Décryptage

La Garantie jeunes, c'est quoi ?

Comme pour cette jeune diplômée qui a bénéficié du dispositif, la Garantie jeunes permet un accompagnement vers la formation.
Comme pour cette jeune diplômée qui a bénéficié du dispositif, la Garantie jeunes permet un accompagnement vers la formation. © Marta NASCIMENTO/REA
Par Sarah Hamdi, Étienne Gless, publié le 15 mars 2016
4 min

Expérimenté depuis fin 2013, ce dispositif est à destination des jeunes en grande précarité et vulnérabilité sur le marché du travail. Il offre un accompagnement intensif à la recherche d’emploi et de formation, ainsi qu’une allocation. En pleine polémique sur la loi Travail, le gouvernement a annoncé, le 14 mars 2016, vouloir le généraliser d'ici à 2017.

Le gouvernement veut aller plus loin avec la Garantie jeunes. Après les contestations contre la loi Travail début mars 2016, François Hollande a annoncé vouloir déployer la Garantie jeunes à l'ensemble du territoire. À Matignon, Manuel Valls "souhaite créer un droit universel à la Garantie jeunes" et la généralisation de cette aide en 2017.

L’objectif ? Donner un coup d’accélérateur à ce dispositif dont ont bénéficié 50.000 jeunes en 2015. Expérimentée depuis octobre 2013, cette garantie s'engage à mener les jeunes en situation de grande précarité vers l'autonomie. Comment ? En leur proposant une allocation, mais aussi un accompagnement vers l'emploi ou la formation.

"En France, plus d'un million de jeunes âgés de 18 à 25 ans révolus ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation – ceux que l’on nomme les 'Neet', 'Not in Education, Employment or Training' – et subissent une grande précarité", rappelle le gouvernement sur son site dédié à la Garantie jeunes. Pris en charge par des conseillers d’insertion, les bénéficiaires sont accompagnés dans leur recherche de stage ou d’un poste.

Qui est concerné ?

La Garantie jeunes est exclusivement dédiée aux jeunes de 18 à 25 ans en grande précarité et qui ne trouvent ni emploi, ni formation. Ceux-ci doivent vivre hors du foyer parental ou ne pas recevoir de soutien financier de leurs parents. Si vous bénéficiez déjà du RSA (revenu de solidarité active), vous ne pouvez pas prétendre à la Garantie jeunes. De plus, vos ressources ne doivent pas dépasser 524,16 €.

Toutefois, des étudiants "en formation, en emploi ou en service civique dont la situation est porteuse d'un risque de rupture" peuvent être bénéficiaires à titre exceptionnel, précise le décret d’application du 1er octobre. De même, pour des jeunes âgés de 16 à 18 ans.

Comment ça marche ?

Le dispositif repose sur un contrat d’accompagnement entre le jeune et la mission locale. Pour une durée d’un an renouvelable, si l’objectif d’insertion professionnelle n’est pas atteint. Une fois l’accord signé, le jeune est suivi par un référent au sein de la mission locale. Sont prévus des entretiens individuels et ateliers collectifs avec des mises en situation professionnelle, propositions d'emploi, de stage, d'apprentissage, etc. En contrepartie, il est obligé de participer à ces activités et à déclarer chaque mois ses ressources d’activité. Une aide financière lui est versée. 

Quel montant pour l’aide financière ?

La Garantie jeunes prévoit une allocation de 461,26 € par mois. Une somme cumulable avec l’aide au logement du bénéficiaire, des revenus d’activité professionnelle, des indemnités de chômage et de sécurité sociale, des allocations de formation, des indemnités de stage, de formation professionnelle, de service civique. Mais attention : le montant de ces ressources ne doit pas excéder 300 € mensuels. Auquel cas, l’allocation devient dégressive. Le versement est supprimé lorsque le total des ressources atteint 1.173,29 €.

Comment en bénéficier ?

Les candidats sont soumis à une sélection par une commission locale composée d’acteurs du territoire agissant dans le champ de l’insertion sociale et professionnelle. Pour obtenir la Garantie jeunes, il faut donc remplir l’ensemble des conditions citées ci-dessus, sinon vous ne serez pas retenu. En attendant la généralisation annoncée du dispositif, vous devez vous adresser à une mission locale qui participe à l’expérimentation dans votre département. Pour cela, rendez-vous sur cette page du site du gouvernement pour les retrouver, commune par commune.

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