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Maths, physique, allemand... Quelles matières manqueront de profs à la rentrée 2023 ?

Afin de pallier le déficit de professeurs, le ministère de l’Éducation nationale fera de nouveau appel à des enseignants contractuels cette année.
Afin de pallier le déficit de professeurs, le ministère de l’Éducation nationale fera de nouveau appel à des enseignants contractuels cette année. © Adobe Stock/luckybusiness
Par Clément Rocher, mis à jour le 30 août 2023
4 min

Le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, assure qu'il y aura bien un professeur devant chaque élève à la rentrée. Néanmoins, certaines disciplines comme les mathématiques et la physique-chimie, mais aussi les lettres, restent marquées par une pénurie de professeurs.

Y aura-t-il un enseignant devant chaque classe à la rentrée ? Lors de sa conférence de presse de rentrée, le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, a rappelé le manque de professeurs constaté dans les collèges et lycées français mais a garanti que cette nouvelle rentrée est préparée "dans des meilleures conditions que l'année dernière."

La rentrée 2022 avait été marquée par une forte pénurie de professeurs titulaires avec 4.000 postes non pourvus. Malgré la promesse du ministre, plus de 3.100 postes n'ont pas été pourvus cette année aux concours enseignants.

Une amélioration timide du rendement des concours

À moins d'une semaine avant la rentrée 2023, le ministère de l’Éducation nationale a été de nouveau confronté à des enjeux de recrutement. Les résultats d'admission du CAPES de l’édition 2023 donnent en effet 5.416 admis (+6 %) pour 6.576 postes.

Un total de 1.160 postes ont donc été non pourvus en 2023, contre 1.529 en 2022. Une amélioration générale qui ne cache pas une situation très contrastée en fonction des disciplines.

"Cela fait longtemps que les postes ne sont pas pourvus aux concours de recrutement. Il y a des disciplines qui connaissent une crise structurelle depuis des années et cela ne s'améliore pas", affirme Jean-Rémi Girard, président du SNALC.

"Cela peut aussi dépendre d'une académie à l'autre. On sait qu'on aura besoin de plus de professeurs contractuels dans l'académie de Créteil, par exemple", ajoute-t-il.

Des absences dans plusieurs matières

Les disciplines traditionnellement déficitaires ne font toujours pas le plein. C’est notamment le cas des mathématiques, de l'allemand et des lettres classiques. Depuis 2022, les professeurs se font aussi de plus en plus rares en anglais, physique-chimie, éducation musicale et lettres modernes.

"Ils n’ont pas jugé opportun de recruter l’ensemble des candidats admissibles, confirme Marie-Thérèse Lehoucq, présidente de l’Union des professeurs de physique et de chimie (UdPPC). Les rectorats font ce qu’ils peuvent pour recruter, mais il y aura des disparités territoriales."

Mais la crise de recrutement s’étend aussi à de nouvelles disciplines. Une pénurie de professeurs d’espagnol est notamment à signaler pour la rentrée 2023.

Les autres disciplines pourvoient toutes leurs postes. On peut notamment citer l'histoire-géo, la philosophie, les SVT, les arts plastiques, la NSI, et l’éducation physique et sportive.

Un métier en perte d'attractivité

Afin de pallier ce déficit, le ministère de l’Éducation nationale fera de nouveau appel à des enseignants contractuels. Il annonce travailler à leur fidélisation et au renouvellement de leurs contrats, ainsi qu'à leur faire bénéficier d'un temps de formation et de préparation de rentrée.

Le ministère se targue ainsi de mener une politique d’attractivité sur le plan financier, mais aussi en termes d’image de la profession. Une politique insuffisante selon les syndicats, pour qui le Pacte enseignant, qui prévoit la rémunération de missions supplémentaires, est une solution en trompe-l'œil.

"Le Pacte n’est pas un facteur d’attractivité. À moins qu’ils s’obligent à faire des heures supplémentaires, la majorité des professeurs vont perdre en pouvoir d’achat. Il faudrait d’aborder payer un professeur à la hauteur de la qualification", souligne Jean-Rémi Girard.

"On nous a promis un choc d’attractivité, mais pour l’instant, c'est plutôt un flop. Les efforts sur la rémunération, on les entend, mais dire que le Pacte, c'est une valorisation, c’est faux. Travailler plus pour gagner plus, on peut comprendre que cela n’attire pas", ajoute Cécile Suel, secrétaire nationale au SE-Unsa.

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