Décryptage

Fac de droit : bientôt un "test" avant d'entrer en licence ?

Droit : code civil, code pénal. Édition Dalloz
Pour les futurs "attendus" dans la filière droit, il n'est pas forcément nécessaire de se plonger immédiatement dans la lecture des codes juridiques. © AlcelVision - Fotolia.com
Par Laura Taillandier, publié le 30 novembre 2017
4 min

Quelles connaissances et compétences faudra-t-il pour intégrer une licence de droit à la rentrée 2018 ? Maîtrise de l'expression écrite ou orale, capacité du futur bachelier à raisonner... Les pistes s'affinent. Un test pourrait permettre à chacun de s'auto-évaluer avant de déterminer ses vœux d'orientation.

Savoir raisonner, une bonne expression orale et écrite

En droit, la Conférence des doyens est en pleine réflexion sur la définition de ces attendus. "Il y aura des attendus nationaux et des déclinaisons locales : la tension n'est pas la même partout. Là où elle sera plus forte, la déclinaison devra être plus stricte", explique Sandrine Clavel, sa présidente. L'organisation propose plusieurs pistes parmi lesquelles la prise en compte de l'expression orale et écrite des bacheliers, l'appétence pour des questions de société, les aptitudes au raisonnement logique ou encore un investissement dans une association.
L'association des étudiants en droit de France, l'ARES (Association représentative des étudiants en sciences sociales), voit d'un bon œil la plupart de ces propositions mais reste vigilante. "Il faut faire attention à ce que l'on ne cherche pas l'étudiant juriste parfait. La première année en droit, c'est justement l'occasion de découvrir de nouvelles choses et de se former à de nouvelles matières", relève son président Simon Valloire.
"La maîtrise de l'écrit est importante dans ces formations pour réaliser des commentaires", tout comme "il faut savoir raisonner pour bien analyser un arrêt", juge-t-il. En revanche, "si les juristes doivent être de bon orateurs, c'est aussi quelque chose qui se travaille pendant les études". De même, pour le président de l'association, "s'il faut effectivement avoir de l'intérêt sur les questions de société, comment mesurer cette appétence ? Cela paraît un peu compliqué...", souligne Simon Valloire.

Un test de positionnement

C'est tout l'objet de la petite nouveauté que souhaite aussi proposer la Conférence des doyens : un "test de positionnement" national pour que les futurs bacheliers puissent tester leurs compétences sur la plate-forme Parcoursup. "Il ne s'agirait pas d'un couperet et nous n'y accorderions pas une trop grande place dans le parcours de candidature", rassure Sandrine Clavel. Il s'agirait plus "d'une auto-évaluation permettant à l'élève de constater si son profil correspond à la formation", comme c'est déjà expérimenté dans les universités de Cergy-Pontoise et d'Assas. En fonction des résultats, "des outils pédagogiques pourraient être proposés à l'étudiant afin qu'il renforce ses compétences", "avec toutes sortes de passerelles envisageables".

"Si le test en lui-même est juste indicatif et permet à l'étudiant de voir si son profil correspond à la formation, cela peut être intéressant, estime Simon Valloire. Mais il ne faut pas lui donner trop d'importance. Il doit avoir un rôle d'orientation, pas de vérification des compétences", prévient-il. Ce test vous sera-t-il proposé à l'ouverture de Parcoursup le 15 janvier 2018 ? Verdict à la mi-décembre 2017 quand le ministère de l'Enseignement supérieur présentera les attendus retenus au niveau national pour chaque filière.

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