Interview

Success-story : Lucas Sovre, de la physique nucléaire à l’ingénierie informatique

Proposé par ESIEE-IT

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publié le 22 mai 2023
11 min

Lucas Sovre est ce que l’on appelle… une tête. Issu d’une formation en physique nucléaire, il a finalement décidé de suivre sa passion pour se réorienter dans l’ingénierie informatique. Direction les bancs de ESIEE-IT, l’école des ingénieurs en informatique, où le jeune homme ne tient pas en place, multipliant (avec succès) les projets entrepreneuriaux. Rencontre avec un profil atypique.

Lorsqu’il nous reçoit pour cette interview, Lucas est confortablement installé dans les locaux flambant neuf de ESIEE-IT Pontoise : « C’est sûr que c’est autre chose que les installations de mon ancien DUT, qui dataient des années 70. Ici, c’est lumineux, agréable, et surtout, on n’a pas froid l’hiver [rires, NDLR], pas besoin d’aller en cours en doudoune », nous glisse-t-il avec malice. Il faut dire que si ESIEE-IT a déjà près de 35 ans, elle sait recevoir comme au premier jour.

Basée en région parisienne, l’école dispose de quatre campus à Pontoise (95), Cergy (95), Montigny-le-Bretonneux (78) et Paris Montparnasse (75). Cette école d’ingénieurs et d’experts en informatique, en robotique et en domotique/smart & green building propose des cursus de haut niveau, de bac à bac +5, reconnus internationalement. Lucas, lui, est actuellement étudiant en deuxième année d’école d’ingénieurs au sein de la filière Informatique et Applications.

Lucas, tu as un parcours peu commun, tu peux nous en parler ?

[Rires]. Oui, je viens de l’univers de la physique nucléaire. Avant d’arriver à ESIEE-IT j’ai suivi un DUT en mesures physiques. Je suis allé jusqu’à la licence en physique nucléaire. J’ai même eu une proposition d’embauche chez EDF à la fin de mon apprentissage. L’objectif était de devenir ingénieur en métrologie. Mais j’ai dit non.

Pour quelle raison ?

Tout simplement parce que je n’aimais pas ce que je faisais. Au lycée, j’étais fort en physique, je ne savais pas forcément vers quoi m’orienter alors j’ai choisi la facilité [sic] en m’inscrivant en mesures physiques. Mais je trouvais ça bête de passer toute une vie à exercer un métier qui ne me plaît pas. Alors j’ai décidé de me réorienter et de suivre ma passion.

L’informatique, donc…

Oui, c’est ma passion depuis toujours. Très tôt, je me suis mis à coder. Je codais des sites internet, des jeux vidéo, j’ai même eu l’occasion, lors de mon contrat d’apprentissage chez EDF, de coder un logiciel de gestion de capteurs. Je me suis éclaté, ça a été une révélation. J’ai postulé à ESIEE-IT qui, je pense, a apprécié mon profil atypique, et j’ai intégré la filière Informatique et Applications de l’école d’ingénieurs.

À ESIEE-IT, tu es réputé pour être un serial entrepreneur informatique…

[Rires].

Oui, je mange, je dors, bref, je vis informatique, c’est ma passion et elle m’inspire. J’ai créé la première start-up de l’école en Intelligence Artificielle. Il s’agit d’IA Motivateur, un outil qui génère en quelques secondes à peine une lettre de motivation adaptée à votre profil et au poste et à l’entreprise que vous ciblez, c’est très pratique ! Testé et approuvé par les étudiants de l’école !

J’ai aussi monté une micro-entreprise avec laquelle je réalise des sites internet de A à Z pour différents clients. Ça a commencé grâce à une association lyonnaise, une webradio, qui avait besoin d’un nouveau site. Je le leur ai fait bénévolement, et ils ont apprécié le résultat. Du coup, je me suis lancé pour de bon dans la création de sites internet et le conseil en architecture logicielle.

Et puis j’ai aussi créé une association informatique au sein de l’école. Son rôle est d’aider les étudiants à développer leurs projets. On a notre propre serveur, notre propre « data center », notre propre « fablab ».

Mais tu ne dors jamais en fait ! Quel est ton secret ?

Clairement, à ESIEE-IT tout est mis en œuvre pour encourager l’entrepreneuriat. L’école fait partie de CY Alliance, un regroupement d’établissements piloté par CY Cergy Paris Université. Cela permet de bénéficier de l’activité du réseau PEPITE CY, qui sensibilise à l’entrepreneuriat et accompagne et forme les étudiants entrepreneurs. On a accès à des conférences, à un espace de travail collaboratif, à un accompagnement d’experts, à des levées de fonds, à des investisseurs. Au sein même de l’école, il y a une personne dédiée à l’entrepreneuriat. Mon professeur principal aussi m’aide sur mes projets. D’ailleurs, c’est lui qui m’a parlé de CY Alliance.

Quelles sont les différentes formations de l’école d’ingénieurs ?

ESIEE-IT propose, post-bac +2, trois filières de formation en trois ans :

- La filière Systèmes intelligents et durables, qui forme les étudiants à utiliser des algorithmes et technologies smart pour créer des solutions rentables permettant de résoudre des problèmes pour la société, l’humain et la planète.

- La filière Réseaux et sécurité, qui permet aux étudiants d’être en mesure d’analyser les besoins, de maîtriser les enjeux techniques et financiers et d’assurer le déploiement des architectures réseaux au sein des entreprises, tout en prenant en compte l’impératif de cybersécurité.

- La filière Informatique et applications, dans laquelle je suis.

Le saviez-vous ? Au-delà de l’école d’ingénieurs, ESIEE-IT propose aussi des programmes experts regroupés sous le nom d’ESIEE-Tech. Au menu : des formations innovantes, de bac à bac +5, dans quatre domaines (informatique, robotique-électronique, domotique et transformation numérique). ESIEE-IT, c’est en plus une Coding Factory, de bac à bac +5, qui offre aux développeurs de demain le savoir-faire et la méthodologie dont ils auront besoin dans leur vie professionnelle.

Quel est l’objectif de la filière Informatique et applications ?

C’est de former des experts polyvalents, des couteaux suisses [rires]. C’est-à-dire qu’on est capable d’assurer les missions usuelles des ingénieurs informaticiens (développement d’application, conduite de projet…), mais aussi de maîtriser les différentes chaînes de production (CAO, animation 3D, réalité virtuelle) et tous les supports technologiques. Cela nous permet d’assurer le suivi de n’importe quel projet multimédia, dans n’importe quelle entreprise. On est comme des 4 x 4, on peut aller partout.

On étudie l’algorithmique (en développement logiciel, c’est hyper-important, un algorithme c’est comme une recette de cuisine, il y a un ordre à respecter), l’Intelligence Artificielle (par exemple, le machine learning et le deep learning, qui sont les technologies de ChatGPT), la réalité virtuelle (on développe un jeu vidéo de A à Z), le traitement de l’image, les différents langages de programmation et environnements (ce sont les outils du développeur. À l’instar d’un maçon qui va choisir telle ou telle truelle, nous, on va choisir un environnement et un langage adaptés à chaque type de projet), et bien entendu, la cybersécurité.

C’est ultra-concret, quand on sort de ESIEE-IT, à J+1 on est en mesure de travailler sur le projet d’une entreprise comme si on était là depuis trois ans. Car en fait ça fait trois ans qu’on gère de tels projets de A à Z à l’école.

La pratique est donc incontournable à ESIEE-IT ?

Complètement, il y a énormément de travaux pratiques, on travaille sur des projets réels au service des entreprises du réseau de l’école [plus de 800 entreprises, dont SNCF, Air France, Vinci Construction, Dexia, IBM, Microsoft, Orange, SFR, Thales, Bull, CPAM, Société Générale, La Poste, Alstom, Saint-Gobain… NDLR]. On développe aussi des soft skills, et ça, c’est fondamental pour la suite : résistance au stress et au changement, travail en équipe, écoute, partage et adaptabilité. D’ailleurs, à propos d’adaptabilité, le cursus prévoit un semestre d’études à l’étranger lors de la dernière année. Et puis surtout, le cursus est entièrement réalisé en apprentissage, c’est vraiment l’ADN de l’école.

Où est-ce que tu réalises ton apprentissage ?

Je suis resté chez EDF, toujours dans le domaine de la physique nucléaire d’ailleurs. Lors de ma formation en physique nucléaire, je réalisais mon apprentissage en centrale nucléaire, eh bien c’est toujours le cas aujourd’hui, mais pas dans le même service, bien entendu. Je suis ingénieur-chercheur, c’est-à-dire que je fais de l’architecture logicielle. Je suis spécialisé dans les jumeaux numériques.

Le saviez-vous ? L’apprentissage permet de bénéficier d’une formation sans frais de scolarité. Ces derniers sont pris en charge par l’entreprise d’accueil. L’apprenti reçoit également une rémunération lui permettant de gagner en indépendance. Coaching, séminaires… ESIEE-IT propose un accompagnement personnalisé à ses étudiants pour les aider à trouver l’entreprise de leurs rêves. À ESIEE-IT, le taux d’emploi à six mois des diplômés par voie de l’apprentissage est de 92,3 %. Plus d’un tiers des apprentis interrogés sont embauchés dans leur entreprise d’accueil (source : enquête d’insertion CGE 2020).

Les jumeaux numériques ?

Oui, c’est la visualisation par un outil informatique d’un processus industriel, parfois en temps réel, avec une prédiction du comportement futur de ce processus via des calculs de simulation physiques complexes.

Pas sûr d’avoir tout compris…

Par exemple, en centrale nucléaire, il y a un générateur de vapeur qui transforme l’eau en vapeur, ce qui permet de lancer la turbine. Eh bien si on veut créer un nouveau générateur, je vais réaliser un jumeau numérique du générateur et simuler son activité. Je vais ainsi pouvoir conseiller EDF sur la réalisation d’un système informatique adapté. Une fois que j’ai délivré ma recommandation, je vais superviser la prestation des professionnels en charge de la réalisation du système informatique. Le fait d’avoir déjà travaillé en centrale nucléaire par le passé me permet de mieux intégrer les besoins des utilisateurs finaux.

Entre tes différents projets entrepreneuriaux et ton contrat chez EDF, comment vois-tu la suite ?

Ce qui est sûr, c’est que je me plais chez EDF ! Je leur dois beaucoup, ils m’ont toujours encouragé, donc pas question de leur tourner le dos.

Voilà, vous savez tout sur le parcours de Lucas. Si comme lui vous souhaitez garnir les rangs de ESIEE-IT, vous avez jusqu’au 9 juin 2023 pour déposer votre candidature (chaque année, l’école organise trois sessions de recrutement, en février, avril et juin). La sélection se fait sur dossier, avec test de niveau d’anglais et entretien. L’admission définitive est prononcée après obtention d’un contrat d’apprentissage signé par une entreprise.

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