"Ça m'a un peu ouvert les yeux" : Louise, étudiante à l'Essec témoigne de son "expérience terrain"
Depuis 2007, l'Essec envoie ses étudiants de première année, tout juste sortis de prépas en "Expérience terrain", dans des structures ouvrières, éducatives ou encore sociales. Louise a choisi de passer quatre semaines à Oppelia, une association aidant les personnes souffrant d'addictions.
De la musique, des discussions autour d'un café et des rires partout dans la pièce. Non, vous n'êtes pas dans un des nombreux bistrots du Xe arrondissement parisien, mais, non loin, dans une des antennes d'Oppelia, une association cherchant à aider les personnes souffrant d'addictions.
Louise, étudiante à l'Essec, est au milieu des conversations. Pas forcément la place attendue, pour une étudiante d'école de commerce, plutôt destinée à des postes de manager.
La jeune femme de 20 ans débute, ce lundi 6 novembre, sa dernière semaine d'"expérience terrain". Comme ses 420 autres camarades de première année de PGE (programme Grande école), tout juste sortis de classes prépa, elle a rejoint une structure pour quatre semaines après seulement un mois et demi sur les bancs de l'école.
Certains ont choisi de réaliser leur stage dans des restaurants, des magasins ou des boutiques (Metro, Burger King, Ikea…) quand d'autres, comme Louise, se sont tournés vers des environnements associatifs.
Aller à la rencontre du monde extérieur
"Dans tous les cas, notre objectif est de marquer le coup, et de montrer que l'école supérieure, ce n'est pas le lycée ou la prépa, explique Yann Kerninon, coordinateur de l'"expérience terrain" à l'Essec. On veut créer un décalage, que nos élèves aillent sur le terrain et rencontrent le monde extérieur et des personnes qu'ils ne croisent pas forcément dans leur quotidien."
L'initiative, lancée en 2007, est également suivie par les 700 élèves en BBA (bachelor of business administration) de l'Essec, en fin de deuxième année.
Dans les locaux du boulevard Magenta, où Oppelia reçoit uniquement des femmes, Louise vit un stage "très intense". Si elle n'est pas amenée à accompagner les personnes poussant la porte de l'établissement dans leurs démarches administratives (débloquer les cartes bleues, trouver un logement, appeler le Samu…), elle fait en sorte de les accueillir de la meilleure des manières "et d'essayer "de leur redonner confiance".
Cela se traduit de diverses manières. "On peut se retrouver à leur offrir une soupe, jouer au Uno, à un jeu de société, ou simplement papoter de tout et de rien", témoigne l'étudiante.
Au cours de la semaine, des activités sont aussi organisées, comme des ateliers poteries ou des blind tests. Louise distribue aussi des petits sacs contenant des kits pour réduire les risques liés à la consommation de drogues.
Oppelia n'est pas un centre de soin, mais a pour but "d'améliorer la santé physique et mentale. Et de réduire les risques lors de la prise de drogues", explique Ysabel Roux, directrice de l'antenne, depuis son bureau juste au-dessus du local d'accueil de l'association.