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Etudiants et candidats aux européennes, ils ont "plein de propositions pour les jeunes"

Amine et Eva sont candidats aux élections européennes.
Amine et Eva sont candidats aux élections européennes. © Photo fournie par les témoins
Par Léo Braillon, publié le 07 juin 2024
1 min

La journée à la fac et le soir en réunion publique. Les étudiants sur les listes électorales pour les européennes sont rares, mais il y en a ! Rencontre avec Eva Attina et Amine Kessaci, étudiants et candidats aux élections européennes de ce dimanche 9 juin.

Du point de vue des idées, peu de choses rassemblent Amine et Eva. Ils partagent toutefois une condition commune : celle d’être à la fois étudiant et candidat aux élections européennes. Amine est 10e sur la liste EELV tandis qu’Eva est 67e sur la liste Renaissance.

Amine Kessaci étudie le droit à Marseille, il a 20 ans. Eva Attina a 19 ans et est étudiante en licence d’économie et de politique à Reims. A quelques jours des élections, tous deux tirent une expérience riche, mais non sans contrainte, de cette campagne.

Amine en campagne aux élections européennes
Amine en campagne aux élections européennes © Photo fournie par le témoin

La politique pour faire bouger les choses

Eva s’est intéressée très tôt à la politique. Cette passion a commencé avec l’élection présidentielle de 2017, elle avait 13 ans. "Mes parents ne sont pas très politisés, mais moi cela m’a tout de suite plu. J’ai toujours aimé l’histoire, mais je ne voulais pas être juste spectatrice." Eva est donc engagée chez les jeunes avec Macron depuis ses 15 ans. Elle est aujourd’hui coordinatrice de la branche pour la région Grand Est.

Amine a un parcours très différent. Il n’est pas membre du parti écolo mais a rejoint la liste en tant que membre de la société civile. Amine vient pour sa part du monde associatif. Il a notamment fondé une association qui aide les jeunes défavorisés des quartiers de Marseille. C’est donc son premier engagement politique. "C’est la tête de liste qui est venue me chercher. Le projet m’a plu alors j’y suis allé. Mais l’objectif c’est de pouvoir porter mes combats au Parlement Européen. J’ai plein de propositions pour les jeunes."

Amine habite dans le 13e arrondissement de Marseille au sein du quartier prioritaire de Frais Vallon. Il a été très marqué par le trafic de drogue dans sa ville qui a provoqué, il y a quatre ans, la mort de son frère. Il est donc particulièrement concerné par ce sujet et c’est l’une des raisons qui l’a amené à s’engager.   

Comme Amine, Eva est également très attachée à son territoire, les Ardennes. "C’est vrai que quand je parle chez moi, dans les Ardennes, c’est différent, je parle avec le cœur." Elle insiste enfin sur le fait que "ce n’est pas parce que l’on est jeune que l’on ne doit parler qu’aux jeunes."

Eva en pleine campagne électorale à quelques jours du scrutin.
Eva en pleine campagne électorale à quelques jours du scrutin. © Photo fournie par le témoin

Beaucoup d’expérience engrangée

Tous deux s’accordent pour dire qu’être candidat à une élection, cela prend du temps. "J’ai un peu dû sécher le deuxième semestre. Il y a de la fatigue aussi. Dormir je ne sais plus trop ce que c’est. Depuis le 2 décembre et ma candidature officielle, je n’ai pas eu un dimanche à moi", explique Amine.

Par ailleurs, Eva met en avant le fait que la politique est un milieu parfois "agressif". "J’ai reçu beaucoup d’insultes sur X (ex Twitter). C’est un déferlement de haine permanent sur ce réseau. On m’a même menacée avec un parapluie lors d’un évènement."

Mais pour autant, les deux étudiants trouvent que ça vaut le coup. "Les gens sont fiers de moi. Cela porte un message d’espoir. Être dixième sur une liste nationale cela suscite un intérêt", se réjouit Amine.

De son côté, Eva a conscience que cette campagne lui a beaucoup appris sur le plan personnel. "C’est une super expérience. Je me déplace beaucoup plus avec la campagne. Et puis, avant je parlais devant 30 personnes, maintenant je parle à 100-150 personnes donc c’est un peu une autre mesure."

Des études qui ne sont pas négligées

Eva dont la licence est relativement liée à son engagement politique, ne compte pas délaisser ses études. "Il faut aussi savoir prendre en considération son emploi du temps. Mais cela apprend aussi le sens de l’organisation. J’essaie de me lever assez tôt."

Toutefois, elle trouve dommage que ce type d’engagement ne soit pas reconnu dans ses études. "Je comprends que les jeunes aient parfois peur de s’engager parce que ça prend du temps. Et ce n’est pas forcément reconnu à l’université."

Si la position d'Eva sur la liste ne lui permettra pas d'être élue, Amine croit au contraire en ses chances d'intégrer le Parlement Européen. Il a cependant posé une condition au parti écologiste en cas de victoire : "Si je suis élu, je prendrai une année sabbatique mais après je reprendrai mes études en parallèle."

Pour l'avenir, Amine voudrait devenir avocat pénaliste pour représenter les familles endeuillées, notamment les victimes du trafic de drogue. Eva ne ferme pas la porte à une carrière politique, elle aimerait bien faire un mandat local.

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