Astérisque, digression, pécuniaire... Et si l’on cessait d’écorcher ces mots ?
"La boutique ne pourra pas réouvrir pour des motifs pécuniers. Ah, les joies de l’entreprenariat !". Si rien ne vous choque dans ces deux phrases, nous vous invitons à lire attentivement la suite de notre série sur les mots "écorchés" !
Influencé par le héros de la bande dessinée, on a tendance à dire "un astérix", voire "une astérix" au lieu d’un astérisque. Si, dans un contrat par exemple, on ne lit pas ce qui est indiqué par l’astérisque, on prend un risque !
Ce nom vient du latin digressio, -onis, "s’éloigner". Attention, il ne prend pas de "s" avant le "g", contrairement à "transgression". On veillera donc à bien écrire et à bien prononcer [di-gression] (et non dis-).
Il est tentant d’écrire, sur le modèle de "secrétariat" ou de "commissariat", "entrepreunariat". Sans doute est-ce plus facile à prononcer… Pourtant, ce nom est formé sur "entrepreneur", qui ne contient pas de"a" (contrairement à "secrétaire" et "commissaire") !
Par confusion avec "financier / financière", on rencontre souvent les formes fautives "pécunier / pécunière". Si cet adjectif a également trait à l’argent, son orthographe est la même au masculin et au féminin : "pécuniaire" (un problème pécuniaire, une situation pécuniaire).
On a beau parler de la "réouverture" d’un magasin, le verbe correspondant est "rouvrir". On rouvre une porte que l’on avait préalablement fermée ou un débat qui avait été momentanément clos. De même, on dira qu’une plaie s’est rouverte.