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Bac STD2A 2019 : nos pronostics en analyse méthodique en design et arts appliqués

Par Émilie Weynants, publié le 05 avril 2019
1 min

Candidats au bac STD2A (sciences et technologies du design et des arts appliqués) 2019, à quels sujets vous attendre en juin prochain en analyse méthodique en design et arts appliqués ? Voici nos pronostics, basés en partie sur les avis d'enseignants.

smiley-probable Les sujets les plus probables

"Les lycéens doivent absolument suivre le thème imposé et ne pas tomber dans le hors-sujet." Amandine Gaignaire, professeure au lycée Rouvière à Toulon (83) donne le ton. Pour cette épreuve, vous devez commencer par une lecture attentive du thème, des légendes, puis des documents, car vous êtes évalués sur votre capacité à analyser, à croiser les ressources et à mobiliser vos connaissances de manière organisée. Pas question de se pencher sur un document, puis un autre… "Rien qu’au regard du thème, les candidats doivent essayer de définir ce qu’il évoque pour eux, intuitivement. De convoquer les références personnelles qui leur viennent à l’esprit au regard de celui-ci, d’ouvrir leur champ de réflexion", conseille Élise Cador, enseignante au lycée François-Mansart, à La Varenne-Saint-Hilaire (94).

Les documents proposés sont toujours issus du monde du design et des métiers d’art, mais les concepteurs peuvent toutefois faire appel à d’autres champs comme littéraire ou filmographique. Côté chronologie, s’ils empruntent souvent à la période contemporaine, il peut arriver que des documents plus anciens rythment le corpus. "Dans le programme d’arts techniques et civilisations, les élèves voient l’histoire des arts plastiques et du design, de la préhistoire à nos jours. Les lycéens sont donc censés disposer de nombreuses références. Ils doivent pouvoir citer des auteurs, les replacer dans le temps, nommer leurs productions, les dessiner, identifier un mouvement… Afin de réinjecter ces notions dans la copie", indique l’enseignante de l’académie de Nice. En 2018, le corpus contenait notamment le projet de deux designers produit "hache en pierre numéro 5". Une manière de questionner un usage ancestral et de confronter la technologie à l’archaïque, selon Élise Cador.

D’autre part, la copie doit être claire et structurée. Les idées doivent être ordonnées par axes, deux ou trois maximum. Il est conseillé, en préambule, de faire apparaître une introduction qui fera émerger une problématique. Il faut aussi y redéfinir le sujet avec ses mots, et voir en quoi la thématique a tout son intérêt dans le champ du design. "Les élèves doivent utiliser textes et croquis pour mettre en parallèle les différents documents. La copie doit être un juste dosage des deux", affirme Élise Cador. "Lorsqu’il mène sa réflexion, le candidat doit mettre ses outils, ses couleurs au service de son analyse, complète Amandine Gaignaire. S’il veut souligner le caractère hybridé d’un objet, il va par exemple choisir deux couleurs pour indiquer les éléments à croiser, et une troisième pour montrer l’endroit de l’hybridation", poursuit-elle.

Pour étayer vos connaissances, vous devez être curieux : lire, aller voir des expositions, des salons, des festivals... « Plus vous allez aiguiser votre œil, plus vous allez étayer votre propos », assure Amandine Gaignaire qui conduit toujours ses élèves au festival de Noailles, à Hyères, à la rentrée.

"L’actualité influence forcément les concepteurs. L’exposition Gehry, inaugurée en 2014 à la Fondation Louis-Vuitton, était l’an passé dans les copies", témoigne Élise Cador. Cette année, on pourrait ainsi retrouver dans les sujets le design à la française, la tradition (salon M&O de janvier 2019) ou le design vertueux (Paris Design Week de septembre 2018 et salon M&O de septembre 2018). "Le questionnement de nos processus de fabrication est quelque chose qui revient de manière récurrente. Pourquoi pas un sujet autour des circuits courts, de la revalorisation, de l’upcycling, du design inspiré de la nature ?", continue l’enseignante.

Des idées partagées unanimement par Amandine Gaignaire. Cette année, elle a fait plancher ses élèves sur la déambulation, en bac blanc. Puis sur l’apport de la nature. "On aurait pu aller plus loin en interrogeant la part de l’artisanat. C’est un questionnement contemporain. Beaucoup de designers cherchent aujourd’hui à réintégrer l’artisanat dans leur production. Ils ont besoin de retrouver une part d’aléatoire, de s’approprier une pièce unique."

smiley-a-reviser Pensez à réviser aussi

Tous les thèmes peuvent tomber dans cette épreuve. Difficile de dire vers quel sujet le cœur des concepteurs balancera.

Pour s’entraîner, les lycéens refont généralement en cours les sujets des années précédentes. L’an dernier, le thème était, selon Amandine Gaignaire, "judicieux et accessible", quand Élise Cador l’a trouvé "très intéressant car au cœur de la réflexion, mais ardu". "Il pouvait être analysé sous différents niveaux de lecture, de manière technique et symbolique", a observé l’enseignante de l’académie de Nice. Selon elle, il était ici intéressant d’évoquer la rythmique de la dynamique du vivant à l’intérieur du processus, la part de l’usager, la marge de l’aléatoire ou celle de l’industriel. 

Pour Élise Cador, il ne fallait pas spécialement opposer les termes de processus et de production. Les candidats devaient se dire que, dans la production, les designers ont besoin de processus. "Certains de mes élèves ont ouvert leur discours en parlant des nouveaux process de fabrication avec l’idée de la dématérialisation du design. Ils ont évoqué le design thinking, les fablab, le coworking, mais aussi l’open source. Intéressant."

smiley_neutre Les sujets les moins probables

Impossible à pronostiquer tant le champ est large ! Mais ceux qui ont une excellente culture du design devraient s’en sortir le jour J. "C’est une épreuve difficile mais intéressante qui demande à la fois d’être bon en dessin, en analyse, d’être logique, d’avoir des connaissances, du vocabulaire adapté, de saisir les subtilités du sujet…", détaille l’enseignante du lycée Rouvière qui conseille à ses bacheliers de tenir un cahier de références. Élise Cador, établit pour sa part une banque de connaissances collaborative avec ses élèves, autour de thématiques potentielles. Un amas de références construit collectivement.

L’épreuve en bref

L’examen dure quatre heures et est de coefficient 6.  Le sujet se compose d’un corpus de quatre documents (iconographiques, techniques, textuels…) à analyser autour d’un thème. L’an dernier, il comportait six pages. Une quinzaine de feuilles blanches sont également remises aux candidats qui ne doivent composer que sur celles-ci. Libres à eux de découper, coller, assembler tout ce qu’ils veulent… sauf la documentation ! Ces ressources doivent alors être articulées entre elles, croisées, en empruntant aux différents champs du design et des arts appliqués.

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