En terminale, la rentrée sous le signe du bac et de Parcoursup

Retrouvailles et accolades entre amis. Dès 8h40 ce matin, les élèves commençaient à se rassembler devant l’entrée du lycée Turgot, dans le IIIe arrondissement de Paris. Sous un grand ciel bleu, les élèves de terminale technologique ont fait leur rentrée.

"Je me sens très excitée, s’enthousiasme Asta. On a eu trois mois de vacances, donc j’étais vraiment pressée de retourner à l’école !" À l'inverse de Joshua, qui ne voulait pas que les vacances s’arrêtent. Il apprécie tout de même de retrouver certains camarades qu'il n'a "pas du tout vus pendant les vacances".

Pour Gwenn, c'est une rentrée "zéro stress". La jeune lycéenne retrouve le même groupe classe qu'en 1re. Pour d’autres, le retour sur les bancs de l’école est un peu moins réjouissant. "J’avais pas trop envie de venir quand même, reconnaît Mohamed. Cette année, la rentrée, ce sont les choses sérieuses qui commencent !"

D’ailleurs, pas le temps de discuter devant les portes, la sonnerie retentit déjà et les élèves sont rassemblés dans le gymnase pour écouter les mots d’introduction de la proviseure, Karile Richard.

"Je compte sur vous car j’aimerais viser les 100% de réussite au bac cette année. Pour la plupart, vous êtes là depuis la 2de, vous êtes bien préparés alors, je ne doute pas que vous allez tous réussir", encourage la proviseure.

Après quelques rappels du règlement, les élèves sont répartis dans leurs classes avec leur professeur principal. Esther Aflalo, professeure de mathématiques, retrouve la classe de STMG dont elle était déjà professeure principale en 1re. "C’est exceptionnel de vous retrouver. Votre classe fonctionne bien. D’ailleurs, je voulais vous féliciter pour vos résultats au bac de français. J’ai été soufflée par vos moyennes à l’écrit et à l’oral !"

L’année dernière, dans cet établissement, 80% des élèves en STMG ont obtenu leur bac contre 100% des élèves en voie générale. "C’est en partie parce qu'il y a eu de gros problèmes d’absentéisme", explique Esther Aflalo. 

L’occasion pour elle de rappeler l’importance de l’assiduité en cours. "Ça veut dire être à l’heure ?" questionne un élève. "Ça veut surtout dire être présent en cours", répond la professeure principale.

Pour reconquérir le mois de mai, déserté par les élèves de terminale en 2023, les épreuves de spécialité du bac ne se tiendront plus au mois de mars, mais sont décalées au mois de juin.

Informés principalement sur les réseaux sociaux, tous les lycéens ne voient pas d’un bon œil ce décalage. Pour Mohamed, cela signifie "que toutes les épreuves auront lieu en même temps". Le lycéen craint la surcharge de travail en fin d’année.

En revanche, Asta et Gwenn trouvent cette décision "juste" parce qu’elle "permet d’avoir plus de temps pour réviser". Vladimir lui, ne sait pas trop quoi en penser. "On n’a pas expérimenté les épreuves au mois de mars ou au mois de juin alors on verra bien, je ferai au feeling. De toute façon, il faut juste travailler et ça va aller."

Pour le bac, ils pourront aussi compter sur la confiance de Cécile Généras, conseillère principale d’éducation au lycée Turgot. "Je ne m’inquiète pas pour le bac mais pour Parcoursup", lance-t-elle aux élèves avant de les pousser. "Ne vous fermez pas de portes, travaillez régulièrement et venez à tous les cours, c'est très important pour votre dossier."

Esther Aflalo leur rappelle également qu’avec le report des épreuves de spécialité, "sur Parcoursup, tout se joue sur le contrôle continu, c’est-à-dire vos résultats dans les matières du tronc commun, mais pas uniquement. Les appréciations des professeurs sont aussi très regardées". L’occasion de parler de nouveau de l’assiduité en cours. "Si votre dossier comporte de nombreuses journées d’absences, malgré une bonne moyenne, cela peut vous faire perdre des places parmi les autres candidats."

Au mieux, la plateforme d’accès à l’enseignement supérieur intrigue les lycéens. Au pire, elle les angoisse déjà. Joshua est déjà inquiet. "Je ne sais pas comment fonctionne Parcoursup et sur quels critères nous sommes sélectionnés". Pour Vladimir, le plus stressant "est de voir que parfois, certains élèves ont bien travaillé et malgré tout sont refusés partout".

Pour accompagner les élèves, des heures de vie de classe sont inscrites dans l’emploi du temps. "Ce sont des temps où vous serez accompagnés pour regarder les formations, constituer vos dossiers ou encore rédiger vos lettres de motivations", explique Esther Aflalo.

L’emploi du temps, c'est probablement ce que les élèves attendent le plus de cette matinée de rentrée. Et au moment de la distribution, des exclamations se font rapidement entendre dans la classe. Nicolas ne cache pas sa surprise. "Mais qu’est-ce que c’est que ça ! Oh là là, c’est quoi ça ?"

Gwenn attendait avec impatience de découvrir son emploi du temps, "pour voir les heures auxquelles [elle va] devoir [se] lever !" Mohamed est satisfait. "Tout me convient : les horaires et en plus le vendredi, je ne finis pas trop tard". Vladimir, lui, a du mal à digérer la fin de la semaine à 18 heures, même si dans l’ensemble, il est satisfait de commencer et finir tôt le reste du temps.

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Près de deux heures après leur arrivée, les élèves quittent déjà le lycée. La première journée, légère, est passée. Place maintenant au reste de l’année. Et malgré les nombreux dossiers à traiter, certains élèves réalisent qu’ils entament leur dernière année au lycée.

"Je suis un peu triste parce que j’aimais bien être au lycée", reconnaît Gwenn. Joshua, lui, veut profiter de cette dernière année pour "donner le maximum de [lui]-même et voir ce dont [il est] capable". Une attitude qui n’est pas sans rappeler les premiers mots de la matinée de Karile Richard : "Soyez ambitieux ! Vous en êtes capable, donnez-vous les moyens de réussir !"