Portrait

Juliette, le goût de la navigation… aérienne

Proposé par Marine nationale

Juliette
Juliette © Marine nationale
Par la Marine nationale, publié le 25 février 2019
7 min

À 16 ans, Juliette était sauveteur bénévole en mer. C’est là qu’elle découvre la Marine nationale, une passion qui ne la quittera plus. Deux ans plus tard, elle s’engage, se forme à l’École de maistrance, puis devient à 20 ans détecteur navigateur aérien sur Atlantique 2, un avion de patrouille maritime. Récit de son parcours éclair.

Sur le tarmac de la base aéronautique de Lann-Bihoué (Morbihan), c’est un gros bébé, l’Atlantique 2. Avec son nez coupé qui laisse la place à un hublot vitré, ses 32 mètres de long et ses 46 tonnes propulsées par 2 moteurs Rolls-Royce à hélices de 5 000 chevaux, il trône, placide, dans sa robe vert-de-gris. Cet avion de patrouille maritime, qui a une autonomie de 12 heures, embarque 14 marins. Juliette en fait partie. Et l’Atlantique 2 est un peu sa deuxième maison, en plus de celle qu’elle occupe avec son compagnon, non loin de là, à Lorient. « Je ne peux faire mon métier que dans cet avion, unique dans la Marine française, ou parfois sur un autre avion de type Falcon. »

Son quotidien : temps de vol et simulateur

Le métier de Juliette, c’est détecteur navigateur aérien, on dit « DéNAé » dans son jargon. Trois DéNAé embarquent à chaque vol, mais aussi un chef de bord, un pilote, des mécaniciens, des électroniciens et un coordinateur tactique. À 24 ans, Juliette donne les instructions de route et guide le pilote à l’aide de cartes, d’outils de mesure et de données chiffrées et radar.

Les missions de l’Atlantique 2 sont variées : soutien aux sous-marins français, surveillance des sous-marins étrangers, sauvetage en mer, police des pêches, renseignement sur des zones de conflit, etc. Les semaines de la jeune femme sont occupées par les temps de vol, les périodes en simulateur et sa fonction au sol. « Lorsqu’un vol est prévu, j’en suis informée une semaine avant. Le vol peut avoir lieu à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, même le week-end, et il me faut une journée complète pour le préparer. » Sur une semaine, Juliette et ses équipiers font en moyenne deux vols de 8 heures chacun. « Nous allons sur zone, et une fois sur place, nous réalisons notre mission de vol tactique ; puis nous rentrons. Parfois les missions s’étalent sur un mois, pour plusieurs séries de vols à proximité d’une zone à protéger ou à surveiller. C’est comme cela que j’ai pu aller dans des pays que je n’aurais jamais vus autrement : le Niger, la Jordanie, les Émirats arabes unis. » Lorsqu’elle n’est pas en vol, le simulateur permet de garder la main deux demi-journées par semaine. « Mais il faut aussi compter une journée de préparation ! » prévient-elle. Enfin, Juliette occupe une « fonction sol » pour tous les temps de travail hors navigation : « Je m’occupe de la documentation des pilotes et des chefs de bord : il s’agit de tenir à jour les cartes et les fiches répertoriant les terrains sur lesquels nous pouvons nous poser. »

« J’ai trouvé alors ce qui me plaisait »

Cela fait 5 ans que Juliette est dans la Marine, dont 4 rattachée à la flottille 21F, sur la base de Lann-Bihoué. Tout a commencé en 2011, à 16 ans. « Lorsque j’étais au lycée à Berck-sur-Mer (Pas-de-Calais), j’étais sauveteur bénévole auprès de la SNSM (Société nationale de sauvetage en mer). Je participais à des exercices, dont certains avec la Marine nationale. J’ai trouvé alors ce qui me plaisait : l’esprit de cohésion, le dépassement de soi, un métier dans l’action. » Juliette se rend dans un salon de l’Etudiant, où elle rencontre les recruteurs de la Marine nationale. « Comme j’étais mineure, ils m’ont conseillé de faire des études avant de m’engager. » La jeune fille valide son bac S (mention assez bien) et s’inscrit en DUT mesures physiques à Lille ; pendant la 1re année elle se rend dans un Cirfa (Centre d’information et de recrutement des forces armées) et se fait recruter. Pour elle, le DUT, c’est fini. Place à la Marine nationale !

« Je ne voulais pas d’un quotidien banal »

En 2013, à 18 ans, elle intègre l’École de maistrance (formation des officiers mariniers, équivalent des sous-officiers dans les autres armées), à Brest, où elle fait ses 4 mois de classes, apprenant par le début le métier de marin. Puis direction la base de l’aéronautique navale de Lann-Bihoué, près de Lorient, où, pendant un an et demi elle apprendra son futur métier de DéNAé. Une fois la formation achevée, c’est l’affectation : « J’ai rejoint la flottille 21F, à Lann-Bihoué, où se situent les seuls appareils sur lesquels les DéNAé peuvent voler. » Aujourd’hui, Juliette est maître, le deuxième échelon de grade des officiers mariniers. Elle n’envisage pas sa vie hors de la Marine. Son conjoint est d’ailleurs marin lui aussi. Un DéNAé, rencontré pendant les études. « J'ai toujours voulu être dans la Marine, raconte-t-elle, pour bouger, voyager, avoir un métier hors du commun. Je ne voulais pas d’un quotidien banal, être assise sur une chaise toute la journée. » Son objectif, c’est d’évoluer pour passer de 3e DéNAé à 1re, la chef des DéNAé en quelque sorte. Cela peut prendre 7 ans. Et lorsqu’elle voit les copains de son frère de 20 ans s’intéresser à la Marine, elle leur dit que c’est une vocation. « C’est tellement plus d’être marin ! », conclut-elle.

Le parcours de Juliette

2011 : sauveteur en mer auprès de la SNSM
2012 : bac S
2013 : admission à l’École de maistrance pour une formation de 17 semaines
2013 : admission à l’École du personnel navigant, à la base de l’aéronautique de Lann-Bihoué, pour une formation de 18 mois.

Rejoignez l’équipage !
Chaque année, la Marine recrute et forme 3 500 jeunes hommes et femmes, du niveau 3e à bac + 5, âgés de 16 à 30 ans, dans 50 métiers répartis en 4 domaines d’emploi (les opérations navales, la mécanique des forces de surface et sous-marines, l’aéronautique navale, les métiers du soutien). Une présentation détaillée de chaque métier est à découvrir sur https://www.lamarinerecrute.fr/

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