En 2024, le SNU s’invite au lycée
L’édition 2024 du SNU est lancée par le ministère de l’Éducation nationale. Nouveauté pour cette année : dans certains lycées, les élèves participeront à un "séjour de cohésion" pendant deux semaines sur le temps scolaire.
En 2024, le SNU (service national universel) débarque au lycée ! Au total, 900 établissements ont répondu favorablement l’appel à projet "classes et lycées engagés" du ministère de l’Éducation nationale, selon les premiers résultats dévoilés samedi 5 novembre par Prisca Thévenot, secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et du Service national universel, dans le Figaro.
Si les établissements ont encore jusqu’au 15 novembre pour se porter volontaires, le ministère a d’ores et déjà lancé l’édition 2024 du SNU et les inscriptions individuelles pour participer à un séjour de cohésion sont ouvertes (voir l'encadré ci-dessous).
Vers une généralisation du SNU ?
Dans les lycées volontaires, les élèves participeront à partir du mois de mars à un séjour de cohésion de deux semaines, qui constitue la première phase du SNU. Des classes de 2de générales et technologiques, mais aussi des classes de 1re en voie professionnelle sont concernées.
En faisant entrer le SNU dans les établissements scolaires, une nouvelle marche est franchie pour sa généralisation. Pour 2024, le ministère table sur 80.000 jeunes en séjour de cohésion, contre 40.000 en 2023. "2024 sera une année clef pour le SNU", affirme d’ailleurs Prisca Thévenot dans un communiqué qui confirme cette volonté de généraliser le dispositif. Ainsi, 120.000 participants sont attendus en 2025, 365.000 en 2026 et 800.000 en 2027.
Un dispositif qui a du mal à faire sa place auprès des jeunes
Pourtant, le SNU semble avoir du mal à trouver son public. Chaque année, le nombre de participants augmente, mais sans jamais atteindre l’objectif que se fixe le ministère. Ainsi en 2021, 15.000 jeunes participaient au SNU contre 25.000 attendus. En 2022, ils étaient 32.000 au lieu de 50.000. Même constat en 2023 : si 40.000 jeunes ont pris part aux séjours de cohésion, 64.000 étaient attendus.
Dans un rapport parlementaire présenté en octobre dernier à l'Assemblée nationale, le député écologiste Jean-Claude Raux appelle même à suspendre sa généralisation. Il pointe notamment "la charge financière déraisonnable" du SNU. Le coût d’un séjour de cohésion "est d’environ 1.400 euros par jeune. L’extension à l’ensemble d’une classe d’âge coûterait 1,12 milliard d’euros", précise le député.
Des difficultés de mise en place
Sans compter les difficultés logistiques liées à la généralisation du dispositif. Le rapport parlementaire pointe le manque d’infrastructures pour accueillir les volontaires, mais aussi les difficultés liées au transport. Avec une généralisation du SNU, "il s’agit de passer de 40.000 jeunes transportés en 2023 à 800.000 en 2027", souligne Jean-Claude Raux, alors même que plusieurs "couacs" ont été remontés cette année.
Le rapport aborde également la question du manque de personnel pour encadrer les séjours de cohésion. Selon le député, "le gouvernement table sans doute sur le fait que les enseignants accompagneront leurs classes et participeront donc, de fait, à l’encadrement des séjours". Or, l’obligation d’encadrement de l’enseignant référent dont la classe participe à un SNU sur le temps scolaire semble, pour le moment, écartée.
La crainte d’un SNU obligatoire
Malgré ces dysfonctionnements, la généralisation du SNU semble bien amorcée. En revanche, rien n’est moins sûr concernant une éventuelle obligation.
Par définition, le SNU est un engagement volontaire. En devenant obligatoire, cet engagement serait contraint et dommageable, selon Jean-Claude Raux. Pour ce dernier, "[les jeunes] ne rechignent pas à s’engager, bien au contraire, mais le fait de leur imposer à tous de se conformer à un seul et même modèle de l’engagement serait parfaitement contre-productif".
Inscriptions ouvertes pour 2024
Les inscriptions individuelles pour l'édition 2024 du SNU sont ouvertes depuis ce lundi 6 novembre, sur le site officiel. Les séjours se tiendront entre février et juillet, principalement pendant les vacances scolaires, et les volontaires peuvent choisir une thématique parmi sports et Jeux olympiques et paralympiques (JOP), défense et mémoire, environnement ou résilience et prévention des risques.