Décryptage

Rentrée décalée : avantages et inconvénients

Rentrée décalée
Pour éviter de perdre une année, pensez à la rentrée décalée. © PlainPicture
Par Morgane Taquet, Fanny Guillerme, publié le 14 décembre 2017
6 min

Après quelques semaines de cours, vous avez envie de changer d’orientation ? Pas d’inquiétude ! De plus en plus d’établissements vous accueillent en début d’année civile. Une formule qui ne manque pas d’attraits, mais compte aussi son lot d’obstacles.

Restart, Fast track, Prépa#, classe prépa rebond, ces dernières années la rentrée décalée fait des émules. Encore rares il y a une dizaine d'années, les établissements d'enseignement supérieur qui proposent des rentrées en cours de route en janvier, en février, voire en mars, sont de plus en plus nombreux. En fin de stage, en cours de réorientation ou à la suite d'une année sabbatique, la rentrée en décalé peut vous intéresser. Qu'elles soient en écoles de commerce, en écoles d'ingénieurs ou dans les filières courtes comme les IUT (instituts universitaires de technologie) et les STS (sections de techniciens supérieurs), ces secondes rentrées attirent principalement des étudiants qui sont dans l'impasse quant à leur choix de formation.

Et pour cause : près de 15 % des élèves de l'enseignement supérieur déclarent s'être trompés dans leur orientation. À l'université, le phénomène est encore plus intense : selon les chiffres du ministère de l'Éducation nationale, plus de 40 % des étudiants abandonnent ou se réorientent lors de leur première année universitaire. Alors que la lutte contre le décrochage est devenue une priorité, les établissements s'organisent.

Lire aussi : Tout savoir sur les rentrées décalées

Des modalités à connaître pour ne pas être pris au dépourvu

Quand ?

La plupart des rentrées décalées se font entre janvier et mars. Le plus souvent en février, pour vous laisser le temps de connaître vos résultats, notamment si vous venez de l'université. Attention aux dates d'inscription ! Dans les universités de technologie, par exemple, il faut s'y prendre avant la mi-novembre.

Quelles formules ?

Derrière les termes "rentrée décalée", plusieurs formules coexistent selon les établissements. La plus courante est une voie accélérée : vous rattrapez les cours du premier semestre au second semestre dans une classe à l'effectif limité. Il faudra vous mettre au niveau de ceux qui sont passés par la voie classique.

Deuxième solution : vous suivez normalement le second semestre avec vos camarades de la promotion dite classique, et vous rattrapez le premier semestre pendant l'été.

Enfin, dernière possibilité : le cursus intégralement décalé. Dans ce cas, vous suivrez votre scolarité avec un décalage d'un semestre et vous serez donc diplômé quelques mois après les étudiants de la voie classique.

Quel coût ?

Il n'y a pas vraiment de norme en ce qui concerne les frais d'inscription. Certaines écoles vous feront payer au prorata de l'année, soit la moitié des frais totaux, alors que dans d'autres établissements, les frais sont équivalents (ou presque) à ceux d'une première année classique avec une rentrée en septembre.

Quels critères de sélection ?

Gardez à l'esprit que les places sont limitées, notamment dans les IUT. Chaque établissement a en effet ses propres critères pour intégrer des étudiants en cours d'année. La plupart recrutent sur dossier et/ou entretien, et ajoutent, si nécessaire, des tests écrits et/ou oraux pour s'assurer de la capacité de l'étudiant à suivre.

Lire aussi : Rentrée décalée : trouvez votre nouvelle voie, filière par filière

Une seconde chance

Vous évitez de perdre une année, c'est le principal atout de la rentrée décalée et c'est généralement la motivation primordiale des étudiants. Autre point fort : alors que les promotions de septembre peuvent parfois être nombreuses, celles de début d'année sont logiquement plus modestes, entre 15 et 25 élèves. Des petits groupes qui favorisent le sentiment d'appartenance et permettent un accompagnement plus personnalisé, comme le proposent la plupart des écoles.

À l'ESDES, où la capacité est limitée à 20 élèves, l'équipe pédagogique vérifie la bonne adaptation de ses étudiants dans le programme grande école. La formule encourage aussi un rapprochement plus étroit avec les professeurs et assure un suivi propre à chaque élève. Et qui dit meilleur accompagnement dit meilleure réussite.

Il n'existe pas de statistiques concernant les performances de ces élèves ; toutefois, les enseignants et les étudiants ayant emprunté cette voie s'accordent à dire que la réussite est souvent au rendez-vous. Pour quelle raison ? Parce que l'expérience d'un premier échec permet de se remettre en question, d'être plus attentif, plus concentré, plus motivé, tout ­simplement !

Et quelques impératifs !

Vous l'avez compris, si vous ne travaillez pas, vous serez complètement largué. Les cursus en rentrée décalée sont intensifs, exigent beaucoup d'investissement et laissent peu de place à la rêverie ! Dans la plupart des cas, les vacances de printemps sont remplacées par des cours, un stage ou du travail personnel. Ce qui peut vous aider aussi à ne pas décrocher : vous arriverez aux examens la tête encore bien imprégnée de vos cours.

Enfin, un point à ne pas négliger : la poursuite d'études. Vous n'y pensez peut-être pas encore, mais vous pouvez envisager d'aller plus loin. Or, si vous avez intégré un cursus entièrement décalé, vous serez diplômé en cours d'année, et tous les établissements ne vous accepteront pas à cette période. Donc, si vous avez déjà une idée en tête, renseignez-vous. Reste que ce n'est pas forcément un inconvénient : si vous avez trouvé votre voie, quelques mois de répit à ce stade peuvent être l'occasion de faire une expérience dans un pays étranger, d'effectuer un stage ou d'acquérir une expérience professionnelle, en attendant d'intégrer votre futur cursus.

Êtes-vous prêt(e) à changer de filière ?

Avant de vous lancer, posez-vous les bonnes questions.

- Qu'est-ce qui ne me plaisait pas dans le cursus que j'abandonne ?
"Pas fait pour moi", "trop dur", "trop éloigné de mes centres d'intérêt", "trop scolaire"… La réponse à cette question peut vous aider à choisir votre future voie.

- Qu'est-ce qui me motive à intégrer ce nouveau cursus ?
"Je ne sais pas, je suis perdu(e)…" Ne vous jetez pas sur une autre filière sans avoir bien réfléchi, quitte à laisser passer quelques mois et à attendre une prochaine rentrée. Si vous privilégiez une formation par défaut, uniquement parce qu'elle vous permet de ne pas perdre une année, vous ne tiendrez peut-être pas le rythme. Un conseiller d'orientation pourra vous aiguiller.

- Suis-je prêt(e) à travailler de façon intensive ?
Ce sera le cas dans toutes les formations en rentrée décalée. Alors, si vous cherchez une voie tranquille pour finir votre année scolaire, vous risquez bien de vous noyer... Et de devoir vous reposer la question de votre orientation en septembre.

Salon de la rentrée décalée

Rendez-vous samedi 16 décembre 2017, de 10 h à 18 h, à Paris. Invitation gratuite sur letudiant.fr.

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