Être étudiant de l'EM Normandie à Oxford : "Saisissez toutes les opportunités de la ville"

À Oxford, l'enseignement supérieur n'est pas toujours là on l'attend. Si la ville est célébrissime pour sa prestigieuse tradition de savoir académique, enclos dans des bâtisses multicentenaires, une petite frenchy se cache aussi dans la cité.

Vous la trouverez près de la Tamise, dans un bâtiment de facture plus modeste que ses homologues gothiques. Ici, vous êtes donc sur l'un des campus de l'EM Normandie. L'école de commerce française, implantée à Caen, au Havre, à Paris, à Dubaï, à Dublin et bientôt à Boston, a posé ses bagages à Oxford en 2014.

Depuis, le Brexit est passé par là et l'établissement a dû s'adapter. Aujourd'hui, près de 270 étudiants du programme grande école – presque tous Français - y sont inscrits, du post-bac au M2. Une goutte d'eau parmi les 7.000 élèves de l'école.

"Pour les élèves qui arrivent en post-bac, c'est le triple saut, relève Miriam Schmidkonz, la directrice du campus, ils quittent le lycée, leur maison et la France. Mais ils sont motivés !" Pour cette soixantaine d'étudiants, l'école est particulièrement attentive, les premières semaines.

"Nous avons été très accompagnés par l'école à l'arrivée", confirme Lou, élève en 1re année. Arrivée il y a peu, elle est très satisfaite de sa récente semaine d'intégration. "Nous avons visité la ville, fait des activités. On est très vite plongé dans notre environnement. Et les cours ont commencé rapidement".

Le programme est le même que sur les autres campus, mais les cours, en anglais, sont empreints d'une pédagogie toute britannique, où le travail en amont du cours est nécessaire.

Pour ne pas trop perdre ses repères, Lou réside en famille d'accueil - de quoi aussi s'immerger dans la langue. D'autres – plus âgés en général - sont en résidence étudiante ou en colocation, comme Mélaine. "Je suis ici avec mon frère, Gwendal. Mais il y a aussi d'autres nationalités : Australie, Espagne, Portugal…".

Comme en France, trouver à se loger ici relève du casse-tête. Quel que soit le mode retenu, il faut parfois accepter d'habiter assez loin du campus et… compter au moins 900 euros par mois. Une problématique ancienne, puisque Louis-Hubert, diplômé en 2016, confirme l'avoir vécu.

Pour les nouveaux arrivés, quelques rappels sont nécessaires : ils entament leur vie d'adulte autonome et ce, dans un nouveau pays.

Ce mardi après-midi, Cameron, un policier d'Oxford, vient leur rappeler quelques éléments de la loi, des règles de savoir-vivre ainsi que des éléments de prudence.

S'il insiste sur le fait que la ville est très sûre, il tient également à prévenir des dangers de l'alcool, de la drogue, des bagarres… et des vols de vélo.

Un rappel dont n'a pas besoin Guilhem, qui va suivre cette année le M2 et la spécialisation "Banking, Finance and Fintech" mais qui avait déjà étudié sur le campus lors de sa 3e année, lui laissant un souvenir ébloui, notamment grâce à ses différentes explorations de tout le pays.

Pourquoi revient-il à Oxford ? "La ville m'a plu. C'est très international : on rencontre des gens du monde entier, ouverts à la discussion. Et, avec ce M2, le but est de trouver plus facilement un poste à l'international", répond-il. Car Oxford, se disent beaucoup, est une belle ligne à ajouter sur un CV.

Pour tous les élèves rencontrés, l'envie d'améliorer son anglais est la motivation première. Si aucun prérequis n'est demandé pour intégrer ce campus, la progression est un défi parfois difficile à relever lorsque l'on est entouré de camarades français. Des reliques de "french accent" sonnent toujours à l'oreille lors des discours des étudiants de la cérémonie d'ouverture de l'année académique 2023-2024.

Pour la rentrée, l'EM Normandie mise sur une cérémonie fastueuse. Tous les étudiants ont été invités à se présenter, en tenue de gala, au "Town Hall" de la ville. Dans un décor pétri d'histoire, les intervenants se succèdent sur scène pour souhaiter la bienvenue aux étudiants.

Un message est martelé : "saisissez toutes les opportunités de la ville, sortez, rencontrez d'autres étudiants, allez aux concerts, assistez à des conférences…" On leur rappelle que l'année passera très vite : elle ne durera que six mois, d'octobre à fin mars.

Une brièveté imposée par le Brexit. Désormais, les étudiants sont accueillis avec un visa visiteur, grâce à un accord négocié par l'école. Si cela simplifie les démarches, ce statut ne permet pas de travailler – et il n'est plus question de prétendre à une bourse Erasmus depuis la sortie de l'Union européenne.

Le financement de l'année d'étude doit être bien réfléchi en amont. Car au logement, s'ajoutent les frais de scolarité - les mêmes qu'en France, soit 13.000 euros l'année.

Loin de ces questions, ce soir, un cocktail clôt la cérémonie. "C'était vraiment très bien", s'enthousiasme Valentin, en 3e année. Comme ses camarades, il poursuivra la soirée de façon plus informelle sur un roof top du centre-ville. Gwendal, le frère de Mélaine, est ravi de cette soirée "exceptionnelle".

Il semble impatient de commencer vraiment sa 3e année. "J'attends de cette expérience de devenir plus autonome : la vie est différente ici et on doit s'adapter. J'espère aussi faire des rencontres que je n'aurais pas faites ailleurs. Ici, il y a plein d'activités, Oxford est plein de vie !"

Car être à Oxford, c'est se promener dans un cadre "magnifique", selon Guilhem. Les maisons, les musées mais aussi la bibliothèque Bodleian et surtout les 39 colleges, saupoudrés dans la ville et formant la vénérable Oxford University installent une ambiance singulière.

Mais si Oxford University est partout, les liens entre EM Normandie ne se passent pas du point de vue académiques. "Nous ne jouons pas dans la même cour", résume la directrice du campus.

En revanche, les étudiants peuvent se rencontrer au sein d'associations de foot, de volley, d'aviron ou d'activités artistiques, ou partager la même colocation comme Guilhem.

Et chaque semaine, des conférences tenues par des experts de haut vol sont ouvertes à tous, sur simple inscription. De quoi se plonger un peu plus dans la magie universitaire oxonienne.