Comment fonctionne le travail en intérim ?
Pour une durée de quelques jours à 18 mois, les jeunes travailleurs passent souvent par le travail intérimaire. Un statut à part dont il faut connaître les modalités avant de se lancer. L'Etudiant fait le point.
"L’intérim est de plus en plus une voie choisie", estime Alexine Dodin, du fonds professionnel pour l’emploi dans le travail temporaire (FPETT). D'autant plus chez les jeunes : sur les plus de trois millions d'intérimaires que comptabilisait l'OIR (Observatoire de l'intérim et du recrutement) en 2022, 35% avaient moins de 25 ans.
C’est le cas d’Émilie, 23 ans : "Pendant mes études, je travaillais dans un supermarché pour de la mise en rayon", raconte-t-elle.
Durant l’année ou les vacances universitaires, pour gagner en expérience, le statut d’intérimaire permet d’effectuer des missions variées, pendant quelques jours ou plusieurs mois. Un statut à part, aux modalités particulières qu’il est bon de connaître avant de pousser la porte d’une agence d’intérim.
En intérim, "l'agence est l'employeur principal"
Contrairement à un salarié classique, un intérimaire n’est pas directement employé par l’entreprise dans laquelle il effectue sa mission. "Il ou elle est engagé par une agence d’emploi et est ensuite détaché au sein d’entreprises clientes pour une hausse d’activité ou un remplacement", précise Alexine Dodin.
C’est donc bien cette agence qui vous verse votre salaire… et qui reçoit votre candidature. "L’agence est l’employeur principal : elle prend donc la décision de recruter ou non, d’orienter le candidat vers telle ou telle mission. Il faut donc soigner sa présentation", explique Alexine Dodin.
Comment trouver des missions en intérim ?
"À la rentrée de septembre, je me suis présentée en agence. J’ai passé un premier entretien pour détailler mes capacités et envies. On m’a ensuite appelée pour me proposer une mission", explique Émilie.
Comme la jeune intérimaire, il est recommandé de prendre contact avec les agences de travail temporaire près de chez vous et de renseigner vos compétences et attentes ; celles-ci reviennent ensuite vers vous lorsqu’une mission correspond à votre profil.
Il est aussi possible de postuler à une mission précise repérée sur le site de l’agence, muni d’un CV et d’une lettre de motivation. "Le travail intérimaire existe dans de nombreux secteurs : l’industrie, le transport, la logistique, le BTP, les services…", détaille Alexine Dodin.
Combien de temps dure une mission ?
Selon les besoins de l’entreprise dans laquelle vous êtes détaché, votre mission peut durer de quelques heures à plusieurs mois. Celle d'Émilie "a duré trois mois, à raison de deux matinées par semaine", illustre-t-elle.
Sauf exception, un contrat de travail intérimaire ne peut pas excéder 18 mois sur le même poste et pour le même motif (renouvellements inclus).
"Une agence d’emploi peut aussi engager un candidat en CDI intérimaire", complète Alexine Dodin. Dans ce cas, l’agence s’engage à vous déléguer sur plusieurs missions —dans un périmètre prévu dans le cadre du contrat — et à vous verser un salaire entre ces dernières.
Comment fonctionnent le chômage et les congés payés ?
De manière hebdomadaire, votre agence d’emploi récupère votre relevé d’heures auprès de l'entreprise dans laquelle le salarié effectue sa mission. "Il faut souvent vérifier que le bon nombre d’heures a été communiqué", met en garde Émilie.
En fin de mission, se déclenchent une indemnité de congés payés et une indemnité de fin de mission, qui équivalent chacune à 10% de votre salaire brut. "On est souvent intérimaire et demandeur d’emploi. Chaque mois, il faut déclarer ses heures travaillées à France travail. Cela peut déclencher un complément d’indemnisation ou donner droit au chômage", explique Alexine Dodin.
Quelles ressources pour m'aiguiller ?
"Au début, j’ai eu du mal à comprendre toutes les subtilités, explique Émilie. Finalement, en discutant avec d’autres collègues en intérim, j’ai obtenu des réponses".
En plus de l’entraide entre intérimaires, plusieurs ressources sont à votre disposition en cas de questions. Le FPETT édite, par exemple, Intérimaires info, un site complet sur le sujet.
Par ailleurs, le FASTT accompagne les jeunes intérimaires sur des questions d’accès au logement, à la mobilité, à la santé… Pour faciliter la mobilité des intérimaires, ce dernier permet notamment l'accès à la location d'une voiture ou d'un deux roues 60 jours par an (pour 3 à 10 euros par jour), ou encore une aide financière de 300 euros par an pour la location d'un logement.
