Safe Campus, une plateforme pour s'attaquer aux violences sexistes dans le supérieur
Marine Dupriez est la jeune fondatrice de Safe Campus, une plateforme qui permet de lutter contre les violences sexuelles et sexistes dans les établissements du supérieur. À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, l’Etudiant revient sur son parcours.
S’attaquer aux violences sexistes et sexuelles sur les campus, et notamment ceux des écoles de commerce et d’ingénieurs, c’est l’ambition de Marine Dupriez, fondatrice de la plateforme Safe Campus, créée en juillet 2019.
Une prise de conscience tardive
Pourtant, ce n’est que pendant sa dernière année d’études qu’elle prend conscience qu’elle est victime de sexisme. "J’ai mis du temps à m’engager parce que je n’avais pas vraiment réalisé que ce que je vivais n’était pas normal. Il a fallu que je sorte du système étudiant pour avoir le recul nécessaire", estime-t-elle.
Elle devient médiatrice auprès des collégiens et des lycéens avec l’association Empow’Her. "Je voyais l’impact que ces actions pouvaient avoir sur le terrain. Quand on aborde le sujet du sexisme, on crée un espace de parole pour les jeunes. Ils peuvent ressentir une forme de soulagement de voir leur parole libérée et écoutée."
Accompagner les établissements
Forte de ces échanges, Marine Dupriez réfléchit à la pertinence de proposer des actions de sensibilisation dans les établissements du supérieur, et notamment dans les écoles de commerce et d'ingénieurs. "Je me suis dit que cela avait du sens car ces thématiques de sexisme et d’égalité des genres concernent l’ensemble des établissements."
. Mais, au fur et à mesure, Marine Dupriez s’aperçoit de l’importance du besoin dans les établissements. Elle décide donc de créer une plateforme qui propose un dispositif complet.
En effet, si elle salue effectivement les efforts des écoles pour mettre en place des solutions, elle a aussi le sentiment que ces dernières ne sont ni complètes, ni adaptées. "Certains dispositifs sont même dangereux ! Quand des écoles nomment des étudiants et étudiantes 'référents harcèlement', c’est dangereux. On doit faire appel à des experts compétents", affirme-t-elle.
Malgré ces mesures, et selon les témoignages que la jeune femme reçoit, elle estime que la situation n’a pas beaucoup changé. "Les écoles sont plus punitives, mais ces violences existent toujours."
Un dispositif en trois axes
Safe Campus propose aux établissements du supérieur trois axes pour lutter contre les violences sexuelles et sexistes.
Aux établissements maintenant de se saisir de ce dispositif pour faire avancer cette cause…