Enquête

Les jeunes diplômés bac+3 et plus sur la voie rapide de l'emploi

Un an après leur sortie d'études, 9 jeunes diplômés sur 10 de niveau bac+3 ou plus ont décroché un premier emploi, selon le baromètre de l'APEC Jeunes diplômés 2017. Et plus de la moitié des bac+5 occupent déjà un poste de cadre en CDI.

"Difficile", "bouché", "compliqué", "fermé", "sous payé"... La perception qu'ont les jeunes diplômés de niveau bac+5 du marché de l'emploi reste globalement négative. La réalité est légérement différente : rarement depuis dix ans, la conjoncture n'a été aussi favorable à l'insertion professionnelle des jeunes diplômés.

"2017 sera une année record pour l'emploi des cadres avec 215.000 à 225.000 recrutements attendus", prévoit même Jean-Marie Marx, directeur général de l'Agence pour l'emploi des cadres (APEC).

L'enquête réalisée en janvier-février 2017 auprès de 1.500 jeunes diplômés bac+3 ou plus montre une nette amélioration de l'insertion professionnelle de la promotion diplômée 2015. 12 mois après l'obtention de leur diplôme, 82 % d'entre eux occupent un emploi. Certes 11 % sont sans emploi mais ont déjà eu un premier emploi et en cherchent un nouveau. Seuls 8 % sont encore à la recherche de leur tout premier emploi. Le diplôme reste donc le meilleur passeport pour l'emploi même si la crise avait dégradé l'insertion professionnelle des jeunes diplômés.

55 % des bac+5 en CDI et avec le statut de cadre

Un emploi stable et à un poste de cadre est une réalité pour plus de la moitié des jeunes diplômés bac+5 et plus : 12 mois après l'obtention de leur diplôme, 55 % sont titularisés dans un emploi en CDI et 53 % sont cadres dans le secteur privé ou fonctionnaire catégorie A dans la fonction publique.

Pour les diplômés bac+3/4 par contre, seuls 45 % sont en CDI et 9 % seulement ont le statut de cadre ou de fonctionnaire catégorie A.

Cette amélioration des conditions d'emploi ne se traduit pas forcément en termes de salaires : la rémunération médiane pour les bac+5 est de 28.000 € bruts annuels tout compris (primes et part variable). Pour les bac+3/4 le salaire médian n'est plus que de 21.600 €.

Deux mois et demi de recherche d'emploi en moyenne

Pour trouver l'emploi qu'ils occupent 12 mois après leur diplôme, les jeunes diplômés ont mis en moyenne deux mois et demi. 70 % ont trouvé en un ou deux mois. Mieux, 27 % ont trouvé leur premier emploi en moins d'un mois ! Mais 16 % ont quand même mis entre 5 et 12 mois.

L'offre d'emploi reste le premier moyen ayant permis d'obtenir un poste (32 %) devant la mise en ligne de CV sur Internet (15 %) et le réseau de relations ou la cooptation (15 % également). La candidature spontanée ne doit pas être négligée puisqu'elle a permis d'être recruté dans 14 % des cas.

L'adéquation au projet professionnel, critère de choix numéro 1

"Un emploi qui corresponde à mon projet professionnel", c'est le premier critère de choix (33 %) des jeunes diplômés pour un poste, suivi de près par l'intérêt du travail (29 %). Le lieu géographique (12 %) ou la notoriété de l'entreprise (6 %) et ses perspectives de croissance (5 %) entrent aussi en ligne de compte mais de façon moindre. Dans les trois quart des cas (76 %) les jeunes en poste sont très satisfaits par les perspectives offertes par leur projet professionnel qui correspond à leur discipline de formation (77 %) et à leur niveau de qualification (74 %)

Un job alimentaire pour un tiers des diplômés en attendant mieux

Pour leur premier poste, les jeunes diplômés occupent massivement un emploi salarié (98 %). Seuls 2 % sont auto-entrepreneurs, travailleur indépendant ou chef d'entreprise. Un tiers des jeunes diplômés qualifient aussi de "job alimentaire" leur premier emploi décroché.

Emploi en CDD, job ne correspondant pas à leur niveau de formation ou de qualification, salaire inférieur à leurs prétentions... La nécessité de concessions est d'ailleurs largement admise.

Pour obtenir un emploi, les jeunes diplômés assouplissent largement (96 %) leurs exigences concernant les conditions d'emploi : emploi autre qu'un CDI (84 %), salaire inférieur à celui souhaité (71 %), nécessité de déménager (64 %). Seul point auquel ils sont rétifs, un emploi hors de leur spécialité de formation (seulement 47 % sont prêts à accepter).

Miser sur une mobilité professionnelle rapide

Au vu de ces résultats, quelle stratégie de début de carrière adopter en 2017 ? Primo, "les jeunes diplômés ne doivent pas hésiter à prendre un job alimentaire dans un premier temps car il servira de tremplin pour décrocher ensuite l'emploi de leurs rêves, ou du moins, celui qui correspond à leurs attentes, leur formation et leurs qualifications", préconise Jean-Marie Marx. "Une mobilité professionnelle très rapide permet d'améliorer ses conditions d'emploi."

Deuxio, la conjoncture est actuellement si favorable sur le marché de l'emploi des cadres que des difficultés de recrutement existent. Une aubaine : "Les jeunes diplômés ne doivent pas hésiter à postuler même sur des postes qui exigent un peu d'expérience", recommande Pierre Lamblin, le directeur du département études et recherche de l'APEC. Même si les employeurs concentrent encore leurs recrutements sur des jeunes diplômés avec déjà un à deux ans d'expérience ou des cadres plus expérimentés, vous avez des chances de décrocher le job !