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Rentrée 2018 : conseils pour passer de lycéen des outre-mer à étudiant en métropole

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Par Guillaume Mollaret, publié le 10 septembre 2018
5 min

Quelque 25.000 jeunes venus d'outre-mer étudient en métropole. Pour certains de ces ultramarins, le choc culturel est rude. Afin d’aider ces étudiants à une intégration en douceur, les initiatives se multiplient.

Pas simple de changer de vie, de culture et de climat... D’ailleurs, le premier choc est souvent thermique pour les étudiants d'outre-mer qui débarquent en métropole. Prévoir des vêtements chauds pour son arrivée peut paraître un cliché, mais cela reste un premier bon conseil !

Sur le plan matériel, les étudiants ultramarins peuvent solliciter une aide de LADOM (L'agence de l'outre-mer pour la mobilité). Le 22 septembre 2018, celle-ci coorganise avec le ministère des Outre-mer et la Délégation interministérielle pour l’égalité des chances des Français d’outre-mer, le premier Forum des étudiants des outre-mer, à Paris. LADOM peut également financer tout ou partie d'un voyage aller-retour par année universitaire aux étudiants qui veulent poursuivre leurs études dans l’Hexagone s'ils ne trouvent pas de cursus universitaire adéquat sur leur territoire (filière inexistante ou saturée). En 2017, l'organisme a ainsi accompagné plus de 11.800 étudiants ultra-marins dans le financement de leur voyage.

Autre coup de pouce financier : les étudiants boursiers qui n'ont pas terminé leurs études au 1er juillet de l'année universitaire pour laquelle ils ont demandé une bourse peuvent continuer à la recevoir pendant les grandes vacances. À montant équivalent, les CROUS (centres régionaux des oeuvres universitaires et scolaires) leur donnent aussi la priorité dans l'attribution d'un logement en résidence universitaire.

Prévenir l'isolement social

Avant la grande traversée, renseignez-vous sur la vie urbaine qui vous attend, notamment sur les lignes de transports en commun. "En arrivant l’an dernier, j’ai choisi un appartement proche de l’hôpital où je fais mon externat de médecine. Le problème, c’est qu’il n’y a pas du tout de commerce autour. Faire mes courses a, pendant une année, été une vraie galère", explique Dylan, étudiant guadeloupéen en cinquième année à la faculté Toulouse-Rangueil.
C’est pour des étudiants comme lui que l'Association corporative des étudiants en médecine de Toulouse a décidé de créer un pont entre étudiants hexagonaux et ultramarins en instituant un tutorat pour les nouveaux arrivants. Le but : "prévenir l’isolement social de nos nouveaux camarades de promo", explique Nicolas le Divenah, étudiant et secrétaire général de l’ACEMT. "Tout le monde connaît un moment dans l’année où on se sent moins bien. À mon sens, il est important de ne pas partir seul dans une ville", poursuit Dylan qui était l'un des sept Guadeloupéens à rejoindre les facultés de médecine de Toulouse en 2017.

Un accueil dès l'aéroport

Un grand nombre d’étudiants ultramarins qui ne se sont pas préparés à la vie en métropole craquent à l’issue du premier hiver. Pour remédier à cela, la Maison de la Nouvelle-Calédonie, située à Paris, a lancé plusieurs actions. Par exemple, elle embauche des étudiants déjà présents en métropole pour aller chercher à l’aéroport les nouveaux arrivés en provenance de Nouméa. Depuis plusieurs années, le service étudiant de la MNC a également mis en place un dispositif pour l'aspect administratif.

"Nous fléchons les dossiers vers les bonnes personnes car malheureusement, il arrive trop fréquemment que les étudiants ultramarins soient considérés comme des étudiants étrangers. Et le temps de rattraper les choses, de longs mois se sont écoulés", déplore Agnès Siraut, la cheffe du service étudiant formation jeunesse de la Maison de la Nouvelle-Calédonie.

Tournez-vous vers les associations étudiantes

À noter que tous les territoires d’outre-mer ne sont pas aussi prévenants envers leurs étudiants. Ainsi, prendre au plus tôt des contacts avec des ultramarins déjà présents dans votre ville universitaire, notamment via les réseaux sociaux, s’avère particulièrement précieux. Pour Nayanka, étudiante en M1 à Sciences po Paris originaire de Guyane et membre de l’association Sciences O, il est clair que "se rapprocher en amont d’une association étudiante peut vraiment faciliter les choses. Cela donne un premier repaire et un lien de confiance."

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