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Bac de Philo : La liberté - Fiche de révision

Liberté
Liberté © Adobe Stock
Par Les Bons Profs, partenaire de l'Etudiant, publié le 04 mai 2023
13 min

La liberté est une notion qui peut être interprétée de deux façons. Tout d’abord, elle se réfère à la liberté d’action, qui se caractérise négativement par son absence d’obstacles. Ainsi, être libre revient à ne pas être entravé dans ses désirs et agir comme on le souhaite.

Liberté et puissance : comment en parler au Bac de Philo

Pour revenir à cette première interprétation de la liberté en tant qu’absence d’obstacles, on peut faire appel à l’œuvre majeure de Hobbes, Léviathan (II, 24). La liberté y est définie comme l’absence d’opposition. Hobbes montre bien que cette définition concerne autant les créatures inanimées et les êtres non raisonnables que l’Homme.
En ce qui concerne l’être humain, Hobbes affirme que la liberté consiste à ne pas être empêché dans ce que l’on eut faire, en fonction de sa force et de son intelligence, et dans ce que l’on veut faire. Autrement dit, être libre pour l’être humain signifie être capable d’agir selon ses capacités et ses désirs sans être entravé.
Cette définition est pertinente car elle permet de distinguer la liberté de la puissance. Être libre ne signifie pas avoir le pouvoir de faire tout ce que l’on veut. Si je suis incapable de courir à une vitesse de 100 km/h, c’est davantage un défaut de puissance que de liberté. Ainsi, la liberté ne consiste pas à faire tout ce que l’on souhaite, mais plutôt à ne pas être empêché de faire ce que l’on est capable de faire.

La liberté et la loi : les traiter au Bac de Philo

Si on reprend la définition précédente, on peut se demander où l’être humain est le plus libre ? On pourrait penser l’état de nature comme le contexte où l’être humain est le plus libre. Dans un tel état, il n’y a pas de loi ni de sanction, et la loi est souvent perçue comme une restriction de la liberté. Hobbes soulève cette question et distingue l’état de nature de l’état civil. Il affirme que dans l’état de nature, l’être humain a un droit illimité sur toutes les choses. En l’absence de lois et de justice, l’individu peut tout obtenir par la force. Toutefois, dans l’état de nature, l’individu est également exposé à subir les désirs et les envies des autres. Par conséquent, dans l’état de nature, l’être humain est constamment menacé.
D’après Hobbes, contrairement à l’état de nature, l’état civil implique des lois pour vivre en communauté. Ces lois limitent effectivement ma liberté, mais si elles sont justes, elles limitent également la liberté des autres. Par exemple, si une loi m’empêche de rouler à 170 km/h sur une autoroute, elle empêchera également les autres de le faire. En d’autres termes, la loi garantit une certaine sécurité. Or, la sécurité est une condition essentielle de la liberté. Si je peux circuler librement dans la rue, c’est grâce aux lois qui me protègent. Bien que la loi puisse restreindre ma liberté, elle me permet également de gagner en sécurité. Ainsi, il est erroné de voir la loi comme quelque chose qui entrave ma liberté par principe. Au contraire, la loi rend la liberté possible.
Si l’on cherche à élargir la portée de cette idée, il convient de se départir de l’idée que l’on serait plus libre dans la nature que dans la société, car au-delà de la sécurité, la société m’offre des infrastructures - telles que des routes, des moyens de communication, des hôpitaux et des biens de subsistance - qui me permettent de me soustraire à la nature. En d’autres termes, l’homme n’est libre que dans la société. Sa liberté est collective et il ne peut être libre que s’il s’associe à d’autres.

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Liberté positive, liberté négative : comment pouvons-nous en parler au Bac de Philo

La question qui se pose est de déterminer quelle forme de société permet à l’homme d’être libre et quelle sorte de loi favorise cette liberté.
Le concept de liberté peut varier selon le régime politique en place. Dans une dictature, je n’ai qu’une liberté négative : je ne suis pas empêché de faire ce que la loi me permet de faire mais c’est une liberté définie simplement par cela. À l’inverse, en démocratie, la liberté positive offre une capacité d’action et de participation à la vie publique, par exemple en participant à l’élaboration de la loi.
C’est la raison pour laquelle le philosophe Benjamin Constant va distinguer la liberté des anciens, comme les Grecs, et la liberté des modernes. La liberté des anciens impliquait une participation active à la vie politique, sans considération pour la sphère privée. En revanche, la liberté des modernes repose sur l’absence d’entrave. Dans une société libérale, l’État garantit à chacun une sphère de liberté individuelle, où chacun peut penser et agir librement tant qu’il ne porte pas atteinte à la liberté des autres.
Ici, on va aborder la notion de liberté sous l’angle de la liberté intérieure. Cette liberté intérieure est une propriété de volonté qui se caractérise par la capacité de vouloir de manière spontanée. Être libre selon cette conception implique de ne pas être déterminé. La question fondamentale qui se pose est donc de savoir si l’être humain est libre ou bien s’il est déterminé. Est-ce qu’il existe une spontanéité de la volonté ?

Bac de Philo : La liberté existe

La première réponse à considérer est l’opinion commune selon laquelle la liberté existe.
Pour soutenir cette position, un premier argument avancé est que la liberté est avant tout une expérience qui s’éprouve, avant d’être une réalité qui peut être prouvée. Autrement dit, la sensation de liberté est quelque chose que l’on peut ressentir en soi. Par exemple, on peut ressentir une différence entre lever volontairement son bras et avoir son bras levé par une autre personne. Bien que cela ne soit pas un raisonnement logique, il s’agit d’un argument qui repose sur l’expérience.
Le deuxième argument en faveur de l’existence de la liberté est le lien entre liberté et valeur. En effet, la valeur de mes actions réside dans le fait qu’elles sont réalisées de manière libre. Cette idée peut être illustrée par une citation de Beaumarchais : « Il n’est pas d’éloge flatteur sans la liberté de blâmer ». En d’autres termes, si l’on reçoit un compliment qui nous touche, c’est parce que la personne aurait pu ne pas nous en faire. Ainsi, la liberté est étroitement liée à la notion de valeur.
Il est possible d’approfondir cette réflexion en affirmant que c’est la liberté de mes actions qui engendre ma responsabilité. Si mes actions sont déterminées, alors je ne suis pas nécessairement responsable de ce que j’ai fait. Par conséquent, si mes actions ont de la valeur et m’engagent dans une responsabilité, cela suppose qu’elles sont libres.
Le troisième argument, avancé par Emmanuel Kant, consiste à affirmer que la loi morale que je perçois en moi est la preuve de ma liberté. Si, dans une situation donnée, j’éprouve un devoir moral, cela signifie que je suis libre. En effet, un ordre n’a de sens que si je suis capable de l’exécuter. Si donc j’ai une loi en moi qui me dit « tu dois faire cela » dans une situation donnée, cela signifie que je suis capable de le faire. Ainsi, selon Kant, pour prouver la liberté, il faut constater la moralité en l’homme.
Ces trois arguments prouvent l’existence de la liberté. Cependant, il est nécessaire de ne pas s’en tenir à cette position et de poursuivre la réflexion sur la liberté.

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Le déterminisme : au Bac de Philosophie

Il est possible que cette liberté ne soit qu’une illusion basée sur l’ignorance des causes qui en réalité viennent nous déterminer inconsciemment. Le philosophe Spinoza a étudié cette question en approfondissant le concept de déterminisme. Selon lui, le libre-arbitre est une illusion qui résulte de l’ignorance des causes qui nous déterminent. Quelles peuvent être ces causes qui nous déterminent ?
Le premier type de déterminisme est celui de nature psychologique, qui peut être illustré par la référence à Freud et à l’inconscient. Selon Freud, l’enfance et l’histoire personnelle peuvent nous déterminer à l’âge adulte sans que nous en soyons conscients. Nos choix et nos actions peuvent être influencés par des événements passés qui ont été refoulés dans notre inconscient.
Le deuxième type de déterminisme à considérer est le déterminisme génétique. Les études scientifiques indiquent que certaines prédispositions génétiques, comme la prédisposition à l’addiction, existent. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un prédéterminisme absolu, nos gènes peuvent nous rendre plus susceptibles de devenir une certaine personne.
Pour finir, le déterminisme social. Cette notion est développée par le sociologue Pierre Bourdieu à travers ses travaux sur l’école. Bourdieu met en évidence que le système scolaire républicain, conçu pour briser la reproduction sociale de l’Ancien Régime où l’origine sociale déterminait la position sociale, maintient en réalité cette relation entre origine et position sociale.
L’objectif initial du système scolaire républicain était de briser le lien entre l’origine sociale et la position sociale en ne reliant pas la réussite scolaire à l’origine sociale. Cependant, selon les travaux de Bourdieu, ce lien perdure. Il soutient que l’école masque l’influence de l’origine sociale sur la réussite scolaire et légitime ainsi la reproduction sociale. Bourdieu met en avant l’impact de l’origine sociale sur la réussite scolaire, influencée par le capital économique, culturel et social, qui à leur tour influencent la position sociale.
Cette constatation de l’influence de divers facteurs sur nos choix et actions, qu’ils soient conscients ou non, remet en question l’existence de la liberté telle qu’on la conçoit traditionnellement. Si on suit cette idée, l’Homme perd sa responsabilité dans ses actes et la morale perd de sa pertinence.

Comment traiter la liberté et déterminisme au Bac de Philo

Il convient d’explorer la possibilité de concilier la liberté et le déterminisme. Une thèse intéressante propose une troisième voie. Selon cette thèse, la liberté réside dans l’intelligence de la nécessité. Autrement dit, l’être humain n’est réellement libre que lorsqu’il prend conscience de ses déterminismes et qu’il s’en libère. Ainsi, la prise de conscience de ses déterminismes permet à l’Homme de se libérer de leur emprise.
L’être humain est influencé par différents facteurs tels que sa famille, sa culture, son environnement social, etc. Toutefois, en prenant conscience de ces facteurs et en travaillant à les comprendre, il peut s’en émanciper. Un exemple concret est celui de la psychanalyse de Freud : en prenant conscience des pulsions refoulées résultant de notre histoire personnelle, nous pouvons nous libérer des pathologies qu’elles engendrent. Ainsi, plutôt que de se demander si l’être humain est radicalement libre ou déterminé, la véritable question est de savoir comment il peut être libre en comprenant qu’il ne l’est pas à l’origine.
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