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L'embauche de cadres devrait continuer de croître en 2024, selon l'Apec

L'emploi des cadres devrait augmenter encore de 2% en 2024.
L'emploi des cadres devrait augmenter encore de 2% en 2024. © Drobot Dean / Adobe Stock
Par Sarah Nafti, publié le 12 avril 2024
4 min

INFOGRAPHIE. Porté par les services à haute valeur ajoutée, et notamment l’informatique, l’emploi des cadres devrait augmenter encore de 2% en 2024, avec une estimation de 337.000 embauches prévues par les entreprises.

Les entreprises ont recruté près de 331.000 cadres en 2023, et devraient en recruter encore 337.000 en 2024, selon les prévisions de l’Apec publiées début avril. Une dynamique d'augmentation de 7% par rapport à 2022, mais qui devrait ralentir pour l'année 2024.

À ce titre, le volume des recrutements de cadres progresserait encore mais plus légèrement (+2%) : les services à forte valeur ajoutée et l’industrie continueraient à croître (+4%), à l'inverse de la distribution, la construction ou encore l’immobilier qui devraient embaucher moins de cadres.

L'année 2023, "une bonne surprise"

Dans le détail pour 2023, cette dynamique de recrutements varie selon les secteurs : les services à forte valeur ajoutée (informatique, ingénierie R&D, conseil, banque assurances) ont davantage recruté qu’en 2022 (entre +6 et +10%), tout comme l’industrie (+15%), mais le commerce et la construction sont en baisse.

"L’année 2023 a été une bonne surprise car les entreprises ont recruté davantage que ce qu’elles avaient prévu", observe Pierre Lamblin, directeur des études de l’Apec. Au total, il y a eu 7% de recrutements réalisés de plus que les prévisions pour 2023.  Les secteurs les plus dynamiques restent ceux qui embauchent le plus de cadres, soit l’informatique, les études-R&D ou encore le commercial-marketing.

Les secteurs de l'informatique, l'ingénierie R&D et l'industrie porteurs

Trois principales fonctions concentrent 53% des embauches prévues pour 2024 : les cadres informaticiens (67.650 recrutements prévus), les cadres commerciaux (57.840) et les cadres en études et R&D (52.210).

"Ces secteurs sont toujours au rendez-vous, depuis de nombreuses années, constate Pierre Lamblin. L’informatique est tirée par les activités numériques, comme l’intelligence artificielle ou la cybersécurité". Les activités informatiques sont "de loin" le premier contributeur à cette dynamique et devraient progresser encore de 6% en 2024. "Le secteur des études R&D est lui porté par les bureaux d’études qui travaillent dans l’aéronautique, l’automobile, etc.", précise Pierre Lamblin.

Un an plus tard que d’autres secteurs, l’industrie est en rattrapage post-Covid, avec de nombreux recrutements. "Or, il y a un lien fort entre les services et l’industrie, donc cet effet profite également aux services." A contrario, certains secteurs, comme la construction et l’immobilier, souffrent notamment de la hausse des taux d’intérêt, "et on ne prévoit toujours pas d’embellie", regrette l’expert.

Les recrutements de jeunes cadres restent dynamiques

Dans ce contexte, l’embauche des jeunes cadres reste importante : près de 6 recrutements sur 10 prévus en 2024 concerneraient des cadres ayant 1 à 10 ans d’expérience (198.830 embauches, en progression de 10%). Les jeunes diplômés (moins d'un an d'expérience) représenteraient quant à eux 16% des embauches (53.920) selon les prévisions de l'Apec, particulièrement ciblés dans la communication, l’informatique et l’ingénierie.

À titre de comparaison, les cadres de plus 10 ans d’expérience représenteraient 25% des embauches et les profils seniors seulement 6% des embauches.

"En 2023, l’augmentation du nombre d’embauches par rapport aux prévisions a profité aux jeunes diplômés", explique Pierre Lamblin. Deux fonctions sont particulièrement importantes dans la primo insertion sur des postes de cadres : l’informatique et les études-R&D.

Des démissions précoces répandues chez les jeunes

Toutefois, l’étude de l’Apec révèle également un fort taux de démission précoce parmi les jeunes cadres : 42% des moins de 35 ans déclarent avoir démissionné dans les deux ans suivant leur prise de poste au cours des 10 dernières années, contre 22% au total.

Pour Pierre Lamblin, "ces personnes peuvent saisir une opportunité, mais il y a aussi parfois un décalage entre la réalité du poste et la promesse tenue à l’embauche". Quant aux entreprises, elles peinent toujours à recruter puisqu’elles sont encore 72% à anticiper comme difficiles leurs recrutements de cadres dans le prochain trimestre.

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