Interview

INTERVIEW CROISEE - Une même passion : la Marine 

Proposé par Marine nationale

Visuel-Interview
Visuel-Interview © Marine nationale
publié le 26 juin 2020
7 min

Le Maître Marie et le Second-maître Maddy travaillent toutes les deux dans la Marine nationale à des postes différents. Malgré les années d’expérience qui les séparent, une même passion pour leur métier les anime. Interview croisée de deux visages qui parlent d’une même voix.

Vous êtes marins au sein de la Marine nationale. Pouvez-vous vous présenter ?

Maître Marie : J’ai bientôt 33 ans et je travaille en tant que reporter d’images au sein de la Marine après une première partie de carrière en tant que manœuvrier. Cela fait 15 ans que je suis dans ce corps des forces armées.

Second-maître Maddy : J’ai 21 ans et je suis détecteur anti-sous-marins sur la FREMM [Frégate Multi-Missions, NDLR] Normandie, à Brest.

En quoi consiste votre métier ?

Maître Marie : J’embarque régulièrement en mer pour tourner des images. Je travaille aussi à la création de bases de données vidéo et photo.

Second-maître Maddy : Mon métier consiste à détecter des sous-marins. Je suis également chargée de la maintenance du matériel. Lorsque le bateau est à quai, j’y travaille la journée et je rentre chez moi le soir, sauf lorsque je suis de garde. En mission, nous sommes en mer 24 h/24.

Racontez-nous votre premier jour en mer sur un bateau de la Marine ?

Maître Marie : Nous partions à Saint-Malo, la ville où je suis née ! Quand je suis montée à bord, je me suis sentie enfin à ma place. Ce que je préfère sur un bateau, aujourd’hui encore, c’est l’appareillage : quand tout le monde tire sur les cordages, on dirait un orchestre.

Second-maître Maddy : C’était sur un bateau-école à Maistrance. J’ai eu l’opportunité d’échanger avec de nombreux élèves officiers qui m’ont fait découvrir plein de métiers.

En tant que femme, quel accueil avez-vous reçu ?

Maître Marie : Il y a 15 ans, il y avait moins de 5 % de femmes manœuvriers. Quand je suis arrivée à Cherbourg, j’étais la seule femme de ma spécialité. Malgré la surprise, j’ai été bien accueillie. Dans la Marine, on s’attache plus au travail et à la motivation qu’au genre des individus.

Second-maître Maddy : Le barème sportif est adapté pour les femmes, à l’exception de certaines spécialités pour lesquelles la sélection est la même pour tout le monde (fusiliers marins et commandos, plongeurs-démineurs). En dehors de cela, il n’y a pas de différence de traitement. Nous avons également accès, femmes et hommes, à une cellule spécialisée dans la lutte contre le harcèlement et les discriminations.

On ne s’engage pas par hasard dans la Marine nationale. Plus qu’un métier, c’est une vocation. Pourquoi avoir candidaté ?

Maître Marie : Je viens d’une famille de la pêche et de la marine marchande. Petite, je rêvais de naviguer ! À 14 ans, je me suis rendue dans un CIRFA [Centre d’Information et de Recrutement des Forces Armées, NDLR] et à 17 ans, j’ai fait une préparation militaire marine. Dans ma tête, c’était clair : je voulais devenir maître manœuvrier, « bosco » dans notre jargon.

Second-maître Maddy : Je suis originaire d’Auvergne. Petite, je voulais devenir pompier. J’ai découvert la Marine grâce à un parrainage entre ma ville et un sous-marin. Grâce à ma sœur qui était en préparation militaire, j’ai pu faire la connaissance de détecteurs anti-sous-marins. Ma vocation était née !

Pourquoi avez-vous choisi la Marine ?

Maître Marie : J’ai été amenée à partir en opération extérieure avec les autres armées : l’esprit d’équipe et d’entraide n’est nulle part aussi fort que sur un bateau, au milieu d’une mer déchaînée.

Second-maître Maddy : Les marins ne sont pas juste des militaires. Ce sont avant tout des techniciens qui apprennent à devenir les meilleurs dans leur spécialité.

Quelles idées reçues sur la Marine avez-vous dû affronter ?

Maître Marie : Le plus dur a été la réaction de mon père qui ne m’en croyait pas capable ! Le jour où j’ai embarqué, à 23 ans, le « bosco », sentant sa réticence, lui a dit : « Elle a une sacrée trempe pour son âge. Elle ira loin. » Je crois que c’est l’un des plus beaux compliments que j’ai reçus.

Second-maître Maddy : Aucune ! J’ai des amis dans la Marine et mes parents m’ont toujours encouragée à suivre mes rêves.

Trois mots pour qualifier votre formation à Maistrance ?

Maître Marie : encadrante, étonnante (j’ai été étonnée, mais ravie de suivre des cours de géopolitique) et « à refaire » !

Second-maître Maddy : intense, éducative et « on y fait beaucoup de connaissances ». En revanche, j’ai trouvé que pour des marins, on nageait très peu !

Quel souvenir fort gardez-vous de cette période ?

Maître Marie : La première cérémonie devant les familles. C’est un moment intense où l’on signe à la fois son engagement au sein de Maistrance et de la Marine.

Second-maître Maddy : La sortie terrain. On part trois jours pour voir jusqu’où on peut pousser son corps avec son mental. On se serre les coudes pour que chacun obtienne le meilleur de lui-même.

La Marine nationale n’est pas un corps comme les autres. Quels sentiments cela vous inspire d’en faire partie ?

Maître Marie : Je me sens à la fois chanceuse et fière. Le bleu marine, c’est le bleu du cœur !

Second-maître Maddy : Je suis heureuse d’avoir découvert l’esprit d’équipage et la cohésion de groupe. Ce sont des valeurs que l’on ne retrouve pas forcément dans la vie civile.

Être marin, c’est quoi ?

Maître Marie : C’est être en constante évolution. J’ai navigué en tant que « bosco ». Aujourd’hui, je suis reporter d’images. Je sais que demain, d’autres portes s’ouvriront. Être marin, c’est aussi avoir la faculté de vivre des aventures humaines exceptionnelles.

Second-maître Maddy : Être marin, c’est partir en mer pour faire son travail. On développe des qualités d’adaptation qui nous rendent plus forts.

Pour en savoir plus sur l'école de Maistrance, rendez-vous sur https://www.lamarinerecrute.fr/

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