Décryptage

Bac en juin : quels impacts en 2de et en 1re ?

Un élève de 2de du lycée Victor Duruy à Paris découvre son nouvel emploi du temps lors de la rentrée.
Un élève de 2de du lycée Victor Duruy à Paris découvre son nouvel emploi du temps lors de la rentrée. © Marine Ilario
Par Marine Ilario, publié le 13 septembre 2023
4 min

Avec l'annonce du report des épreuves de spécialités, le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, a aussi indiqué vouloir reconquérir le mois de juin pour les élèves de seconde et de première.

Les élèves de terminale ne sont pas les seuls touchés par le décalage des épreuves de spécialité au mois de juin. Alors que l'ensemble des épreuves finales du bac se tiendront le même mois, les cours pour les élèves de 1re et de 2de ne pourront pas avoir lieu.

En 2de, l'année scolaire se terminerait ainsi fin mai ou début juin. En 1re, il faudra attendre les épreuves anticipées du bac de français, généralement à la mi-juin, pour être pleinement en vacances.

Ainsi, revenir à l'ancien calendrier du bac remet sur le devant de la scène l'éternelle question de la reconquête du mois de juin pour ces élèves.

Reconquête du mois de juin, une rengaine ministérielle

La question était posée dès le mois de juin dernier par l'ancien ministre de l'Éducation nationale, Pap Ndiaye, qui expliquait vouloir reconquérir la fin de l'année au lycée lors d'une interview sur France 2, et lançait alors une mission sur le sujet.

Depuis, son successeur, Gabriel Attal, a repris cette volonté et, lors de sa conférence de presse de rentrée le 28 août dernier, a déclaré que "plus que jamais, nous devons reconquérir pas seulement le mois de juin, mais le troisième trimestre". L'occasion pour lui d'esquisser quelques idées pour maintenir les élèves de 2de et de 1re au lycée pendant le mois de juin.

Faire du mois de juin un temps utile

Selon ses propos, la fin de l'année scolaire pourrait devenir un temps "qui permettra une forme d'engagement supplémentaire".

Concrètement, il s'agirait d'inciter les élèves à s'engager dans un service national universel (SNU) mais pas que. Le ministre a aussi évoqué la possibilité pour eux d'être en stage sur cette période de l'année.

Le mois de juin, le mois de l'orientation ?

Une autre piste est de faire du mois de juin un temps "utile" en 2de et en 1re "pour l’orientation", a ajouté le ministre de l'Éducation nationale.

"On veut s’appuyer sur le changement de calendrier du bac pour bâtir plus de temps avec les élèves sur les questions d’orientation", précise-t-il. Avec la concentration des épreuves sur le mois de juin, "il va y avoir un temps disponible pour répondre à ces questions, mais aussi poursuivre la découverte des métiers".

Des propositions qui ne convainquent pas

Engagement, stage, orientation... Quelle que soit l'option choisie, le SE-Unsa (syndicat des enseignants) manifeste son incompréhension, surtout concernant la possible tenue de stages en fin d'année.

"Si l’objectif est d’envoyer tous les élèves en stage au mois de juin, ça va être très compliqué", s'inquiète Jérôme Fournier, secrétaire académique, lors de la conférence de presse de rentrée du syndicat, le 29 août dernier. "Dans certains territoires, le tissu économique n'est pas assez développé."

Au Snuep-FSU (syndicat de l'enseignement professionnel public), on craint une concurrence des élèves en voies générale et technologique avec ceux en voie professionnelle, qui effectuent souvent leur PFMP (période de formation en milieu professionnel) à la fin de l'année scolaire. "Alors que c'est déjà difficile pour eux de trouver des stages", s'inquiète Sigrid Gérardin, co-secrétaire générale.

Une concurrence "inacceptable" pour Jérôme Fournier, qui rappelle que pour les élèves en lycée professionnel, "il s'agit de la validation de leur formation".

Pour l'heure, rien n'est décidé. Une concertation sur la reconquête du mois de juin devrait s'engager entre le ministère et les syndicats dans les jours qui viennent.

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