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ACTEURS, FLUX, DÉBATS DE LA MONDIALISATION

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Par La cellule contenu de l’Etudiant, publié le 05 février 2015
2 min

Acteurs, flux, débats de la mondialisation

Objectifs du chapitre
  • Comprendre que la mondialisation est un ensemble de processus matériels et organisationnels qui renforcent l’interdépendance des lieux, des économies et des sociétés à l’échelle de la planète.

  • Comprendre que ce système est dynamique et en constante évolution, lié à des décisions économiques, politiques, techniques et socioculturelles.

  • Questionner la mondialisation et les débats qu’elle suscite

L’histoire a été marquée par d’intenses relations entre différentes parties du monde (XVe-XVIe siècle; XIXe : première et seconde mondialisation). Mais les échanges actuels, depuis les années 1990, sont inédits dans leur ampleur. La multiplication des circulations des hommes, des idées et des biens, sur l’ensemble de la planète, quasiment en temps réel, provoque un rétrécissement des distances. Certains acteurs, publics ou privés, comme les grandes entreprises, les organismes interétatiques ou les ONG (Organisations non gouvernementales), agissent à échelle mondiale. Pour autant, le processus n’est pas uniforme : il provoque une hiérarchisation des territoires en fonction de leur intégration à la mondialisation. Les modalités actuelles de la mondialisation ne sont pas sans provoquer des débats et des questions.

Problématique

Quelles sont les dynamiques de la mondialisation à l’échelle planétaire ?

1. La mondialisation, un système de flux

Des flux de toute nature

  • Flux matériels : les flux de marchandises sont considérables et ont explosé depuis le milieu du XXe : le commerce mondial augmente deux fois plus vite que la production depuis 1950. Ils concernent les matières premières énergétiques ou minières (20 %) ou agricoles (10 %) (pour l’alimentation mais aussi le textile) et surtout les produits manufacturés (70 % du commerce des marchandises).

  • Flux humains : Ils ont été multipliés par 3 en 30 ans. Il s’agit des touristes internationaux, dont le nombre est en augmentation constante : 1 milliard en 2010. Il s’agit ensuite des migrants internationaux : 215 millions en 2009, soit des migrations de survie ou des migrations de travail. Celles-ci sont le corollaire du fonctionnement de la mondialisation et donc de plus en plus importantes. Tous les continents et tous les niveaux socioprofessionnels sont concernés. Les flux se partagent en Sud-Nord (30 %), Sud-Sud (30 %), Nord-Nord (1 quart).

  • Flux immatériels : Enfin, les flux concernent aussi des données immatérielles : les capitaux (IDE), les services marchands (un cinquième de la valeur du commerce international), les idées et des informations, qui, grâce aux technologies de communication peuvent s’échanger quasiment en temps réel, à l’échelle planétaire. Il faut souligner l’importance des agences de presse et des réseaux numériques. L’épidémie Ébola est aussi un autre exemple de flux inattendu : les maladies, qui reflètent à la fois l’interdépendance des pays et les inégalités.

Définition

IDE : Investissements Directs à l’Étranger. Se dit des investissements réalisés par une entreprise dans une filiale à l’étranger.

Les facteurs de l’augmentation des flux

  • Facteurs techniques et organisationnels : les progrès techniques des transports favorisent cette augmentation des flux. Ces progrès sont de nature technique, notamment pour l’aviation (l’augmentation considérable de leur autonomie autorise les longs courriers). Ces progrès ont été accompagnés d’une chute des coûts pour les utilisateurs. Mais les progrès sont aussi organisationnels. L’utilisation de conteneurs standardisés a ainsi permis de rationaliser les échanges de marchandises grâce à l’intermodalité : le passage de la mer au rail ou à la route se fait beaucoup plus facilement. Les technologies d’information et de communication ont connu de telles transformations qu’on parle de « révolution ». Le téléphone, le fax et surtout l’Internet sont le moyen d’échanger des informations de manière instantanée sur l’ensemble de la planète. Cela modifie l’organisation du travail : une entreprise peut ainsi par exemple être établie sur plusieurs sites très éloignés dans le monde mais être en contact permanent en toute facilité.

  • Facteurs politiques : durant la seconde moitié du XXe siècle, la majorité des pays du monde a fait le choix d’une politique capitaliste, qui favorise le développement des échanges, notamment en diminuant ou en supprimant les droits de douane ou les réglementations sur les prix. Certaines associations régionales comme l’Union Européenne sont fondées sur des accords entre les États pour créer des zones de libre circulation.

Des flux qui structurent l’espace mondialisé

  • L’intégration progressive des économies et des flux de marchandises à l’échelle mondiale ne pourrait avoir lieu sans l’outil technologique. Le corollaire de la mondialisation est l’intégration des territoires à un ensemble de réseaux physiques et de flux de données informatiques. La mondialisation induit donc une structuration et une hiérarchisation des territoires mondiaux en fonction de leur intégration plus ou moins avancée dans ces réseaux physiques (autoroutes maritimes et leurs points d’entrée continentaux par les grandes places portuaires) et dans les réseaux numériques (Toile et systèmes d’information).

2. Les acteurs de la mondialisation

Des acteurs du secteur privé sont les principaux opérateurs des processus de mondialisation

  • Les FTN sont des entreprises développant leur activité à l’échelle internationale en étant présentes, à travers des filiales productives ou commerciales, dans au moins cinq états différents. Elles tiennent une place de plus en plus importante dans l’économie mondiale : 82 000 FTN en 2011 détenaient un tiers du PIB (Produit Intérieur Brut) mondial, deux tiers du commerce mondial et exerçaient leur lobbying sur les organes de gouvernance régionaux (ALÉNA, UE…) et mondiaux (FMI, BM…) pour que les réglementations favorisent leurs stratégies.

Définition

  • FTN : Firme Transnationale : grande entreprise implantée dans au moins 5 états différents.

  • Leur implantation géographique reflète l’organisation et les évolutions de la mondialisation (elles appartiennent à plus de 80 % aux pays du Nord mais sont en forte croissance dans les pays du Sud).

  • Elles organisent une spécialisation et une hiérarchisation des territoires : plus une firme est grande, plus elle rentabilise sa productivité en spécialisant chacun de ses établissements. Cette segmentation technique et sociale se traduit par une segmentation spatiale et la spécialisation des territoires par type d’activité, d’emplois et de niveau de salaires. Les firmes font jouer les avantages comparatifs des différents pays du monde selon les fonctions qu’elles recherchent. C’est la division internationale du travail.

Des acteurs publics participent aussi aux processus de mondialisation…

  • Les organisations internationales unissent plusieurs États, soit pour discuter de grands problèmes (G8, OCDE) soit pour réguler concrètement certains secteurs d’activité (FMI, OMC, BM), soit pour organiser des études, travailler en partenariat avec des ONG, mener des actions concrètes (les organismes de l’ONU, la BM aussi). La plupart ont été créées à la fin de la Seconde Guerre mondiale dans le but de favoriser la paix par l’augmentation des échanges. Elles ont joué ensuite un rôle dans la diffusion des idées libérales. Elles ont largement favorisé le développement des échanges à l’échelle du monde.

  • Les États construisent aussi les ensembles économiques régionaux qui sont un cadre privilégié du libre-échange, comme l’UE, l’ALÉNA ou le Mercosur. Ils peuvent favoriser la compétitivité de leurs territoires en mettant en place des stratégies pour attirer les FTN. Ils conservent un pouvoir politique central.

… ainsi que des acteurs de la société civile

  • D’autres acteurs agissent à l’échelle mondiale, mais indépendamment des États : ce sont les ONG. Elles interviennent surtout dans les domaines de la solidarité internationale (humanitaire) et de l’environnement. Certaines ont un impact considérable et mènent de grandes campagnes de communication pour défendre leurs idées et obtenir des soutiens.

  • Localement, les acteurs de la société civile (syndicats ou associations de consommateurs par exemple) s’approprient également les problématiques liées à la mondialisation, pour en dénoncer certains aspects ou en valoriser d’autres manières de faire.

  • Dans les années 2000, plusieurs forums internationaux ont rassemblé ces différents acteurs : ainsi que des États, pour discuter de questions concernant l’avenir de la planète (sommet de la Terre à Rio en 1992, à Johannesburg en 2002). C’est ce qu’on appelle la gouvernance : différents acteurs, à l’échelle mondiale, pour prendre des décisions communes.

3. Les débats de la mondialisation

La question de la gouvernance

  • Certains acteurs (FTN, acteurs financiers…) sont mis en cause, au nom de l’aspiration à un renforcement du contrôle démocratique sur les réseaux d’échanges et les marchés, ce qui pose la question de la place des États dans le processus de mondialisation.

La contestation des effets de la mondialisation

La mondialisation est aussi critiquée pour le renforcement des inégalités entre les hommes et entre les territoires, et pour les coûts sociaux (délocalisations, chômage) et environnementaux (surexploitation des ressources, pollution) qu’elle entraîne.

La promotion de modèles alternatifs

  • Les mouvements altermondialistes cherchent à mettre en place d’autres modèles : la préservation des « biens communs » face à la marchandisation du monde, la promotion du commerce équitable, le renforcement des circuits d’échanges locaux, la taxation des transactions financières. Ils agissent par actions directes, désobéissance civile, organisation de campagnes d’information, lobbying…

  • On assiste à un « retour du local », par le développement d’une agriculture de proximité ou les relocalisations industrielles, ou l’essor du microcrédit, mais aussi à une exigence croissante de qualité et de traçabilité des produits. On note aussi un regain de préoccupations éthiques et sociales.

Pour l’examen

  • Une composition sur le sujet « Acteurs, flux, débats de la mondialisation » ou un croquis « Pôles et flux de la mondialisation » peuvent être demandés, ainsi que l’analyse d’un ou plusieurs documents.

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