Interview

Présidentielle 2022. Emmanuel Macron : "Nous repenserons le système des bourses des étudiants"

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Emmanuel Macron répond aux questions de l'Etudiant. © SARAH MEYSSONNIER / REUTERS
Par Propos recueillis par Dahvia Ouadia, publié le 20 avril 2022
8 min

Alors que le premier tour de l'élection présidentielle se tient ce dimanche 10 avril, l'Etudiant a interrogé, ces derniers mois, les candidats sur leur projet en faveur de la jeunesse et en matière d'éducation s'ils sont élus le 24 avril 2022. Entre l'orientation, la précarité, l'accès à l'emploi, l'égalité des chances... Emmanuel Macron, président sortant, répond à nos questions.

Candidat à sa propre succession, Emmanuel Macron reste le favori dans les sondages avec autour de 25% d'intentions de vote au premier tour.

Les propositions pour la jeunesse du candidat Emmanuel Macron

Le président sortant revient sur son bilan à la tête de l'Etat en faveur de la jeunesse. En termes de lutte contre la précarité étudiante, Emmanuel Macron souhaite désormais aller plus loin en revoyant le système des bourses, une mesure évoquée ces derniers mois, et plusieurs fois repoussée. Il propose aussi d'instaurer une aide spécifique pour les étudiants en situation de handicap.

Sur la question de l'orientation, Emmanuel Macron rappelle que Parcousup, créé sous son mandat, a pu mettre fin à l'injustice du tirage au sort, mais doit encore être amélioré pour le rendre plus transparent. Il évoque aussi la mise en place dès la classe de 5e de demi-journées "Avenirs" pour réfléchir plus tôt à l'orientation.

Le candidat de la République en Marche souhaite aussi continuer l'effort fait autour de l'apprentissage, pour confirmer les bons chiffres de l'emploi des jeunes.

Quelles mesures comptez-vous mettre en place pour lutter contre la précarité étudiante ?

La lutte contre la précarité étudiante a été au cœur de notre action depuis cinq ans. Nous avons commencé par supprimer la cotisation à la sécurité sociale étudiante, rendu la contraception gratuite pour les jeunes femmes pour lutter contre la précarité menstruelle, mis en place la garantie Visale pour le logement.

Parce qu’ils étaient souvent les premiers à en subir les conséquences, les jeunes ont été particulièrement protégés pendant la crise Covid : repas à 1 euro, aides ponctuelles et d’urgence, chèque psy : tout un dispositif a été mis en place pour les aider, protéger leur avenir. Nous avons également augmenté les bourses depuis 2019 après cinq ans de gel.

Demain, nous irons plus loin : nous repenserons le système des bourses pour que le coût de la vie ne soit jamais une barrière aux études. Nous automatiserons également les aides comme les APL pour lutter contre le non-recours. Enfin, pour le cas spécifique des étudiants en situation de handicap, je souhaite qu’ils bénéficient d’un revenu d’études pouvant aller jusqu’à 500 euros par mois.

Entre la réforme du bac, la mise en place de Parcoursup, la crise sanitaire... Les étudiants se sentent souvent perdus dans leur orientation. Si vous êtes réélu, quelles actions lancerez-vous pour les aider dans leurs choix d'études ?

Il est capital de donner aux jeunes les moyens de préparer au mieux leur orientation. C’est pourquoi nous avons renforcé les efforts investis dans l’orientation, transformé APB en Parcoursup, pour mettre fin au tirage au sort injuste des étudiants et pour rendre les processus de recrutement dans le supérieur plus transparents. Il reste encore à faire et notamment pour renforcer les moyens de l’orientation.

J’entends les retours sur Parcoursup et c’est pourquoi nous donnerons aux élèves et à leurs parents plus de visibilité, plus d’informations sur l’insertion des filières et plus d’accompagnement pour leur permettre de faire les meilleurs choix pour leur avenir.

Parce que connaître plus tôt, c’est mieux choisir plus tard, nous mettrons en place dès la cinquième une demi-journée "Avenirs" par semaine. Elle sera consacrée à la découverte des métiers, à la valorisation des travaux manuels et à l’enseignement des compétences numériques pour permettre à chaque enfant de trouver la voie qui lui correspond.

Près d'un jeune actif sur cinq âgé de 20 à 24 ans est aujourd'hui sans emploi. Quelles seront vos actions pour lutter contre le chômage des jeunes ?

Nos efforts depuis cinq ans sur l’emploi des jeunes ont porté leurs fruits : le chômage des jeunes est au plus bas en France depuis plus de 40 ans ! Avec le plan "1 Jeune, 1 Solution", environ 4 millions de jeunes ont trouvé un emploi ou une formation en moins de deux ans. Nous allons poursuivre sur notre lancée, en aidant notamment les jeunes les plus éloignés de l’emploi. C’est tout l’objet du Contrat d’engagement jeune que nous venons de lancer, et qui assure un accompagnement menant vers l’emploi de 15 à 20 heures par semaine, pouvant être complété d’une allocation allant jusqu’à 500 euros.

Pour préparer les jeunes aux métiers de demain, former des citoyens, nous réformerons le lycée professionnel pour en faire une voie d’excellence et ouvrirons toutes les places nécessaires dans les filières du supérieur qui correspondent aux besoins de la Nation. Enfin, nous poursuivrons la priorité donnée à l’apprentissage.

Quelles sont vos propositions pour favoriser la mixité sociale dans l'enseignement supérieur ? Et notamment dans les filières les plus sélectives ?

Favoriser la mixité sociale dans le supérieur nécessite d’abord un meilleur accompagnement des enfants issus de milieux défavorisés dès leur plus jeune âge. C’est ce que nous avons fait avec l’instruction obligatoire dès 3 ans, le plafonnement des classes en REP et REP+, "devoirs faits", la formation obligatoire jusqu’à 18 ans, les cordées de la réussite, les internats d’excellence, etc.

En attendant que ces mesures produisent tous leurs effets, nous avons mis en place des quotas de boursiers dans les filières sélectives et créé des classes préparatoires "Talents" destinés aux jeunes des territoires qui préparent les concours de la fonction publique.

Demain, nous continuerons à traiter les inégalités de destin à la racine : plus de dédoublement, plus d’heures de français et de mathématiques en primaire et en 6e, des demi-journées "Avenirs" de la 5e à la 3e pour découvrir plus de métiers, pour mieux faire ses choix, lutter contre l’auto-censure et l’assignation à résidence. Nous poursuivrons également résolument notre action en direction de l’ouverture des filières les plus sélectives, en nous imposant collectivement une obligation de résultat en matière de mixité sociale.

Pourquoi interroger les candidates et les candidats à la présidentielle 2022 ?

Début 2022, l’Etudiant a adressé un questionnaire aux candidates et candidats en lice à l’élection présidentielle. Dans un souci d’égalité de traitement, la rédaction a décidé de publier uniquement les réponses des 12 candidats ayant réuni les 500 parrainages.

Évidemment, les convictions des électeurs et les électrices les plus jeunes, dépassent les seules questions liées à la jeunesse, comme le démontrait récemment notre sondage L'Etudiant/Harris Interactive. Mais fidèle à sa ligne éditoriale, ce sont sur les thèmes de l'orientation, de l’égalité des chances, de la précarité et des réformes de l’éducation que l’Etudiant a décidé d’interroger les prétendantes et prétendants à l’Élysée.

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