Témoignage

Comment je suis devenu conseiller en gestion de patrimoine

Le quotidien de Mike : conseiller 70 clients sur la façon de gérer leur patrimoine.
Le quotidien de Mike : conseiller 70 clients sur la façon de gérer leur patrimoine. © Photo fournie par le témoin
Par Nathalie Helal, publié le 29 mars 2019
7 min

Au collège, Mike rêvait d’être animateur radio. Après une école de commerce et de gestion, c’est finalement en tant que conseiller en gestion de patrimoine que ses clients l’écoutent.

Mike Procaccia consulte son agenda : avec une moyenne de 4 ou 5 rendez-vous quotidiens, il ne chôme pas. Depuis septembre 2016, ce conseiller de 26 ans gère un portefeuille d’environ 70 clients au sein du cabinet de gestion de patrimoine Mazarin, situé dans le XIVe arrondissement de Paris. Parmi ces derniers, tous ne sont pas des grosses fortunes. Tous, en revanche, ont des problématiques fiscales et des questions concernant leur avenir ou celui de leurs enfants. Lui se voit comme un prescripteur, dont la mission est de réaliser un "check-up patrimonial" pour répondre à leurs préoccupations et fournir des produits financiers adaptés.
Mike a un statut d’indépendant. "Je suis auto-entrepreneur. Je n’ai pas de comptes à rendre, mais il faut s’accrocher ! Les six premiers mois, quand j’ai démarré, je n’ai rien gagné. Mais je touchais le chômage grâce à un ancien contrat en alternance, et je vis chez ma mère."

Un besoin "d’exister"

Mike a grandi à Courbevoie (92). Il se définit lui-même comme un élève turbulent, apprécié de ses professeurs pour sa curiosité intellectuelle et ses bons résultats, mais souvent puni pour ses provocations. "Au collège, mon rêve était d’être animateur radio. Dès que j’étais en voiture avec mon père, j’écoutais à fond de la variété française populaire. Et quand je partais en vacances en club avec ma mère, je sympathisais toujours avec les animateurs ! Je crois que mon besoin d’exister était très fort", sourit-il.
Les bonnes notes de Mike ne résistent pas à son entrée au lycée Paul-Lapie de Courbevoie : faute de travailler, il voit sa moyenne s’effondrer. Mais la peur de redoubler et d’être séparé de ses meilleurs copains l’incite à se ressaisir. Passé de justesse en 1re ES, il s’inscrit au karaté, sur les conseils de son père. Canalisé par cette pratique sportive intensive, Mike résiste mieux à la pression et passe en terminale. Toujours dilettante, il se met véritablement au travail deux mois avant les épreuves du bac, qu’il décroche au rattrapage ! "Cela n’a pas été simple, j’y suis allé avec la peur au ventre ! Heureusement, j’ai plus de facilités à l’oral", résume Mike.

Direction Prague

Entre-temps, en avril, il a passé avec succès plusieurs concours, dont celui de PSB Paris School of Business, une école de commerce et de gestion. "Dès la première année, on touche à tout : droit, comptabilité, fiscalité, économie, marketing, marchés financiers, géopolitique, culture générale… J’ai sympathisé avec certains profs et je me suis senti encore plus à l’aise l’année suivante, car je suis tombé dans une classe géniale", raconte le jeune homme. Revers de la médaille, il fait beaucoup la fête avec ses camarades et redouble.

L’année suivante, il part à Prague pour son année à l’étranger, exigée par l’école. "Je n’avais pas les moyens de partir comme certains en Californie ou en Australie, où l’année coûtait 30.000 dollars ! J’ai contracté un prêt étudiant, 20.000 € pour deux ans, et je travaillais en parallèle comme vendeur avant mon départ", se souvient Mike.

Dans la banque, sans conviction

Son choix s’avère gagnant : il progresse en anglais et évolue au contact de nombreux étrangers dont il découvre la culture. Durant son séjour, il anticipe et déniche un contrat en alternance au LCL en conseil de gestion de patrimoine. L’alternance, la seule alternative possible à l’époque pour continuer sa scolarité sans frais.
"Ma mère était conseillère en gestion de patrimoine dans une banque privée. Je pensais que cela n’était pas du tout fait pour moi, et j’y suis allé sans conviction. J’ai intégré une agence à Courbevoie, mais en fait de conseil, j’ai travaillé à l’accueil pendant un an. Il a fallu que je me batte pour avoir les responsabilités d’un conseiller privé, la deuxième année", raconte Mike.

Recrutement en bande

L’univers de la banque lui déplaît, mais il décroche son master haut la main, et obtient 17/20 à son mémoire de fin d’études, dont le sujet est l’ISF (impôt sur la fortune). Un mois plus tôt, il s’est rendu en compagnie de deux amis à un salon de la gestion de patrimoine, annoncé sur LinkedIn. Tous trois y font la connaissance de l’un des membres et chargé de développement de THESEIS, un groupe de cabinets de gestion de patrimoine.
Quelques jours plus tard, ils passent ensemble un entretien d’embauche avec leur contact. Le coup de cœur est immédiat et réciproque : "On a été recrutés tous les trois en même temps, ce qui fait que je bosse avec deux personnes que j’adore, sans compter mon boss !", s’enthousiasme Mike. Ses revenus, aléatoires, lui dictent en permanence ce mantra : "Pour être épanoui dans sa vie, il faut savoir sortir de sa zone de confort".
Mike Procaccia en 6 dates

31 juillet 1992 : naissance à Enghien-les-Bains
Juillet 2010 : bac ES
Août 2013 : intègre l’UNYP de Prague
Septembre 2014 : conseiller privé au LCL en alternance
Juillet 2016 : diplômé de PSB Paris School of Business, spécialisation gestion de patrimoine
Septembre 2016 : est rattaché au cabinet Mazarin
Quelle formation pour être conseiller en gestion de patrimoine ?

Il faut 5 ans d’études post-bac. C’est au niveau master que s’effectue le recrutement. Des études d’économie à l’université ou au sein des grandes écoles de commerce et/ou de gestion constituent le parcours le plus fréquent.

Quelques exemples de diplômes :
Diplôme de l'EM Lyon programme grande école – Master of Science in Management
· Diplôme de l'Institut des hautes études économiques et commerciales
· Diplôme du programme grande école de PSB Paris School of Business
· Manager d'entreprise ou de centre de profit
· Master droit des assurances
· Master finance
· Master monnaie, banque, finance, assurance
· Master of Science banque, assurance, gestion de patrimoine et immobilier
· Master of Science gestion de patrimoine et marchés immobiliers
· Master pro monnaie, banque, finance, assurance spécialité risque, assurance, décision
· Master pro monnaie, finance, banque spécialité finance
Salaire : 35 000 € annuels pour un débutant environ

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