021.

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