Décryptage

Comment les formations de l’événementiel s’adaptent à la crise sanitaire

Face à la crise sanitaire, le monde de l'événementiel a du se réinventer.
Face à la crise sanitaire, le monde de l'événementiel a du se réinventer. © Melinda Nagy / Adobe Stock
Par Agnès Millet, publié le 04 janvier 2021
5 min

Les métiers de l’événementiel attirent toujours autant. Plusieurs établissements proposent des formations dans ce domaine : bachelor post-bac, master, MSc… Comment se sont-elles adaptées à la crise sanitaire ? Et avec quel impact sur les débouchés ? L’Étudiant fait le point.

Organiser des mariages ou des événements artistiques, musicaux ou sportifs : l’événementiel en fait rêver plus d’un... Mais derrière l’image, c’est un secteur qui demande travail et organisation.

Plusieurs types de parcours existent, que ce soient des bachelors post-bac en trois ans ou des formations au niveau master en écoles de commerce, en écoles spécialisées, en IEP et à l’université. Autant de cursus qui ont dû affronter la crise sanitaire et ses conséquences.

Adapter les enseignements

Dans son master 2 International events management de l’EM Normandie, Marie appréciait particulièrement les cours donnés par des intervenants internationaux. Une formule notamment utile pour nourrir son réseau professionnel. "Avec le distanciel, il a été plus difficile de créer des liens. Nous avons dû nous entraîner à faire des présentations à distance, mais c’est moins vivant derrière un écran", estime la jeune femme.

À l’Isefac Bachelor, l’enseignement a été assuré en distanciel, via Teams, dès le 17 mars. "Les journées ont été un peu raccourcies, en fractionnant les cours et en alternant théorie et pratique", explique Christine Abadie, directeur adjointe, au sujet du bachelor chef de projet événementiel qui débouche sur plusieurs spécialisations.

D’autres arbitrages se sont imposés à la Sports Management School, pour le bachelor management du sport. "Nous avions déjà des cursus 100% en ligne, mais il a fallu s’adapter car nos étudiants organisent des événements sportifs. Pour respecter le planning, l’ordre des tâches a été inversé", précise David Mignot, directeur académique.

Autre difficulté : les voyages. Avec sa promotion, Marie a vu son déplacement de deux semaines à Las Vegas, écourté en mars. À l’Isefac Bachelor, le voyage à Berlin des 2e année a été reporté, de même que le voyage en Inde pour les 3e année.

Des stages modifiés ou remplacés

Dans cette école, les élèves dont les stages ont été annulés peuvent faire un travail compensatoire de plusieurs mois, avec une finalité opérationnelle, pour valider leur diplôme : élaborer un blog, développer une application...

Marie a eu plus de chance : son stage de fin d’études comme assistante relations publiques et événementiel à M6, a été maintenu, en présentiel puis à distance. Ses missions se sont adaptées. "La conférence de rentrée, qui rassemble habituellement 300 à 400 personnes, a été organisée en distanciel, ce qui a demandé beaucoup de travail". Il a aussi fallu faire face à une forte baisse d’activité, en novembre.

Une insertion plus difficile et de l'espoir

Aujourd’hui, le secteur est fragilisé et les recrutements, ralentis. Pour l’étudiante, difficile de trouver le CDD ou le CDI à responsabilité de ses rêves. "Pour le moment, les employeurs proposent des stages et de l’alternance. Mais je ne regrette pas mon choix. Ce secteur est ma passion."

À terme, l’espoir est permis. "Une nation ne peut pas vivre sans événement, sans mariage, sans festival", s’enthousiasme Christine Abadie. "Au premier confinement, les étudiants étaient angoissés. Aujourd’hui, c’est moins le cas : les agences continuent de fonctionner, en télétravail".

L’impact pourrait être plus long dans le sport, puisque les clubs, les fédérations et les associations souffrent du manque à gagner des compétitions sans public.

"Le retour à la normale ne semble pas possible avant septembre 2021. Nos étudiants trouvent du travail dans leur sport de prédilection mais revoient leurs ambitions à la baisse dans l'immédiat, et renoncent à l’idée de trouver un poste dans une structure prestigieuse", relève David Mignot. La Coupe du monde de rugby 2023 et les Jeux olympiques de Paris 2024 sont autant de chances futures.

L'événementiel en mutuation

Mais pour les observateurs, l’événementiel est surtout en mutation : salons au format distanciel, événements hybrides…. "Par définition, les professionnels de l’événement doivent être très adaptables et créatifs", note Christine Abadie.

Après la crise, ces nouveaux modes d’organisation pourraient se pérenniser. De quoi, peut-être, créer de nouveaux métiers, tout en retrouvant progressivement les événements physiques, indispensables pour conserver la dimension d’expérience vécue et de contact, propre à ce secteur.

Vous aimerez aussi

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !