Décryptage

Entrée à l'université : vous pourrez créer votre licence sur-mesure

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Objectif affiché de la réforme : permettre à l’étudiant de se construire un parcours sur-mesure. © plainPicture-Tom-Hogan
Par Erwin Canard, publié le 30 octobre 2017
4 min

Suivre votre licence en deux ou quatre ans, vous réorienter en cours d'année, choisir vos cours à la carte : la réforme de l'entrée à l'université annoncée dans le cadre du Plan étudiants rend tout cela possible à partir de la rentrée 2018.

"Il faut passer de l'accès au supérieur pour tous à la réussite dans le supérieur pour chacun", a déclaré Frédérique Vidal, la ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, lors de la conférence de presse du 30 octobre 2017 sur le Plan étudiants. "Pour chacun" : l'idée est de rendre l'étudiant acteur de son parcours. Pour cela, dès la rentrée 2018, sera mise en place la licence "sur-mesure" : chaque étudiant devrait avoir la possibilité de modeler son parcours.

Personnalisez votre licence

L'objectif est de prendre en compte "le parcours et les aspirations de chaque étudiant". Vous pourrez tirer quatre ficelles afin de personnaliser votre cursus : commencer une remise à niveau à l'entrée à l'université ; opter pour un cursus interdisciplinaire ; suivre des cours "hybrides" – en présentiel ou à distance –, autrement dit des enseignements sans rapport direct avec la discipline de votre licence ; préparer votre licence en deux, trois ou quatre ans.
Vous aurez également la possibilité de choisir certains types de cours : pédagogie de projet, pédagogie inversée, enseignement par les pairs… Il n'est, pour l'heure, pas précisé la proportion que pourront prendre ces personnalisations au sein de votre parcours.

En outre, les césures seront plus facilement accordées. Vous pourrez, pendant un semestre ou une année, et ce dès la période entre la terminale et l'entrée en licence, émettre le souhait de vous investir dans "une mobilité internationale, un projet professionnel, entrepreneurial, associatif, civique", etc.

Un "contrat de réussite" entre vous et l'établissement

Cette personnalisation du parcours se fera dans le cadre d'un "contrat de réussite pédagogique". Celui-ci "engage les deux parties", l'étudiant et l'équipe pédagogique, explique Frédérique Vidal. L'établissement devra s'assurer de la "pertinence du projet de l'étudiant et de ses aptitudes à suivre la filière choisie". Cet accompagnement individualisé pourra par exemple permettre à l'étudiant d'obtenir un tutorat renforcé (pris en charge par un étudiant de master, de doctorat, en service civique, en emploi…) pouvant l'aider sur la méthodologie, l'organisation de son travail, la vie universitaire…

C'est également dans le cadre de ce contrat que se décideront les réorientations. Au milieu du premier semestre de la première année de licence, un dialogue pourra débuter entre l'étudiant et le directeur des études afin de prévoir un aménagement de son parcours voire une réorientation, éventuellement au cours de cette année par le biais des "rentrées décalées".

Une licence qui peut être professionnalisante

Autre manière de personnaliser votre parcours : le professionnaliser. Si vous ne souhaitez pas poursuivre vos études après la licence mais plutôt vous insérer sur le marché de l'emploi, vous pourrez opter pour une "licence plus professionnalisante". Pour cela, des modules pédagogiques spécifiques pourront vous être proposés, ainsi que des stages, des contrats d'apprentissage voire de l'alternance sur deux ou trois années. Le gouvernement précise même qu'il souhaite augmenter la place de "l'entrepreneuriat étudiant".
Si son objectif est que ces dispositions soient mises en place en 2018, tout ne sera peut-être pas possible dans chaque université dès la rentrée prochaine.

Des changements pour les formations aux métiers du sport

Le gouvernement a annoncé quatre mesures concernant les formations aux métiers du sport et de l'activité physique :
- L'augmentation de places en licence de STAPS et en DEUST, ainsi que la mise en place de formations à bac+1. La création d'un bac pro spécialisé est envisagé.
- L'ouverture d'un portail spécifique d'information et d’orientation, et le site "STAPS ou pas ?" sera renforcé.
- La possibilité de candidater à des vœux groupés, c'es-à-dire à des "bouquets de formations" dans les métiers du sport à l'échelle d'un territoire.
- Le développement des passerelles entre les formations.

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