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Geneviève Fioraso, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche : “Nous allons mettre toutes nos forces sur l’orientation”

publié le 28 août 2012
1 min

Bourses, allocation autonomie, premier cycle universitaire… Quels changement prépare le gouvernement envers les étudiants ? À la veille de la rentrée 2012, Geneviève Fioraso, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, nous détaille ses projets.

 
Geneviève Fioraso, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche - septembre 2012

Le coût de la rentrée universitaire a augmenté par rapport à l’an dernier de 2,6 % à 3,7 % selon les organisations étudiantes. Que comptez-vous faire pour aider les étudiants à ce moment charnière de l’année, notamment sur le logement, le plus gros poste de leur budget ?

“Cette augmentation agglomère beaucoup d’éléments comme le coût de la vie ou le coût des loyers, qui concernent l’ensemble des Français. Comme les étudiants ont souvent des revenus plus modestes que la moyenne des Français, ils sont plus durement touchés par ces hausses. Le gouvernement a déjà décidé le blocage des loyers. C’était une première mesure nécessaire, qui évite les abus en cas de changement de bail ou la spéculation des propriétaires lors de colocation.

Nous allons maintenant aller plus loin et tenir l’engagement de François Hollande de construire 40.000 logements étudiants d’ici à 2017. En 2013, nous comptons démarrer avec 7.000 logements supplémentaires pour arriver à 8.000 logements par an. Il faut en outre imaginer des formules plus conformes au mode de vie des étudiants avec une certaine dose d’innovation comme l’habitat intergénérationnel ou des colocations gérées par le CNOUS. L’époque où les étudiants vivaient dans des campus en dehors de la ville est terminée. Les étudiants doivent bénéficier d’équipements qui concernent tous les habitants.”

Vous souhaitez également ouvrir le chantier de la santé étudiante…

“10 % des étudiants aujourd’hui sont mal protégés en matière sanitaire, en particulier pour les dents, la vue et les soins gynécologiques pour les jeunes femmes. Cela n’est pas normal. Cette déficience sanitaire obère leur avenir et la réussite de leurs études. Un travail commun va se mettre en place avec la ministre de la Santé.”

Vous avez annoncé une remise à plat de toutes les aides étudiantes pour mettre en place une allocation autonomie. Comment allez-vous procéder ?

“Tout d’abord, à la rentrée 2012, nous avons revalorisé les bourses de 2,1 %, soit environ 100 € par an au dernier échelon. Une mesure qui concerne tout de même 20 % des étudiants. Avec les organisations étudiantes, nous allons travailler à cette remise à plat des aides étudiantes : bourses, aides au logement, demi-part fiscale. Avec en ligne de mire, la justice sociale, la démocratisation de l’enseignement supérieur et l’aide à l’autonomie des étudiants. Dans un contexte budgétaire contraint, cette allocation tiendra compte à la fois des revenus des parents et de l’autonomie réelle des étudiants.”
 
Université d'Avignon
Développer l'accompagnement personnalisé, favoriser les passerelles entre les filières, renforcer le premier cycle universitaire : c'est le projet de la ministre de l'Enseignement supérieur pour lutter contre l'échec à l'université.

Avec la vie étudiante, le premier cycle universitaire est l’une de vos priorités. Comment comptez-vous lutter contre l'échec en licence ?

“Cela ne se décrète pas : l'accompagnement des universités dans cette mission est primordial. Nous voulons généraliser les expériences qui fonctionnent et surtout mettre toutes nos forces sur l'orientation. Les 5.000 créations de postes prévues pour l'enseignement supérieur seront ciblées sur ce premier cycle, avec davantage de tutorat et d'accompagnement personnalisé des étudiants.”

La réussite en licence se prépare dès le secondaire, avec un développement de la connaissance des métiers et des filières des lycéens. Comment se repérer parmi les 6.000 masters français par exemple ?

“Ce sont les étudiants les moins favorisés qui sont le plus pénalisés. Nous travaillons avec Vincent Peillon [ministre de l’Éducation nationale, NDLR] sur cette question. Il faut avant tout penser le premier cycle dans son ensemble, avec les différentes filières de l’enseignement supérieur et pas seulement la licence à l’université. Nous devons à la fois réfléchir à favoriser les passerelles entre les différentes filières et proposer une offre de formation plus lisible.”

Beaucoup de bacheliers choisissent encore l’université par défaut. Comment y remédier ?

“Cette image s'est quelque peu améliorée mais c'est insuffisant. Il faut revaloriser l'image de l'université, car celle-ci offre des formations dont la qualité est avérée. Une meilleure orientation, notamment des bacheliers professionnels et technologiques qui devraient avoir toute leur place en IUT, et un premier cycle universitaire renforcé permettront de redonner confiance aux familles.”
 
Propos recueillis par Sylvie Lecherbonnier et Camille Stromboni
Août 2012

À lire aussi l'interview de Geneviève Fioraso sur EducPros.fr : “Le redéploiement des moyens entre universités aura lieu en dialogue avec les présidents”.
 
À consulter aussi :

- Réussir ses études à l'université : la vérité sur 15 filières à la fac.
- Réorientation et passerelles entre filières : rebondir en cas de décrochage ou d'échec scolaire.
- Des bourses pour financer vos études.
- 10 modes de logement étudiants : bons plans ou galères ?

 
 

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