"J'ai appris à mieux me connaître" : des étudiants racontent comment leur job d'été les a fait grandir professionnellement

Quand Justine a mis les pieds pour la première fois dans son équipe d'animation, pendant l'été 2022, elle était encore un peu timide. "Je découvrais le monde professionnel et j'étais face à des personnes avec plus d'expérience", se souvient-elle. 

Agée de 17 ans à l'époque, l'étudiante en licence de biologie a néanmoins vite pris ses marques. "Leurs conseils m'ont beaucoup aidé", témoigne-t-elle. Marion partage le même constat. De nature "introvertie", elle se réjouit d'avoir pu s'ouvrir grâce à son expérience en résidence de vacances. "J'ai gagné en confiance", affirme l'étudiante de 20 ans, aujourd'hui en BTS diététique.

Et pour cause, les jobs d'été peuvent amener les jeunes à endosser des responsabilités assez tôt. Marion, pour sa toute première expérience, a dû s'occuper d'enfants de cinq ans, en résidence de vacances. "On s'en occupe de A à Z, on les surveille, on les emmène aux toilettes… Il faut être responsable de notre comportement", raconte l'étudiante.

Justine partage le même souvenir. "À l'école, si on ne fait pas notre travail, l'impact n'est que sur nous-même. Au travail, cela peut avoir une incidence directe sur les enfants qu'on nous confie", déclare l'étudiante en biologie. 

Quelques mois en job d'été peuvent aussi être l'occasion de se familiariser avec le langage et les usages professionnels : "On apprend à ne pas s'adresser aux clients comme on s'adresse à nos amis", illustre Marion.

Et sur le plan administratif aussi. "C'était la première fois que je voyais un bulletin de paie", se souvient Anatole, qui a fait les vendanges, à la fin de l'été 2023. "J'ai vu pour la première fois la différence entre le salaire brut et net", ajoute l'étudiant en BTS SIO .

Tous les jeunes interrogés admettent avoir beaucoup progressé en termes de ponctualité et d'organisation. Marion et Justine se souviennent de l'anticipation nécessaire à l'organisation des activités. "On préparait tout pour la semaine suivante : il fallait inventer les danses, trouver les musiques pour le spectacle", illustre Marion.

De son côté, Justine se remémore les réunions d'équipes, "deux fois par semaine", pour préparer les activités et se répartir les tâches. "Le week-end, je travaillais aussi sur mes activités manuelles de la semaine, s'il fallait découper des formes, faire des modèles, etc.", ajoute l'étudiante en biologie.

Et pour cause, les tâches confiées dans le cadre professionnel impliquent souvent moins d'instructions et de deadlines claires que dans le cadre scolaire ou universitaire. "J'ai appris à mieux me connaître : à m'imposer un temps de travail et à mieux gérer mon temps", affirme Lyes qui, dans le cadre d'un job d'été, s'est occupé du déploiement d'ordinateurs auprès des élèves de la région, pour une entreprise de prestations informatiques.

Confrontée quotidiennement aux familles des enfants dont elle avait la charge, le job d'été de Justine dans un centre de loisirs des Hauts-de-France l'a rapidement amené à développer ses compétences relationnelles. "Avec les parents, j'essayais de mettre en avant le positif plutôt que d'aller directement vers le négatif", explique-t-elle. 

De son côté, Anatole se souvient d'avoir "rencontré plein de nouvelles personnes" qu'il n'aurait pas eu la chance de connaître sans cet emploi passé à faire les vendanges. "J'ai appris à être plus avenant et à tenir des discussions avec des personnes que je ne connaissais pas", raconte l'étudiant en informatique.

Les jobs d'été permettent d'être au contact de professionnels plus aguerris. "En cours, on a les travaux de groupe avec nos camarades, mais là, ce n'est pas pareil", admet Justine, qui a appris à mieux communiquer avec ses responsables et ses différents collègues.

Bien que souvent effectuée dans un domaine éloigné du projet professionnel, cette première expérience fait gagner en maturité. "Le premier jour passé avec les enfants, je me suis dit : 'Je ne vais jamais y arriver'. C'est au fur et à mesure que j'ai pris confiance en moi", se rappelle Justine.

Avec du recul, c'est grâce à ce mois passé dans l'animation que la jeune femme a pris conscience de son appétence pour l'enseignement. "Je me suis rendu compte que j'aimais beaucoup travailler avec les enfants". 

Pour Lyes, qui a pu travailler dans son domaine d'études, le job d'été a été l'opportunité d'approfondir ses compétences et de "gagner en confiance". "A force de refaire les mêmes tâches, je sentais une amélioration, j'ai pu me perfectionner sur certains outils", affirme l'étudiant. 

"J'ai appris à dire non et à expliquer quand j'avais déjà trop de boulot", ajoute-t-il. Une forme de légitimité qui a d'ailleurs porté ses fruits, Lyes a été reconduit à la rentrée sous la forme d'un job étudiant, dans la même entreprise.