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Bac de Philo : La nature - Fiche de révision

Nature
Nature © Adobe Stock
Par Les Bons Profs, partenaire de l'Etudiant, publié le 04 mai 2023
8 min

Il est courant d’opposer la nature à la culture. La nature fait référence à tout ce qui existe déjà sans avoir été modifié par l’être humain, tandis que la culture désigne la transformation de la nature par l’homme.

Comment parler de : L’opposition nature/culture au Bac de Philo

La distinction entre nature et culture est à l’origine de la différence établie par Aristote entre un objet technique et un objet naturel. D’après Aristote, un objet naturel possède en lui-même son principe de mouvement. Par exemple, un arbre est considéré comme un objet naturel car il pousse de manière spontanée, sans nécessiter d’éléments extérieurs pour se développer. Cependant, un objet technique a son principe de mouvement à l’extérieur de lui-même. Par exemple, un lit est considéré comme un objet technique car sa création résulte d’une cause extérieure, à savoir le menuisier. Puisque les objets naturels sont ceux qui poussent spontanément et que la nature est susceptible d’être transformée par l’être humain pour la culture, l’être humain peut être défini comme un être opposé à la nature.
L’être humain est contraint de transformer la nature extérieure s’il souhaite survivre. Dans son dialogue Protagoras, Platon explique, en prenant l’exemple du mythe de Prométhée, que contrairement à tous les autres animaux, l’être humain ne possède pas à la naissance toutes les caractéristiques et propriétés nécessaires pour s’adapter rapidement à la nature. Ainsi, à l’état naturel, l’être humain est le plus faible de tous les animaux. Par conséquent, l’être humain est contraint non pas de s’adapter à son environnement, mais d’adapter l’environnement à ses propres besoins. En d’autres termes, pour survivre, l’être humain doit transformer la nature à travers le travail, la médiation technique et la création d’un environnement propice à la vie. C’est ce qui explique en partie pourquoi l’être humain est considéré comme un être opposé à la nature.
D’un autre côté, l’être humain est considéré comme un être anti-nature car il tend à nier sa propre nature. Comme l’animal, l’être humain possède une nature intrinsèque qui se manifeste dans ses besoins. Chaque être humain a une part animale en lui. Cependant, à la différence de l’animal, l’être humain a la capacité de domestiquer cette part animale de sa nature. L’être humain peut domestiquer sa nature intrinsèque. Contrairement à l’animal, il n’est pas prisonnier de ses besoins et de ses désirs, et peut renoncer à leur satisfaction immédiate. Par exemple, lorsque l’être humain ressent la faim, c’est sa nature qui s’exprime en lui, mais il a la capacité de résister à la tyrannie de ce besoin et de repousser sa satisfaction à plus tard.
L’être humain est considéré comme étant opposé à la nature car il nie à la fois sa nature extérieure et sa propre nature. En d’autres termes, la nature humaine consiste en être un être de culture. Ainsi, la nature est définie en contraste à la culture.

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Bac de Philo : La nature est-elle porteuse de valeurs ?

L’opposition entre la nature et la culture remet en question l’idée que la nature serait porteuse de certaines valeurs qui seraient annulées et étouffées par la culture.
Dans son livre intitulé Le principe responsabilité, le philosophe Hans Jonas (XXe siècle) s’est interrogé sur la légitimité du projet cartésien scientifique, qui consiste à transformer la nature pour en devenir le « maître et possesseur ». Il remet en question les présupposés de cette entreprise scientifique en remarquant que la domination de la nature et sa transformation ne sont possibles qu’à travers une certaine conception de celle-ci. Suivant les pas de Descartes, la science considère la nature comme un grand mécanisme. En d’autres termes, Descartes considère la nature comme de la matière, une grande étendue géométrique, un grand mécanisme, sans intention ni valeur. Pour Jonas, cela est erroné car la nature possède une intention fondamentale, celle de persévérer dans son être, et donc une forme de valeur. Il conteste ainsi la conception de la nature comme un simple mécanisme de force dénué de toute finalité. Selon Jonas, la nature est fondamentalement orientée vers la vie et a l’intention de persévérer dans son être. Cette orientation implique que la nature possède une certaine valeur. Pour cette raison, l’homme a le devoir moral de respecter et de préserver la nature. Cette perspective s’oppose à l’idée cartésienne selon laquelle la nature est simplement de la matière et un grand mécanisme qui peut être transformé à volonté. Pour Jonas, le désir de transformer la nature doit être tempéré par une compréhension de la valeur de la nature et de notre devoir envers elle.
Rousseau émet une seconde perspective critique de la volonté de transformer la nature. Dans ses œuvres Discours sur les sciences et les arts, ainsi que dans Discours sur l’origine de l’inégalité parmi les hommes, il affirme que l’Homme s’est corrompu en s’éloignant de la nature et en entrant en société. Ainsi, selon Rousseau, l’homme est naturellement bon. Dans cette perspective, la nature est considérée comme une norme à partir de laquelle on peut déterminer ce qui est bon ou mauvais, notamment pour la vie en société. Pour Rousseau, la vie en société a corrompu l’homme en lui inculquant des vices tels que la jalousie, l’orgueil et la vanité, qui n’étaient pas présents naturellement. Par conséquent, il estime qu’un retour à l’état de nature serait bénéfique, suggérant ainsi que la culture n’améliore pas nécessairement l’homme.

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La question : Mais peut-on idéaliser la nature ? au Bac de Philo

Il convient d’être prudent face à l’idée selon laquelle la nature représente une norme, impliquant que ce qui est naturel serait nécessairement bon, et que ce qui est culturel serait inférieur. Il est également important de ne pas conclure hâtivement que la nature possède une valeur intrinsèque en raison de la présence d’intentions en son sein.
  • L’exemple de la nature montre que la nature n’est pas toujours une valeur à préserver. Dans certaines situations, les médecins peuvent être amenés à prescrire des antibiotiques, qui ont pour but de combattre les infections. Cependant, le terme « antibiotique » provient du grec « bios », qui signifie « vie », et « antibios », qui signifie « contre la vie ». Ainsi, l’utilisation d’antibiotiques peut être considérée comme une action allant à l’encontre de la nature, bien que cela soit nécessaire pour protéger la santé humaine.

  • L’exemple du moustique en tant que vecteur du paludisme, il est l’une des principales causes de mortalité en Afrique. Pourtant, la présence de moustiques est naturelle. Cette observation montre que ce qui est naturel n’est pas toujours bénéfique. C’est pourquoi l’homme a développé des techniques pour se protéger des effets néfastes que peut avoir la nature sur sa santé.

Rousseau a précisé sa pensée à ce sujet. Il est important de ne pas commettre l’erreur de croire, contrairement à ce que pourrait laisser penser Voltaire, que Rousseau préconisait le retour à l’état de nature. Dans son ouvrage Le Contrat Social, Rousseau explique que l’homme n’existe qu’en société, c’est-à-dire à partir du moment où il vit avec d’autres individus. Lorsqu’il affirme que « l’homme s’est perverti par la société », il veut dire que le mal et l’inégalité sont des constructions historiques créées par l’homme lui-même. En conséquence, puisque c’est l’homme qui a produit ces maux, il peut également les éliminer, comme le souligne Rousseau. Il est clair que pour Rousseau, l’intérêt de mettre en perspective l’inégalité dans une dimension historique ne consiste pas à suggérer un retour à un état antérieur à l’histoire, ni à la nature. Son objectif est plutôt de nous faire prendre conscience qu’il est possible de défaire ce qui a été fait. Ainsi, pour Rousseau, la politique et l’éducation ont pour finalité de construire une société dans laquelle l’inégalité et le mal n’auraient plus leur place.

La nature en philo : le quiz de révision

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