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LIBRE-ECHANGE ET PROTECTIONNISME

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Par La cellule contenu de l’Etudiant, publié le 10 mars 2009
5 min

Beaucoup de thèmes économiques présentent un caractère dichotomique. Libre-échange versus protectionnisme en est un particulièrement éloquent mais, comme toujours, des nuances s'imposent, surtout dans le contexte contemporain d'économie mondialisée. Inutile de dire qu'il s'agit d'un sujet qui est TOUJOURS d'actualité, même si l'on a plus parlé, ces derniers temps, de mondialisation financière que de mondialisation commerciale.

Economie - Bac ES

LIBRE-ECHANGE ET PROTECTIONNISME

Thème du programme : Internationalisation des échanges et mondialisation

Beaucoup de thèmes économiques présentent un caractère dichotomique. Libre-échange versus protectionnisme en est un particulièrement éloquent mais, comme toujours, des nuances s'imposent, surtout dans le contexte contemporain d'économie mondialisée. Inutile de dire qu'il s'agit d'un sujet qui est TOUJOURS d'actualité, même si l'on a plus parlé, ces derniers temps, de mondialisation financière que de mondialisation commerciale.

I. Libre-échange (LE)

La notion de LE est naturellement une doctrine libérale. Pour résumer, cela consiste à dire que les pays ont un intérêt particulier à commercer entre eux et qu'un intérêt général se dégage de ce postulat. Cette liberté doit se traduire concrètement par l'absence de barrières douanières à ce commerce.

- On doit à Adam Smith, la première théorie du LE avec son modèle des avantages absolus : chaque pays a intérêt à se spécialiser dans la production pour laquelle il dispose de coûts de production plus faibles et donc à importer les produits qui sont moins coûteux à produire ailleurs. David Ricardo va plus loin avec ses avantages relatifs: le célèbre exemple du drap et du vin produits par l'Angleterre et le Portugal montre que l'Angleterre a intérêt à se spécialiser dans le drap et le Portugal dans le vin alors que ce dernier pays a un avantage absolu (au sens de Smith) dans les deux biens.

- Le modèle HOS (Hecksher-Ohlin-Samuelson) « améliore » celui de Ricardo dans le contexte du XX° siècle. Non seulement les gains à l'échange sont favorables à tous les pays mais, en plus, il y a une tendance à l'égalisation des rémunérations des facteurs de production. Cette théorie est largement infirmée par les faits et n'explique pas pourquoi les pays semblables en dotations de facteurs de production (France et Allemagne par ex) échangent entre eux les mêmes produits (des autos par ex).

- Paul Krugman, récent Prix Nobel, est favorable au LE mais remet en cause les modèles précédents qui présentent des conditions irréalistes (concurrence parfaite entre autres). Le LE ne doit pas être du « laisser-faire » et il faut tenir compte d'une concurrence imparfaite, des échanges intra-firmes, de la géographie économique...
L'OMC, depuis 1995, prolongeant de manière institutionnelle l'oeuvre du GATT (1947), est chargée de réguler le commerce international dans une optique de LE. Mais un LE négocié, multi-latéral en vue de générer des accords devant être respectés.

II. Protectionnisme (P)

- Comme son nom l'indique, il s'agit des moyens mis en oeuvre par un pays (ou une zone géographique) afin de protéger les entreprises nationales de la concurrence étrangère. Il s'agit alors de mettre en place des barrières à l'entrée pour les concurrents étrangers. On peut citer F. List (1789-1846) pour sa thèse du protectionnisme éducateur. Il ne s'agit pas d'être contre le LE mais de ne pas le pratiquer dans un contexte où les industries naissantes (allemandes dans le cas de List) ont d'abord besoin d'être protégées avant d'être compétitives à l'international. D'où le terme éducateur.

- De manière plus large, on peut dire que le LE intégral n'a jamais existé. Chaque pays, chaque zone économique régionale (UE par exemple) pratique une dose plus ou moins forte de P: barrières douanières (malgré l'OMC), technologiques, réglementaires (conformité des produits par ex), culturelles...

- Malgré tout, on tend à observer que les périodes de l'histoire pendant lesquelles le protectionnisme a été le plus fort (dans l'entre-deux guerres et surtout après 29 par ex) celui-ci a freiné la croissance mondiale. Ou alors doit-on dire peut-être qu'il y a eu protectionnisme à cause de la croissance ralentie?

- Réflexion: dans quelle mesure est-il possible de pratiquer un fort protectionnisme aujourd'hui face à l'évolution géo-économique mondiale (Chine, Inde, Pays du Sud...)?

Pour aller plus loin :
J. Calatayud
Agrégé d'économie et gestion

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